Van Niekerk, étincelant, fait valser les records à Rio
Parfois, les chiffres suffisent à expliquer le brio d’un athlète. Dans le cas de Wayde van Niekerk, ils parlent d’eux-mêmes : le Sud-Africain est en effet le seul homme de l’histoire à être descendu sous les 10 secondes au 100 m, sous les 20 secondes au 200 m et sous les 44 secondes au 400 m. Sur cette dernière distance, il a offert au public de Rio une démonstration particulière de son talent à l’issue d’une course éloquente.
Van Niekerk est arrivé aux Jeux Olympiques de 2016 dans une forme resplendissante. L’an dernier, il avait débarqué tel un ouragan aux Championnats du monde à Beijing en remportant le titre du 400 m en 43 sec 48, envoyant ainsi un message clair à tous ses adversaires qu’à Rio il serait le favori sur le tour de piste.
Bien qu’il excelle sur les trois distances, van Niekerk s’est concentré uniquement sur le 400 m lors de ces Jeux. Et il a bien fait. Le coureur âgé de 24 ans était frais, affûté et concentré, et lorsqu’il a pénétré sur la piste d’un stade olympique euphorique pour la finale, on a senti qu’il était prêt à réaliser quelque chose de spécial.
Le Sud-Africain est parti à un rythme impressionnant et il l’a tout simplement conservé. Ceux qui espéraient pouvoir lui mener la vie dure n’ont tout simplement pas pu suivre, même si leur vitesse a certainement aiguillonné van Niekerk pour la suite des opérations. Il a franchi la ligne d’arrivée en 43 sec 03, battant le record légendaire de 43 sec 18 établi il y a 17 ans par Michael Johnson, de manière sensationnelle. Et cerise sur le gâteau de son exploit, il a réussi tout ça en s’élançant du couloir huit – il est d’ailleurs devenu le premier champion olympique ou du monde du 400 m dans ce cas.
Les adversaires du Sud-Africain ont été ébahis par ce qu’ils avaient en face d’eux. Le Grenadin Kirani James, médaillé d’argent dans le temps éminemment respectable de 43 sec 76, l’a reconnu : « Je pensais que la course se gagnerait autour des 43 sec 5. Il ne pouvait vraiment voir personne et je ne savais pas vraiment comment il allait mener sa course à l’extérieur, mais il a simplement maintenu sa vitesse. Il n’a jamais ralenti. »
Van Niekerk, qui était le porte-drapeau de l’Afrique du Sud lors de la cérémonie d’ouverture et qui est entré à Rio au panthéon du sport, a fêté sa victoire avec un mélange de délectation et d’incrédulité. Le fait qu’il ait réussi tout cela à un si jeune âge laisse penser qu’il en a encore beaucoup sous les pointes et il devrait être à son maximum à partir de Tokyo 2020.
L’épilogue idéal de cette belle histoire, c’est que van Niekerk est entraîné par sa grand-mère de 74 ans, Ans Botha, qui a eu le mérite de l’orienter vers le 400 m et qui n’envisage pas de mettre un terme à une carrière longue de 50 ans. « C’est une femme incroyable », a indiqué van Niekerk après son triomphe brésilien. « Elle a joué un rôle essentiel dans ce que je suis devenu et elle m’a permis de rester très discipliné et très concentré sur mon objectif et sur ce que je devais être. Je la remercie de m’avoir poussé jusqu’à mes limites. Tout est possible. »
Ce qui s’est passé cet été à Rio le prouve. Cet attelage peut sembler improbable, mais il serait vraiment extraordinaire d’en trouver un plus efficace ailleurs dans le monde.
Regardez d’autres vidéos de Wayde van Niekerk sur la chaîne olympique.