Taekwondo : Joel Gonzalez Bonilla change de catégorie mais pas d’ambition

Taekwondo : Joel Gonzalez Bonilla change de catégorie mais pas d’ambition
(Getty Images)

Champion olympique en titre des 58kg, bardé de titres mondiaux et européens dans cette catégorie, Joel Gonzalez Bonilla revient à Rio avec de belles ambitions, cette fois chez les 68kg.

C’est une belle histoire ! Le mercredi 10 août 2012 sur le tatami de l’Excel de Londres, Joel Gonzalez Bonilla mène la vie dure au Coréen Lee Dae-Hoon en finale de la catégorie 58kg, et remporte le premier titre olympique de l’Espagne en Taekwondo. Dans le même temps, sa coéquipière Brigitte Yagüe s’adjuge une médaille d’argent chez les 49kg dames après avoir affronté la Chinoise Wu Jingyu en finale. Le capital de podiums olympiques ibériques dans ce sport double d’un seul coup !

Après la cérémonie des médailles, les deux champions se retrouvent « sur un canapé pour revivre nos Jeux », a raconté Joel, « J’ai rappelé à Brigitte ce que je lui avais dit lorsque nous étions arrivés à Londres : « Nous gagnons toujours des médailles quand nous sommes en compétition ensemble. Peux-tu t’imaginer que ça nous arrive ici ? » Et nous avions rigolé ».

Mais ce 10 aout dans une finale qui oppose deux champions du monde en titre, ça ne rigole pas. Et surtout pas pour Lee Dae-Hoon, sacré dans les Mondiaux 2011 en 63kg. Joel Gonzalez, pour sa part tenant du titre mondial en 58kg, le domine dès le premier point de leur rencontre. Son emprise sur le match restera totale. Trois points pour un coup à la tête dans le premier round achevé sur le score de 5-2.

Les techniques du jeune champion espagnol continuent de pleuvoir son adversaire dans le 2e round, puis durant les deux dernières minutes, un nouveau coup de pied à la tête surpuissant envoie le coréen au tapis. Joel Bonilla Gonzalez s’impose 17-8 sans jamais avoir été vraiment inquiété. Il complète ainsi sa collection dorée dans la catégorie des 58kg, déjà double champion du monde (2009 à Copenhague, 2011 à Gyeongju) et double champion d’Europe (2010 à St-Petersbourg, 2012 à Manchester).

En 68kg à Rio

Joel Gonzalez Bonilla, né à Figueres en Catalogne le 30 septembre 1989, commence très jeune le taekwondo. Pas franchement par hasard. « J’ai commencé un mois après que mon père ait ouvert sa salle d’arts martiaux dans notre ville, car cela m’intéressait vraiment » a-t-il expliqué, « Avant cela, j’étais à fond dans le football, ce qui ne posait pas de problème à mon père. Il ne m’a jamais poussé vers les arts martiaux. Ça a été ma propre décision ». Pedro Gonzalez deviendra son premier entraîneur. « Et aujourd’hui il est incroyablement heureux de mes succès en Taekwondo ! »

Joel Gonzalez domine au niveau national dans toutes les catégories d’âge, puis « le vrai entraînement à la dure, à raison de 6 à 8 heures par jour, a commencé quand j’avais 17 ans. La Fédération Espagnole de Taekwondo m’a invité au centre national d’entraînement à Barcelone. Ainsi sont arrivées les années de préparation intensive, de compétitions acharnées, des championnats d’Europe, du monde et les Jeux Olympiques de Londres ». Un chemin pavé d’or.

Parallèlement, Joel Gonzalez Bonilla poursuit ses études pour obtenir un diplôme en criminologie. Il se spécialise dans la lutte contre les trucages divers dans le sport (paris frauduleux, matches arrangés etc…) et travaille en 2014 au sein du département d’intégrité de la Ligue Espagnole de Football professionnel. Il est aujourd’hui le représentant des athlètes au Comité national olympique espagnol. « Mon but, ce sont les Jeux de Rio ! », dit-il.

(Getty Images)

Mais ce n’est pas son titre des 58kg que Joel défendra à Rio. En 2015, il remporte la médaille d’argent en 63kg lors des championnats du monde de Tcheliabinsk (Russie). Un peu plus tard la même année, il s’aligne en 68kg dans les Jeux Européens de Bakou (Azerbaïdjan) où il prend une médaille de bronze. C’est dans cette catégorie qu’il décroche son billet pour les Jeux de 2016. Il y retrouvera un certain Lee Dae-Hoon l’actuel n°1 du classement mondial des 68kg. « Je ne compte pas revenir les mains vides », prévient le champion espagnol.

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