Stenroos fête son retour sur le marathon en grande pompe

Peu d’épreuves soulevèrent autant d’enthousiasme que le marathon durant les premières années des Jeux Olympiques modernes.  

Stenroos fête son retour sur le marathon en grande pompe
(1924 IOC)

Les débuts de cette discipline furent jalonnés d’événements dramatiques entre l’effondrement de l’Italien Dorando Pietri à l’approche de la ligne d’arrivée en 1908 au décès du coureur portugais Francisco Lazaro aux Jeux de 1912 à Stockholm.

Pietri fut disqualifié après que les officiels britanniques se furent précipités pour le soutenir, alors que ses jambes flanchaient et qu’il chancelait, et c’est devenu depuis l’une des anecdotes les plus célèbres de l’histoire des Jeux d’été.

Comme beaucoup des marathons olympiques qui se déroulèrent auparavant, la course des Jeux de 1924 donna lieu à une compétition forcenée.

La canicule amena les organisateurs à en retarder le départ pour laisser se dissiper la chaleur torride. Cela n’empêcha pas qu’au moment où les 58 coureurs prirent le départ, la température demeurait toujours très élevée.

Chapeaux, casquettes et autres couvre-chefs improvisés firent leur apparition tandis que les concurrents s’efforçaient de s’abriter de la touffeur parisienne.

Les stations de rafraîchissement avec distribution d’eau et de serviettes humides pour permettre aux athlètes de s’abreuver et de s’humecter le visage et d’adoucir ainsi les effets de la chaleur étaient loin alors d’égaler celles d’aujourd’hui.

Les Finlandais, comme dans un grand nombre d’épreuves de fond à l’époque, dominèrent la course.

Tandis que son compatriote, le célèbre Paavo Nurmi, battait tous les records sur la piste à Paris, Albin Stenroos, coureur de 35 ans originaire de Vehmaa, allait lui aussi laisser sa propre marque sur la plus grande scène sportive mondiale.

Stenroos n’avait pas couru de marathon depuis 15 ans jusqu’à sa qualification dans l’équipe finlandaise aux éliminatoires précédant les Jeux. Il avait certes déjà eu quelques succès olympiques en remportant l’argent dans le cross par équipe à Stockholm ainsi que le bronze dans le 10 000 m, mais peu nombreux au demeurant étaient ceux qui s’attendaient à une victoire aussi spectaculaire dans le marathon de 1924.

Il s’échappa clairement du peloton des coureurs et pénétra dans le stade olympique avec une avance imbattable de près de six minutes.

De sa casquette et sans façon, il salua la foule qui l’applaudissait et effectua son dernier tour sans effort apparent avant de franchir l’arrivée en 2h 41’22’’, soit près de six minutes devant l’Italien Romeo Bertini qui décrocha la médaille d’argent.

La chaleur étouffante de la journée ne fut pas sans prix pour les concurrents, ainsi le Français Boughera El Ouadi, qui se classa septième devait remporter le marathon d’Amsterdam quatre ans plus tard en neuf minutes de mieux que le Finlandais.

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