Thomas Burke (USA) - 100 m et 400 m
Le 100 m est devenu l’épreuve reine du programme d’athlétisme aux Jeux Olympiques et il en allait de même dans la Grèce antique où la tradition voulait que l’intervalle de quatre ans, ou Olympiade, séparant chaque édition des Jeux soit baptisé du nom du dernier vainqueur du 100 m.
La première journée de compétition est donc attendue avec beaucoup d’impatience à Athènes où les athlètes se pressent pour participer aux trois séries préliminaires de l’épreuve de sprint.
Thomas Burke, un étudiant en droit de l’université de Boston, arrive en Grèce avec une solide réputation de coureur de 400 m, puisqu’il a gagné le titre universitaire américain du 440 yards en 1895. Il ne présente cependant aucune référence sur 100 m. Les Américains, Burke en tête, font cependant forte impression en enlevant les trois séries, même s’ils suscitent la stupeur avec leur « départ accroupi », adopté aujourd’hui par tous les athlètes, mais considéré à l’époque comme une hérésie. Les cris de leurs coéquipiers, « Pour le BAA, hip hip hip hourrah », en l’honneur de la Boston Athletics Association, déroutent quelque peu au départ les spectateurs, des Grecs en majorité, qui n’ont jamais vu ni entendu auparavant d’encouragements structurés. Mais à en croire Ellery Clark, le coéquipier de Burke, ils les adoptent bien vite. « Tout d’un coup, ils ont semblé comprendre pourquoi nous faisions cela, écrira Clark. Nous avons eu heureusement la chance que cela plaise au public, et à partir de ce moment-là, et jusqu’à notre départ d’Athènes, on n‘a pas cessé de nous solliciter pour des encouragements. »
Burke va boucler sa série en 11’’8 et se qualifier pour la finale. Là, devant 40 000 spectateurs dans le stade et quelque 60 000 autres en poste d’observation depuis les collines environnantes, le jeune Américain s’impose dans un chrono légèrement plus lent de 12’’0 qui lui vaut le titre honorifique d’« homme le plus rapide sur terre ». Il va également gagner dans la foulée le 400 m en 54’’2.
Plus tard, Burke orientera sa carrière vers de plus longues distances, et en 1897, inspiré par ce qu’il a vu à Athènes, il devient l’un des fondateurs du marathon de Boston, l’une des courses les plus prestigieuses aujourd’hui du calendrier des marathons. Il deviendra juriste, mais également entraîneur d’athlétisme, ainsi que pigiste au Boston Journal et au Boston Post.