Samir Aït Saïd : viser l'or quatre ans après une double fracture

Le gymnaste français Samir Aït Saïd revient sur sa terrible blessure à Rio 2016, les moments difficiles qui ont suivi et sur ses nouveaux objectifs pour les prochains Jeux Olympiques.

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(Photo de Laurence Griffiths/Getty Images)

À Rio 2016, Samir Aït Saïd a vécu la pire chose qui puisse arriver à un athlète : une blessure en plein concours. Sur un double salto carpé Tsukahara au saut de cheval, le gymnaste français n’a pas tourné assez vite et n’a pas pu effectuer une bonne réception.

Le bruit de craquement qui a résonné dans l’Olympic Arena de Rio est encore dans toutes les mémoires. Les images sont insoutenables et le diagnostic sévère : double fracture tibia-péroné.

« Je vais aller chercher l’or olympique »

Pourtant, encore allongé sur un lit d’hôpital après sa blessure, le gymnaste montrait sa détermination dans un message à ses fans : « Croyez-moi, l’aventure Tokyo 2020 est encore d’actualité. »

« Dès que j’ai recommencé à marcher, la préparation pour Tokyo avait commencé », se souvient-il dans un entretien avec Olympic Channel dans le dernier épisode de « What moves me » (voir plus bas).

Quatre ans plus tard, Aït Saïd est de nouveau sur pied et compétitif, avec une volonté toujours sans faille.

« Peu importe ce qu'il se passe, je veux cet or olympique et j’irai le chercher », assure-t-il.

Qualifié pour les Jeux de Tokyo 2020

Le simple fait de revenir à la compétition après une blessure si grave aurait déjà été impressionnant. Mais il a réussi à prouver qu’il figurait bien parmi les meilleurs gymnastes au monde, en obtenant la médaille de bronze aux anneaux lors des Championnats du monde 2019 à Stuttgart.

Une médaille qui lui offrait également une qualification pour les Jeux Olympiques. Un premier pas vers son objectif annoncé.

« C’était un grand moment de fierté car cela prouvait que lorsqu’il y a de la volonté, il y a une possibilité », ajoutait-il.

Une médaille dédiée à son père

Dans l’épisode de « What moves me », il revient sur une autre période difficile traversée pendant cette olympiade. La disparition de son père en janvier 2019, qui l’a naturellemment beaucoup affecté et à qui il a dédié sa médaille de bronze en Coupe du monde.

« Mon père avait l’intention de venir aux Jeux de Tokyo. La vie continue et le but est d’honorer au maximum les gens qui sont partis. Les rendre fiers. Sur ses derniers jours, je lui ai dit que ce titre olympique, j’allais le chercher pour lui et pour toute la famille. […] Mon père était un battant, je suis un battant. »

Il s'entraîne dans le jardin de ses voisins

Le gymnaste français explique également comment il a accueilli la nouvelle du report des Jeux de Tokyo 2020 et comment la pandémie de COVID-19 a affecté sa préparation. Il a notamment obtenu de l’aide de la part de ses voisins pour utiliser une partie de leur jardin et le transformer en centre d’entraînement !

« J’ai installé un petit centre d’entraînement dans leur jardin », explique-t-il. « C’est un couple de retraités de presque 80 ans. Ils m’ont autorisé à utiliser une petite partie de leur jardin pour poser quelques tapis, des anneaux et des poids. »

« Avant la nouvelle du report des Jeux Olympiques, je m’entraînais tous les jours, deux fois par jour. »

Aït Saïd concède que ce programme l’aide à maintenir une condition physique, mais que ce n’est pas la même chose que de « s’entraîner à la salle de gym 30 h par semaine. »

À quelque neuf mois des Jeux, la préparation s’annonce longue et difficile mais nul doute que la force de conviction impressionnante d'Aït Saïd ne flanchera pas si près du but.

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