Tikhonov ravale sa déception et obtient de l'or en biathlon
Tikhonov avait bénéficié de trois jours pour analyser sa courte défaite dans le 20 km du biathlon à Grenoble. Si sa médaille d’argent constituait un bel exploit pour un skieur aussi jeune, il savait que s’il n’avait manqué qu’une seule cible au lieu de deux, la victoire lui aurait alors souri au lieu de revenir au Norvégien Magnar Solberg. Il trouvait là une nouvelle occasion de gagner un titre et cette fois, il aurait besoin du soutien de ses partenaires soviétiques.
Le relais 4 x 7,5 km était une nouvelle épreuve olympique. Les Norvégiens avaient gagné le titre mondial en 1966 ainsi qu’en 1967, mais l’Union soviétique était considérée comme aussi forte, voire meilleure, grâce à un groupe d’athlètes qui en imposaient beaucoup, dont Tikhonov.
Ce dernier boucla le premier relais et imposa un train phénoménal. Malgré une boucle de pénalité pour avoir manqué une cible, il passa le témoin avec une avance de 45 secondes sur son homologue suédois. La Norvège pointait, elle, à près d’une minute et semblait déjà hors du coup pour l’or.
La lutte fut en fait plus serrée que ne le suggéraient les statistiques brutes. Si le Norvégien Solberg établit le relais le plus rapide du jour, lui et ses compatriotes manquèrent également suffisamment de cibles pour doucher leurs espoirs, à cause d’une série de tours de pénalité.
L’équipe soviétique gagna finalement avec une marge de près de deux minutes, offrant ainsi à Tikhonov la médaille d’or qu’il avait manquée quelques jours plus tôt. Ce titre signait le début d’un remarquable parcours pour lui : il gagna également l’or du relais lors des trois Jeux suivants et conquit également cinq titres individuels de champion du monde. Mais il était écrit que l’or olympique individuel se détournerait pour toujours de sa route.