Schmid atteint la maturité en luge
À son arrivée à Grenoble, si Manfred Schmid pensait qu’il pouvait peut-être envisager une carrière longue et fructueuse en luge, le conditionnel s’est transformé en certitude dans la capitale dauphinoise. À 23 ans, il participait là à ses seconds Jeux Olympiques d’hiver et était en train de devenir l’une des stars de la discipline. Quatre ans auparavant, à Innsbruck, il avait terminé neuvième après quatre descentes de bonne facture à défaut d’avoir été spectaculaires. Là, sa performance allait se situer aux antipodes.
Engagé à la fois dans l’épreuve individuelle et en double, Schmid s’est frotté dans les deux cas à une opposition est-allemande talentueuse. Thomas Köhler était le tenant du titre en simple, alors que son compatriote Klaus Bonsack avait également les faveurs du pronostic. Ils allaient de surcroît unir leurs forces dans l’épreuve de double.
Dès sa première descente, Schmid donna le ton en se montrant le plus rapide, et en creusant un écart important de 52 centièmes sur Köhler et plus encore sur Bonsack. Mais il était trop tôt pour crier victoire, comme allait le montrer la deuxième manche : Köhler améliora son temps et réduisit son handicap de moitié, alors que Bonsack signa le deuxième temps.
La troisième manche fut sanctionnée par une nouvelle bataille au couteau pour la suprématie et Köhler se montra légèrement plus rapide que Schmid, relégué à moins d’un dixième de seconde. Ce dernier pouvait cependant appréhender l’ultime manche avec un avantage de 18 centièmes de seconde.
Mais cette dernière descente n’eut jamais lieu, en raison du mauvais temps. Elle fut différée dans un premier temps, puis annulée. Les médailles furent donc attribuées sur la base des trois premières manches et Schmid devint champion olympique.
En double, Köhler et Bonsack dominèrent la compétition, signant le meilleur temps dans chacune des deux manches. Mais à chaque fois, Schmid et son partenaire Ewald Walch furent leurs plus sérieux opposants, ce qui leur valut l’argent, parachevant ainsi la moisson de Schmid.
Il poursuivit sa carrière au plus haut niveau pendant plus d’une décennie, décrochant le bronze aux championnats du monde de 1978. Mais ces deux médailles olympiques furent les seules de la carrière de Schmid, même s’il tenta à nouveau sa chance aux Jeux de 1972 et de 1976.