Snowboard hommes : Un Sage, un guerrier, un Iouri dans les étoiles, et le Vic de la victoire

De Sage Kotsenburg, premier champion olympique des Jeux de Sotchi à Vic Wild, auteur d’un doublé dans les slaloms parallèles, retour sur les journées de compétitions masculines en snowboard dans le Parc Extreme de Rosa Khutor

Snowboard hommes : Un Sage,  un guerrier, un Iouri dans les étoiles, et le Vic de la victoire

8 février : Sage Kostenburg est le premier, pour toujours

Un très beau parcours avec une « matriochka » (poupée russe) géante pour l’égayer, un magnifique soleil, un ciel bleu azur, un public enthousiaste : tout était réuni pour les débuts particulièrement réussis du slopestyle en snowboard à Sotchi.

Lors de son premier run en finale, sur le parcours de 600m jonché de trois rails métalliques et de trois tremplins de saut, Sage Kostenburg, 20 ans, réussit un passage particulièrement imaginatif, avec des « grabs » (le fait d’attraper sa planche en l’air) très variés, un « canonball » en sortie de rail, des sauts amples, et des réceptions parfaites. Il récolte un score de 93.50 que personne n’arrivera à améliorer ! A l’issue de ce premier passage, le Britannique Jamie Nichols est au 2e rang (85.50) devant le Suédois Sven Thorgren (83.75).

Seul le Norvégien Staale Sandberg arrive à s’approcher de Kostenburg lors de son 2e passage. Il récolte 91.75 points et s’installe en 2e position. Le Canadien Mark McMorris réussit également à améliorer son niveau dans sa 2e tentative en finale. Un parcours sans faute lui vaut 88.75 points et la 3e place. Le premier podium des XXIIe Jeux Olympiques d’hiver est avancé !

 11 février : Le YOLO flip éblouissant de Iouri Podlatchikov

« Tant que je n'aurais pas vu cette médaille d'or, je n'y croirai pas », a déclaré Iouri Podlatchikov. « Je vais m’évanouir ! » Shaun White, qui était double champion olympique en titre du half pipe, a été détrôné après avoir réussi ses qualifications mais a manqué sa finale alors que Podladtchikov, d'origine russe, a lui raté son entame de compétition mais a placé un excellent « run » dans la seconde manche de la finale (94,75 points), en prenant tous les risques.

Malgré les conditions de neige difficiles, Podladtchikov a notamment réussi son "YOLO Flip", une manoeuvre incroyable : deux sauts périlleux arrière (double) désaxés (cork) attaqués à l'envers (cab) et combinés avec quatre tours sur lui-même (1440 degrés de rotation). Cette figure qu'il avait inventée en 2013 avait immédiatement fait du 4e des Jeux de Vancouver 2010  un prétendant au titre olympique à Sotchi, dans le pays où il est né et dont il avait défendu les couleurs aux Jeux de Turin en 2006.

Shaun White avait peut-être eu un pressentiment après les qualifications quand il a croisé le Suisse et lui a donné une accolade: « Je t'aime mon gars, mais tu me rends nerveux », avait-il dit en souriant. Et au moment de s'élancer en dernier de la seconde manche, l'Américain était clairement sous pression: un premier run raté (deux chutes), ont en effet obligé le Californien de 27 ans à sortir un run proprement exceptionnel. Ce qu'il n'a pas réussi à faire (90,25 points), déséquilibrés par deux fois. L'argent est revenu au Japonais Ayumu Hirano, plus jeune médaillé olympique de l'histoire sur la neige à l'âge de 15 ans et 74 jours. Son compatriote Taku Hiraoka a pris la troisième place sur le podium.

18 février : Pierre Vaultier, le retour du guerrier

Arrivé en grand en grand favori à Vancouver en 2010 et éliminé dès les quarts de finale, présent en outsider à Sotchi avec un genou blessé, le Français Pierre Vaultier a dominé l’ensemble de la compétition de snowboard cross, sous la pluie à Rosa Khutor. En finale, il a repoussé les assauts du Russe Nikolay Olyunin pour gagner la médaille d’or olympique. L’Américain Alex Diebold passe la ligne d’arrivée en 3e position pour se parer de bronze.

Le mauvais temps provoquant l’annulation des qualifications, les concurrents du snowboard cross commencent directement la compétition en 1/8èmes de finale dans la matinée, sous la pluie. Plusieurs favoris sont rapidement éliminés, : l'Autrichien Marcus Schairer, 2e de la Coupe du monde cette saison, l'Américain Nate Holland, septuple vainqueur des X Games et 4e aux Jeux 2010 et l'Américain Nick Baumgartner. L'Australien Alex Pullin, double champion du monde en titre, passe pas le cap des quarts de finale, ainsi que le Canadien Christopher Robanske, un autre prétendant au podium.

