Un match à distance avec ses glorieuses devancières
Deux fois médaillée d’or pour ses deux premières participations aux Jeux Olympiques d’hiver, la patineuse de vitesse Ireen Wüst se prépare à disputer à Sotchi un match historique face aux plus glorieuses championnes néerlandaises du passé sur les anneaux de glace.
«Mes compatriotes néerlandaises Yvonne van Gennip et Marianne Timmer ont gagné trois médailles d’or chacune aux Jeux, et j’en ai deux. Donc maintenant j’en veux au moins quatre! C’est mon objectif: j’espère gagner le 1 500 m, le 3 000 m et la poursuite par équipes à Sotchi » déclare Ireen Wüst. Dans un pays qui domine le patinage de vitesse mondial et compte 27 de ses 29 médailles d’or aux Jeux d’hiver (et 82 sur un total de 86) dans cette discipline, la championne de Goirle dans le Brabant-du-Nord est décidée à se faire une place à part.
Sa démarche suit son court depuis sa victoire dans le 3 000 m à 19 ans, le 12 février 2006 sur l’Ovale Lingotto de Turin, pour devenir la plus jeune championne olympique néerlandaise de l’histoire dans la compétition hivernale. « Cette victoire à Turin en 2006 fut incroyable. Je n’avais jamais rien gagné auparavant et là, pour ma première course olympique, j’ai remporté l’or. Même si je regarde la course aujourd’hui, je ne peux pas croire que je l’ai fait. Ce fut un sentiment fantastique ! » À Turin, elle se classe également 4e sur 1 000 m et remporte le bronze sur 1 500 m. Ireen Wüst est alors élue « sportive néerlandaise de l’année », comme Van Gennip en 1988 et Timmer en 1998 !
Championne du monde toutes distances à Heerenveen (Pays-Bas) en 2007, médaillée d’argent à Berlin en 2008, médaille d’or sur 1 000 m et 1 500 m aux Mondiaux simple distance de Salt Lake City 2007 et de la poursuite par équipes à Nagano en 2008, championne d’Europe toutes distances à Kolomna (Russie) en 2008, Ireen Wust se maintient au sommet avant d’aller gagner son deuxième titre olympique sur l’Anneau de Richmond à Vancouver le 21 février 2010 en battant la Canadienne Kristina Groves de 25 centièmes de seconde sur 1 500 m.
Toujours plus haut
Sur la route des Jeux de Sotchi, Ireen Wüst monte la barre encore plus haut : championne du monde toutes distances 2011, 2012 et 2013, ainsi que du 1 500 m, du 3 000 m (2011, 2013) et de la poursuite par équipes (2013). Les mondiaux simple distance 2013 se sont déroulés dans l’arène Adler de Sotchi à un an des compétitions olympiques. « J’ai disputé cinq épreuves en quatre jours et j’ai gagné des médailles dans chacune d’entre-elles, trois d’or et deux en argent. Aux Jeux, je veux participer aux mêmes épreuves (1 000 m, 1 500 m, 3 000 m et poursuite par équipes), mais ce sera sur deux semaines, j’aurai donc le temps de récupérer. Ce que j’ai réussi en quatre jours, je pense que je peux le faire en deux semaines ! ».
Pour réussir à dépasser ses glorieuses devancières, Ireen Wüst se donne le temps : « Pour le moment, je suis rivée sur Sotchi 2014, mais j’aimerais aussi disputer les Jeux de 2018 à Pyeong-Chang, et ensuite me retirer, même si je n’en suis pas certaine. Je dois rester en bonne santé et éviter les blessures, ensuite on verra bien ! ».
Avant de s’attaquer à ce grand défi, la championne explique : « Je patine depuis déjà longtemps; et je sais à quoi m’attendre aux Jeux, et comment courir. Chacun a sa façon de faire, mais pour moi, il s’agit de trouver l’équilibre entre être concentrée et être détendue. Si je suis trop nerveuse, je n’y arriverai pas, car cela affecte mon corps. Je dois être relax mais concentrée, et c’est ce à quoi je me prépare mentalement. J’ai une routine qui m’aide à me concentrer. Une heure avant la course, j’écoute de la musique pendant que je fais du vélo, des échauffements et des sprints. Ensuite, je refais ma course dans ma tête une dernière fois et je suis prête à y aller».
Adepte des réseaux sociaux, Ireen s’attend à les mettre en ébullition entre le 9 et le 23 février au bord de la mer Noire.