Samantha Miyanda : le pouvoir au féminin en Afrique

La Zambienne Samantha Miyanda, participante du programme des Young Change-Makers lors des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanjing 2014, mène un programme ambitieux visant à autonomiser les jeunes femmes dans son pays natal, sous l'égide du programme Young Change-Makers+ (YCM+) du Comité International Olympique (CIO).

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Samantha Miyanda : le pouvoir au féminin en Afrique
(NOC of Zambia)

De son propre aveu, Samantha Miyanda a découvert assez tard les joies du sport et l'impact positif que celui-ci pouvait avoir dans la vie de tout un chacun. Elle avait en effet 18 ans quand elle a eu cette révélation en rejoignant une équipe de football et depuis ce revirement sportif, elle n'a eu de cesse d'œuvrer afin d'inspirer la prochaine génération de jeunes filles en Zambie.

Son aventure l'a portée jusqu'aux JOJ à Nanjing il y a trois ans. Cette année, elle a même supervisé son "programme de mentorat pour les jeunes filles" dans le cadre de YCM+ en Afrique australe, un projet auquel 20 jeunes filles ont participé. Avec un stage en attente au ministère zambien des Sports, de la Jeunesse et du Développement de l'enfance, ainsi qu'un diplôme universitaire à terminer, la jeune fille de 25 ans se bat sur tous les fronts.

"Tout a commencé pour moi en 2010 lorsque le centre olympique pour le développement de la jeunesse a ouvert ses portes en Zambie", a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : "Je ne m'étais jamais intéressée au sport avant, mais après avoir suivi l'ouverture officielle à la télévision, j'ai eu envie de commencer le football. Pratiquer un sport d'équipe et se faire de nouveaux amis chaque jour sont des expériences très enrichissantes."

"Le centre olympique pour le développement de la jeunesse propose un programme destiné aux jeunes dirigeants. J'ai été choisie pour en faire partie en tant que représentante du football. Le programme nous a sensibilisé aux questions du VIH/sida, de l'encadrement, de la nutrition, du dopage et de la protection de l'enfance." 

L'engagement de Samantha en faveur du centre lui a permis d'être invitée à postuler pour devenir le Young Change-Maker de son pays en République populaire de Chine. En dépit d'une forte concurrence entre elle et 30 de ses compatriotes et quelques problèmes lors des dernières phases du processus de candidature, elle a décroché le rôle.

"Les 30 candidats ont été ramenés à trois pour l'entretien final. Après les entretiens, nous avons eu à écrire un essai de 1 500 mots sur le sujet "sport et drogues". Je n'avais aucune idée de la manière dont j'allais réussir à écrire un texte aussi long. J'étais sur le point de renoncer quand ma jeune sœur et ma mère m'ont convaincue de ne pas lâcher, et à 3h00 du matin le jour suivant, j'avais fini et envoyé par courriel mon texte à la directrice exécutive du Comité National Olympique (CNO)."

Ses inspirations nocturnes ont été récompensées par ce voyage à Nanjing. Depuis son retour de Chine, Samantha s'est attachée à aider les jeunes Zambiennes à réaliser leur potentiel professionnel via son initiative de mentorat, laquelle est soutenue par des femmes dirigeantes du sport zambien telles que Bessie Chelemu, directrice nationale des sports, Brenda Chipande, directrice exécutive du CNO, et Enala Phiri, entraîneur responsable de l'équipe nationale féminine de football. 

"J'ai choisi ce programme car je voulais depuis longtemps proposer une possibilité de formation aux jeunes filles afin de mieux les équiper pour exceller dans l'industrie sportive, laquelle est souvent dominée par les hommes", indique-t-elle. 

"La formation d'autres dirigeants, entraîneurs et éducateurs est l'un des principaux succès de ce projet. Dans mon pays, les femmes ont énormément de potentiel de réussite et le même savoir-faire que les hommes."

"Ces jeunes filles sont informées des questions relatives au VIH/sida, à la nutrition, aux valeurs olympiques, à l'entrepreneuriat et à l'encadrement. Certaines vont devenir des femmes entraîneurs qualifiées, d'autres vont plutôt s'orienter vers la voie universitaire pour poursuivre d'autres carrières. Ce programme s'appuie sur les compétences des femmes influentes de mon pays, lesquelles partagent leurs idées et expériences afin d'inspirer ces jeunes filles pour qu'elles réalisent leur plein potentiel." 

Samantha à propos de … Nanjing

Mon meilleur souvenir a été lorsque Sydney Siame a remporté l'or pour la Zambie dans la finale du 100 m en athlétisme. Entendre retentir notre hymne national a été fabuleux.

Samantha à propos des … Jeux Olympiques

Depuis que je suis mobilisée au sein du Mouvement olympique, je sais que les valeurs olympiques sont des valeurs humaines qui vont bien au-delà du terrain et peuvent avoir une incidence positive sur la société.

Samantha à propos de … Panasonic

Je tiens à remercier Panasonic pour l'appareil photo qui nous a permis de saisir des moments inoubliables lorsque nous échangions avec nos athlètes modèles. C'est formidable d'avoir un tel partenaire olympique, lequel s'investit, croit en la jeunesse et soutient le programme YCM+, ce qui nous permet de mener à bien nos projets dans le monde entier.

Samantha à propos de … l'avenir

Je suis actuellement une formation pour décrocher un diplôme en études de développement à l'Université de Lusaka, formation que j'espère terminer en décembre 2018.

Le programme YCM+, soutenu par Panasonic, est une initiative d'entrepreneuriat social par le sport. Les candidats à ce programme YCM peuvent proposer un projet au CIO. Ce projet doit utiliser le sport pour un monde meilleur dans leur communauté. Les meilleurs projets bénéficient d'un financement de départ pouvant atteindre jusqu'à 5 000 CHF au maximum. Les thèmes couvrent les sujets suivants : mode de vie sain et actif, intégration, durabilité, paix et développement.