Woodward conduit à nouveau le football britannique vers l’or

Bien que le football en soit déjà à sa quatrième apparition aux Jeux Olympiques de Stockholm, ce n’est que la deuxième fois que le tournoi est reconnu par la FIFA, l’instance dirigeante de la discipline. Onze équipes, toutes européennes, vont participer à la compétition de 1912.

Woodward conduit à nouveau le football britannique vers l’or

Quatre ans auparavant, la Grande-Bretagne s’est hissée au sommet en battant en finale le Danemark, 2-0. Le capitaine de l’équipe victorieuse s’appelait Vivian Woodward, un avant-centre qui était à l’époque le grand canonnier du club londonien Tottenham Hotspur. Architecte de profession, Woodward a une réputation de joueur intelligent dont les capacités tranchent avec son gabarit de poids plume. Selon le Sporting Chronicle, il a « un savoir-faire subtil caché dans les pieds ». Et d’ajouter : « Woodward est un grand initiateur, la générosité personnifiée, il saisit très vite les situations toujours changeantes du jeu, et en plus, il est très calme. »

Auteur de trois buts lors des Jeux de 1908, Woodward hérite à nouveau du brassard de capitaine de l’Angleterre à Stockholm. Il a entre-temps changé de club puisqu’il évolue désormais dans une autre formation londonienne, Chelsea, mais à 33 ans, il est peut-être légèrement sur la pente descendante.

La campagne anglaise débute le 30 juin par une victoire écrasante sur la Hongrie, 7-0, au stade olympique devant 8 000 spectateurs. Si Woodward inscrit le troisième but de la Grande-Bretagne après avoir slalomé dans la défense hongroise, le héros du jour est Harold Walden qui marque les six autres buts ! La demi-finale disputée deux jours plus tard au même endroit contre la Finlande n’est pas aussi simple, mais l’issue de la partie ne fait guère de doute après sept minutes de jeu, puisque Walden et un but d’un Finlandais contre son camp permettent à la Grande-Bretagne de mener 2 à 0. Walden ajoute un troisième but à 13 minutes du coup de sifflet final, mais Woodward a encore temps d’apporter sa pierre à l’édifice. Ainsi, à la 82e minute, il place une superbe tête qui parachève la victoire britannique, 4-0.

Tout comme en 1908, la Grande-Bretagne retrouve le Danemark en finale. Les Scandinaves se sont débarrassés de la Norvège et des Pays-Bas de manière aussi impressionnante que les Britanniques, marquant 11 fois pour un seul but encaissé. La bataille pour l’or s’annonce palpitante. Quelque 25 000 spectateurs sont là cette fois-ci pour voir Walden marquer à nouveau d’entrée avant que Gordon Hoare n’ajoute deux buts britanniques, en réponse à une réalisation du Danois Anthon Olsen. Lorsque Arthur Berry, rescapé comme Woodward de l’équipe de 1908, porte le score à 4-1 juste avant la pause, la messe est dite, et un deuxième but d’Olsen sur le tard n’y pourra rien changer.

Il faut toutefois reconnaître que les Danois ont été handicapés par la blessure de l’un des leurs en première mi-temps, et ils ont dû évoluer à dix pendant les deux tiers de la rencontre. Bien qu’il ne figure pas dans la liste des buteurs de la finale, Woodward a conduit son équipe à la médaille d’or du football pour la deuxième fois consécutive.

La carrière de Woodward ne va pas tarder à prendre fin. Il combattra durant la Première Guerre mondiale et continuera à jouer brièvement peu après. Également joueur de tennis appliqué, il atteindra deux fois la finale des Internationaux d’Angleterre. Il laissera tomber l’architecture plus tard pour devenir agriculteur et servira également comme préposé à la défense passive durant la Deuxième Guerre mondiale.

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