Salukvadze et Pederina saluées pour leur geste d’amitié
Pederina
Lorsqu’elle décrocha sa glorieuse victoire dans le tir à 10 m au pistolet à air comprimé, Guo Wenjun provoqua des hurlements assourdissants au centre de tir de Beijing.
Elle venait d’établir un record olympique après une séquence de tirs dans le mille, mais c’est un geste d’amitié de l’une de ses rivales qui devait lui voler la une des journaux du lendemain. Quelques jours avant le début des Jeux à Beijing, un conflit se déclara entre la Russie et la Géorgie à propos de la République séparatiste d’Ossétie du Sud.
Les 35 athlètes de la délégation géorgienne firent l’objet d’une intense pression politique et diplomatique quant au maintien de leur participation aux Jeux.
En dépit de l’intervention armée, le Comité National Olympique de Géorgie décida de se maintenir et à 2 heures du matin, le jour même de la finale du pistolet, la première dame du pays, Sandra Roelofs, vint exhorter la délégation. Nino Salukvadze devait magnifiquement faire honneur à cette décision.
Dans une atmosphère tendue, Guo, la Russe Natalia Pederina et Salukvadze avaient visé la médaille durant toute la compétition.
Guo fut un modèle de consistance cependant et se classa première avec 492.3 points, battant le meilleur résultat olympique établi par Pederina en qualification. Guo essuya une larme et salua la foule de ses partisans qui l’applaudissait.
La Russe prit l’argent et la Géorgienne décrocha le bronze. Mais rapidement, les craintes qu’auraient pu avoir les organisateurs à l’idée de la Russie et de la Géorgie partageant le podium furent écartées.
Après avoir félicité Guo, Salukvadze se tourna vers Pederina et les deux tireuses s’embrassèrent chaudement. Ce geste de Salukvadze, déjà titulaire d’une médaille d’or dans le tir à 25 m au pistolet à air comprimé aux Jeux à Séoul vingt ans plus tôt, fut salué dans le monde entier.