Un cadeau très spécial pour l'Argentine

C'est une maman très fière qui a assisté à la victoire de sa fille rameuse Maria Sol Ordas, gagnante à bord de son skiff de la première médaille d'or de l'Argentine aux JOJ de Buenos Aires 2018. Il y a 18 ans, Dolores Amaya avait manqué les Jeux olympique de Sydney car elle était enceinte de Maria Sol !

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Un cadeau très spécial pour l'Argentine
(Buenos Aires 2018)

Dolores Amaya s'était qualifiée pour l'épreuve de skiff des Jeux de Sydney 2000, mais elle a découvert qu'elle était enceinte et que son bébé devait naitre en septembre, au milieu du programme des Jeux de la XXVIIe olympiade. Dix-huit ans plus tard, la boucle est bouclée. Sa fille Maria Sol remporte au niveau junior, mercredi 10 octobre le premier titre de l'Argentine à Buenos Aires 2018 dans le bassin d'aviron de Puerto Mandore.

Dolores Amaya, qui avait disputé les Jeux d'Atlanta en 1996 à âge de 16 ans, s'est éloignée du sport pendant sa grossesse, mais le père, Damian Ordas, s'est rendu à Sydney pour concourir en deux de pointe. "Tomber enceinte a été une surprise, mais sinon, nous n'aurions pas de médaille d'or ici" remarque Amaya.

"Elle est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Avoir un enfant, c'est mieux que d'aller aux Jeux. C'est fantastique pour moi de voir que Sol a atteint un tel niveau d'excellence. Je la vois clairement se qualifier prochainement pour les Jeux Olympiques, et je crois qu'elle va aller très loin. En tant que mère, mon rôle est de la soutenir pour tout,  de la laisser avoir son espace personnel, et de la calmer de temps en temps. On ne peut pas aller aussi vite qu'elle aimerait. Elle a besoin de profiter de ce qu'elle réalise".

En position de favorite, poussée par des supporters vociférants, Maria Sol commence sa journée par une nette victoire en demi-finale, mais elle devra se battre dans la course pour l'or.  La suédoise  Edin Lindroth est en tête de la finale depuis le départ, et ce n'est que dans les derniers 100 m que Ordas la rejoint et la dépasse. Une fois passée la ligne d'arrivée, la rameuse argentine lève les bras et fond en larmes.

"C'est dur à croire. Je n'étais absolument pas sûre de pouvoir gagner sur cette distance

(la course s'est déroulée sur 500 m au lieu des traditionnels 2000 m). Je n'ai été certaine de ma victoire que quand j'ai entendu le speaker. J'ai pensé qu'il y aurait la photo-finish et que je finirais en argent, mais je ne voulais pas partir d'ici sans la médaille d'or", explique Maria Sol Ordas.

Malgré son environnement familial, la championne olympique de la jeunesse n'a pas commencé l'aviron avant d'avoir treize ans. Mais cela ne lui a pas pris beaucoup de temps pour tomber amoureuse de ce sport. Elle a même un tatouage représentant un skiff sur le mollet droit. Il est surprenant de constater qu'elle éprouve de la réticence à parler aviron avec ses parents.  "On n'en discute pas tant que ça. Ma mère me comprend totalement, et elle me laisse l'espace qui rend tout plus facile. Je pense que nos personnalités sont assez semblables. Des fois, nous pouvons être difficiles à gérer. Si je dois disputer une course, je ne suis pas la personne la plus agréable à fréquenter. J'aime être seule." 

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