Gangwon 2024 : de l'importance de la santé mentale et du bien-être

Le Comité International Olympique (CIO) ne manque jamais une occasion de rappeler aux jeunes athlètes que leur santé mentale mérite autant d'attention que leur santé physique et qu'un certain nombre d'outils sont à leur disposition pour les aider à préserver leur bien-être.

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© IOC /Quinton Meyer

À l'occasion des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d'hiver de Gangwon 2024, le CIO a aménagé un stand éducatif baptisé "Mind, Body and Me", lequel propose une formation sur la santé mentale et physique et sur la protection. Le CIO souhaite ainsi normaliser les discussions sur la santé mentale, identifier les comportements qui n'ont pas leur place dans le sport et y répondre, et enfin enseigner aux athlètes des techniques de prévention des blessures.

"La santé mentale est un sujet qui revêt une grande importance pour les athlètes", a rappelé Lina Riedl (AUT), médaillée de bronze en luge féminine aux JOJ de Gangwon 2024.

On ne s'en rend pas toujours compte de l'extérieur, mais c'est important. Si votre santé mentale est bonne, vous obtiendrez de bien meilleurs résultats sportifs, parce que rien ne viendra vous perturber et que vous pourrez ainsi vous concentrer sur vos performances.
Lina Riedl (AUT)Médaillée de bronze en luge féminine aux JOJ de Gangwon 2024

Un plus pour le bien-être

Aménagé dans la Maison Athlete365, le stand "Mind, Body and Me" s'inscrit dans le cadre plus large du programme d'éducation des athlètes déployé dans les villages olympiques de la jeunesse. Des athlètes modèles ayant souffert de problèmes de santé mentale sont souvent présents sur le stand afin de s'entretenir avec les athlètes. Un vocabulaire positif et accessible, labellisé "Mentally Fit", permet d'aborder le sujet plus facilement et d'expliquer aux athlètes que le fait d'investir dans leur santé mentale est tout aussi bénéfique pour leurs performances que pour leur bien-être général.

Le stand propose aux athlètes une expérience de méditation en réalité virtuelle dans l'une des trois "bulles" de déconnexion conçues à cet effet. Les athlètes sont ensuite invités à rejoindre Athlete365 – la communauté officielle du CIO qui compte plus de 140 000 athlètes et qui leur permettra de s'abonner gratuitement à une application de pleine conscience, laquelle les accompagnera tout au long de leur parcours sportif.

© IOC /Greg Martin

Des athlètes ouverts aux discussions sur la santé mentale

Les discussions sur la santé mentale dans le sport ont évolué ces dernières années. Les témoignages très médiatisés d'athlètes de renom tels que Simone Biles et Mikaela Shiffrin, qui se sont exprimées sur la façon dont les athlètes se débattent, comme tout un chacun, face à l'anxiété, à la dépression, à la pression des performances et aux problèmes personnels, ont donné à d'autres le courage de prendre la parole. Cette jeune génération d'athlètes est généralement plus encline que les précédentes à parler de ce qu'elle ressent, ce qui témoigne d'une prise de conscience grandissante du fait que le bien-être psychologique des athlètes est étroitement lié à leur réussite et à leur résilience. La mobilisation enthousiaste des jeunes concurrents pour les activités proposées dans les villages olympiques de la jeunesse en atteste clairement.

"Le stand 'Mind, Body and Me' a été celui que j'ai préféré", a confié le biathlète australien Matthew Wilby. "J'ai bien aimé méditer avec les lunettes de réalité virtuelle ; c'était relaxant."

La santé mentale revêt une grande importance, surtout lorsqu'on essaie de concilier sa vie, ses entraînements et ses compétitions
Matthew WilbyAustralian biathlete

Elizabeth Ward, l'entraîneure canadienne de patinage de vitesse sur piste courte, estime pour sa part que les mentalités évoluent et qu'il est important de dialoguer avec les athlètes lorsqu'ils sont encore jeunes.

"Pour les athlètes, ce type d'expérience concrète est vraiment génial", a-t-elle déclaré. "S'ils ont l'occasion de participer à ces activités et de découvrir tout l'espace "Mind, Body and Me", ils accepteront plus facilement de parler de santé mentale. J'ai constaté une réelle évolution dans la façon dont les athlètes en parlent ; désormais, il n'y a pas de mal à dire : je ne me sens pas bien psychologiquement parlant. Lorsque je faisais de la compétition il y a dix ans, nous ne pouvions pas tenir ce genre de propos."

Et de poursuivre : "Je pense qu'il est important que les jeunes reçoivent cette formation, afin que ce ne soit pas quelque chose de totalement nouveau qu'ils découvrent lorsqu'ils ont 20 ans et qu'ils sont déjà enferrés dans une spirale. Cela devrait faire partie de leur développement, de sorte que lorsqu'ils atteignent le niveau supérieur – les Jeux Olympiques – cela leur paraisse normal."

© 2024- International Olympics Committee / Nyein Su Wai Kyaw Soe

Le CIO en tant que chef de file

En prélude aux JOJ de Gangwon 2024, le CIO a aidé les athlètes à se préparer en leur proposant un module d'apprentissage intitulé "En bonne forme mentale". Partie intégrante du programme de préparation aux JOJ de Gangwon 2024, le cours avait pour but de sensibiliser les participants à l'impact que l'état mental d'une personne peut avoir sur ses performances sportives et d'apprendre aux athlètes des techniques leur permettant de combattre leur problèmes de santé mentale.

Ces dernières années, le CIO a enregistré de réelles avancées dans ce domaine, avec le soutien du groupe de travail sur la santé mentale. C'est ainsi qu'a été publié en 2023 son plan d'action en matière de santé mentale, lequel constitue la feuille de route de l'instance olympique à cet égard.

Abhinav Bindra, membre de la commission des athlètes du CIO, est le représentant des athlètes au sein du groupe de travail sur la santé mentale. Ayant parlé ouvertement de ses problèmes dans ce domaine, il est heureux de constater que le travail porte ses fruits pour les athlètes en lice aux JOJ de Gangwon.

"En tant que membres de la commission des athlètes du CIO, il est très gratifiant pour nous de voir nos initiatives déployées sur le terrain", a-t-il expliqué. "L'apprentissage par le jeu et la zone de méditation en réalité virtuelle sont exactement ce que nous avions imaginé pour améliorer le soutien que nous apportons aux athlètes. Je suis fier que les efforts que nous avons déployés tous ensemble aient permis de placer sous les feux des projecteurs la santé mentale, la pratique du sport en toute sécurité et la Solidarité Olympique. Ce sont toutes des mesures qui contribuent véritablement au bien-être et à l'épanouissement des athlètes."

Pour plus d'informations, rendez-vous dans la section #MentallyFit sur Athlete365