Le CIO s'engage en faveur d'un plan d'action collectif et proactif pour la protection des droits de l'homme
Le président du CIO, Thomas Bach, a prononcé jeudi, à Genève, un discours liminaire au Sporting Chance Forum 2017. Organisé cette année par le Département fédéral suisse des affaires étrangères et l'Institut des droits de l'homme et des affaires, ce forum rassemble les principaux représentants des gouvernements, des agences des Nations unies, des instances sportives dirigeantes, des villes hôtes, des syndicats, des organisations non gouvernementales, des sponsors et des diffuseurs, ainsi que le Comité International Olympique.
Ce forum est un lieu de rencontre qui permet de débattre des droits et responsabilités des diverses organisations présentes en lien avec les droits de l'homme. Il met également en avant le travail accompli par la plateforme consacrée aux événements sportifs de grande envergure (plateforme MSE). Cette plateforme en plein essor regroupe diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales associées à la préparation et à l'accueil des grandes manifestations sportives. Elle propose également de nouveaux outils aux différents acteurs évoluant dans ce secteur.
Dans son allocution, le président Thomas Bach a rappelé que le CIO avait à cœur d'améliorer la protection, la promotion et le respect des droits de l'homme, en particulier dans le cadre de l'organisation des Jeux Olympiques.
"Les droits de l'homme sont profondément ancrés dans la Charte olympique", a déclaré le président du CIO. "Notre mission visant à mettre le sport au service de l'humanité va de pair avec le respect des droits de l'homme. Dans le sport olympique, tous les individus sont égaux, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur condition sociale, de leur milieu culturel ou de leurs croyances. Ce principe de non-discrimination permet au sport de promouvoir la paix et la compréhension entre les peuples car la même règle s'applique à tous."
Les droits de l'homme sont profondément ancrés dans la Charte olympique. Notre mission visant à mettre le sport au service de l'humanité va de pair avec le respect des droits de l'homme.
Et de poursuivre : "Nous avons apporté récemment des changements au Contrat ville hôte, lequel comprend désormais une section sur le renforcement et la protection des droits de l'homme. Les dispositions en question stipulent que les droits de l'homme doivent être respectés conformément aux normes et aux accords internationaux, dont les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme."
Autre intervenant lors du forum, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, qui a félicité le CIO pour avoir mis à jour le Contrat ville hôte 2024 afin qu'y figurent expressément des obligations conformes aux principes des droits de l'homme. "Je tiens également à saluer, a-t-il dit, les excellentes relations de travail que nous entretenons avec le Comité International Olympique."
Pour Guy Ryder, directeur général de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), de nombreux progrès ont été accomplis. Il a tenu à remercier les organisations, et notamment le CIO, pour "mettre les droits des travailleurs au cœur de leurs événements". À cet égard, il a mentionné un accord signé récemment entre le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et les partenaires de livraison des Jeux pour des pratiques socialement responsables en matière de droit du travail. Guy Ryder a par ailleurs fait remarquer que le CIO travaillait avec l'OIT pour "veiller à ce que sa stratégie en matière de durabilité fasse du 'travail décent' l'une de ses principales priorités pour la sélection des villes candidates à l'organisation des Jeux".
Au-delà des Jeux Olympiques eux-mêmes, le CIO œuvre pour mettre en place des politiques solides et détaillées en lien avec l'égalité des sexes avec plusieurs partenaires, notamment ONU Femmes, et ce afin de renforcer le rôle du sport comme outil de responsabilisation des femmes et des jeunes filles dans l'organisation et au sein du Mouvement olympique tout entier. Une Charte des droits et des responsabilités de l'athlète est en cours d'élaboration et sera intégrée dans la nouvelle stratégie "Tous ensemble" de la commission des athlètes du CIO en 2018. Cette Charte concernera les droits et responsabilités aussi bien des athlètes que des organisations.
Afin de continuer à faire avancer cette initiative collective pour 2018 et après, le comité de pilotage de la plateforme MSE, dont le CIO fait partie, a annoncé son intention de créer un Centre indépendant pour le sport et les droits de l'homme. Ce centre travaillera avec tous les acteurs afin de partager les connaissances, renforcer les compétences, et augmenter la responsabilité quant à la protection des droits de l'homme dans les grands événements sportifs. Les instances sportives dirigeantes, les fédérations, les clubs, les gouvernements, les comités d'organisation, les sponsors, les diffuseurs, les autres partenaires commerciaux ainsi que les groupes concernés auront tous un rôle clé à jouer dans ce futur centre.
Dans le contexte des droits de l'homme et des événements liés au sport organisés cette semaine à Genève, le président du CIO, Thomas Bach, a également rencontré des représentants de Sport and Rights Alliance (SRA), alliance qui réunit entre autres organisations Amnesty International, Human Rights Watch, Terre des Hommes, et UNI World Athletes. Le CIO et SRA sont convenus de renforcer le dialogue et la coopération en matière de droits de l'homme et de sport.
- Lire le discours du président du CIO (en anglais uniquement)
- Pour lire la déclaration du comité de pilotage sur le Centre pour le sport et les droits de l'homme, cliquez ici
- Pour de plus amples informations sur le forum, rendez-vous sur https://www.ihrb.org/scf-2017/about-the-forum.