Pierre Vaultier, lui, se propulse en tête dès le départ, en 1/8èmes, en quarts et en demi-finale. Aérien, très sûr sur sa planche, il gagne tous ses tours un à un avec beaucoup d’aisance. Lors de la finale, le combat côte à côte à côte avec le Russe Nikolay Olyunin va être intense sur les premiers virages, les premiers sauts. Mais le Français se détache irrésistiblement et passe la ligne d’arrivée avec une bonne longueur d’avance, levant les bras en signe de triomphe. Olyunin prend l’argent et l’Américain Alex Diebold arrive en 3e position devant le Français Paul-Henri De Le Rue, médaillé de bronze en 2006 à Turin.

"C'est incroyable, c'est un miracle, je n'ai plus de ligament croisé, je cours avec une attelle, il y a deux mois, c'était presque impensable » a déclaré le champion olympique. « J'ai du mal à réaliser. Je pense que j'ai décollé sur la dernière table (module de saut) et que je n'ai toujours pas atterri… »

19 février : Vic WIld, une histoire d’amour en or !

Vic Wild remporte la compétition de géant parallèle. Il domine en finale le Suisse Nevin Galmarini, tandis que le Slovène Zan Kosir remporte le bronze face à l’Allemand Patrick Bussler. Un bonheur n’arrivant jamais seul,  son épouse Alena Zavalina remporte dans le même temps la médaille de bronze de la compétition féminine !

Vic Wild, 27 ans, apporte à la Russie son premier titre olympique en snowboard. Dans cette épreuve par élimination directe, où les concurrents s'affrontent en un contre un et en deux manches dans un tracé parallèle, de nombreux favoris vont aller au tapis prématurément, surpris par la piste glacée. Notamment le tenant du titre canadien Jasey-Jay Anderson pour sa 6e participation aux Jeux, mais aussi au fil des tours, le double champion olympique suisse de la discipline (2002 et 2006) Philipp Schoch, ainsi que les Autrichiens Andreas Promegger et Benjamin Karl (médaillé d’argent en 2010)….

Vic WiIld, lui, maitrise parfaitement la piste et ses adversaires. Sorti 2e des qualifications, il élimine en deux manches sèches le Français Sylvain Dufour (vainqueur cette saison de la coupe du monde de géant parallèle) en 1/8èmes, le Suisse Simon Schoch en quart de finale, expédie en demi-finale l’Allemand Patrick Bussel dans le match pour le bronze, puis s’impose pour l’or face au Suisse Nevin Galmarin, qui gagne la première manche de 54/100e, et qu’il bat de 2.14 sur le deuxième tracé ! De son côté, Zan Kosir domine les deux manches de son face à face avec Bussler pour la 3e place.

22 février : En géant comme en slalom parallèle, le roi s’appelle Vic Wild !

Vic Wild réalise un doublé doré en remportant première épreuve olympique de slalom parallèle. Impressionnant durant tout son parcours entre les portes du tracé serré de Rosa Khutor, il est accompagné sur le podium par le Slovène Zan Kosir et l’Autrichien Benjamin Karl.

Vic Wild, qui devient le premier snowboardeur à s'adjuger deux médailles d'or lors des mêmes Jeux, a battu Zan Kosir en finale devant le public enthousiaste qui avait rempli les tribunes du Parc Extreme de Rosa Khutor, pour une spectaculaire épreuve qui est l'une des douze à faire ses débuts olympiques aux Jeux de Sotchi.

Insolent de domination, Wild était son seul adversaire dans le tracé court et serré. Après avoir remporté les qualifications, il a facilement gagné ses deux premiers tours de tableau avant de commettre une grosse erreur dans la première des deux manches de sa demi-finale face à l'Autrichien Benjamin Karl, un cador du circuit. Parti avec un déficit conséquent de 1 seconde et 12 centièmes en seconde manche, il a grignoté son retard de manière impressionnante alors que Karl ne faisait pourtant aucune erreur pour s'imposer sur le fil de 4/100e.

« Après son premier titre, il était libéré et il pouvait surfer comme un diable », a jugé Karl, que Wild n'avait encore jamais battu. « J'aurais perdu cette course 99 fois sur 100 mais j'ai tout donné », a indiqué le Russe, qui n'avait de son propre aveu jamais aussi bien couru de sa vie en slalom parallèle.

Après cette démonstration, il ne faisait plus de doute qu'un deuxième titre tendait les bras à Wild. Il a d'ailleurs battu Kosir haut la main en finale. Karl, double champion du monde de la spécialité (2009, 2011) a pu décrocher la médaille de bronze.

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