Quelles sont les différences entre le rugby à 7 et le rugby à XV ?
Il y a quelques semaines, Antoine Dupont a annoncé officiellement qu’il allait rejoindre les Bleus du 7 pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais comment va-t-il s’adapter à cette nouvelle discipline ? Quelles sont les différences entre le rugby à XV et le rugby à 7 ? Olympics.com vous explique.
Après leur 9e place à Dubaï lors de la première étape, les Bleus à 7 vont prendre la direction de l’Afrique du Sud pour la suite des World Rugby Sevens Series (9-10 décembre 2023).
En 2024, ils seront rejoints par Antoine Dupont. Le capitaine du XV de France s’est lancé un nouveau défi : préparer Paris 2024. Pour cela, il devra s’adapter à une nouvelle discipline, apprendre de nouvelles stratégies et découvrir un nouvel environnement.
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Des rugbys différents
Antoine Dupont va donc passer du rugby à XV au rugby à 7. Oui, parce qu’il y a plusieurs sortes de rugby. Il existe même une troisième catégorie, le rugby à XIII. Mais le Sevens est la seule discipline olympique. Elle a intégré le programme olympique à Rio 2016, 92 ans après la dernière apparition du rugby aux JO (à XV, à Paris 1924).
Rassurez-vous, les règles fondamentales restent les mêmes : marquer des essais derrière une ligne d’en-but, en se faisant des passes vers l’arrière. Les points se comptent de la même manière. On joue des touches et des mêlées. Jusqu’ici, rien de nouveau, tout va bien.
Mais il y a quelques subtilités.
Des différences sur le terrain
Si la taille du terrain est la même au rugby à 7 et au rugby à XV (70 x 100 m environ), il n’y a en revanche pas le même nombre de protagonistes sur la pelouse. Comme son nom l’indique, le rugby à 7 est joué par sept joueurs et le rugby à XV par quinze joueurs.
Le temps de jeu est donc adapté en conséquence : le nombre de joueurs présents sur la pelouse est réduit de moitié, ils jouent donc moins longtemps. Ainsi, un match de rugby à 7 dure quatorze minutes, deux périodes de sept minutes chacune, séparées par une pause d’une à deux minutes. À XV, deux périodes de 40 minutes sont disputées.
Le physique
« Le rugby à 7 est bien plus physique » a expliqué Pierre-Gilles Lakafia sur France Télévisions. « Jouer à sept contre sept, ça veut dire être toujours en action. À chaque fois qu’il y a une pause, cela signifie qu’un potentiel contre de 80 mètres peut se produire. Mais défensivement, nous ne sommes que sept pour couvrir l’intégralité du terrain... » Il faut donc être prêt physiquement et rapide. La vitesse est un élément clé de cette discipline.
Offensivement, il faut être capable de pouvoir traverser tout le terrain dès que l’occasion se présente. Défensivement, il faut pouvoir rattraper un adversaire qui a franchi le rideau défensif. Dans les deux cas, le rugby à 7 demande une rigueur athlétique irréprochable et laisse très peu le droit à l’erreur défensive.
« En général, les joueurs qui passent du XV au 7 perdent du poids ! », plaisante Pierre-Gilles Lakafia qui a lui aussi testé les deux rugby.
Différences entre le rugby à 7 et le rugby à XV : La mêlée
Action emblématique de ce sport, la mêlée se joue à huit contre huit lors d’un match de rugby à XV. Deux packs qui jouent parfois à s’effondrer mutuellement. Impossible à 7.
Dans ce cas, les trois avants de chaque équipe s’affrontent pour cette épreuve de force, formant une seule ligne. Le ballon est toujours introduit par un demi de mêlée et peut être contesté par l’équipe qui défend - même si c’est moins évident !
Le jeu au pied
Au rugby à 7, les pénalités et les transformations ne sont pas tapées à l’aide d’un tee, mais comme des drops (en laissant le ballon rebondir une fois sur le sol avant de frapper). Il s’agit d’être le plus rapide et le plus précis possible.
Dans le jeu courant, le jeu au pied est pratiquement inexistant. Contrairement au rugby à XV qui nécessite une stratégie précise d’occupation du terrain, à 7 la priorité est de garder le ballon. Ce n’est donc pas une règle ici mais plutôt une tactique logique de conservation de la balle.
La défense
Un peu sur le même principe que la défense au handball, celle du rugby à 7 peut s’organiser en 5-2, 6-1 ou 7-0. Le plus grand nombre de défenseurs étant présents dans un premier rideau, de façon à stopper les avancées adverses.
Pour le moment, le sélectionneur de l’équipe de France de rugby à 7 Jérôme Daret ne sait pas encore où il va positionner sa dernière recrue, Antoine Dupont : « À partir du moment où il mettra un pied sur le terrain avec nous, on verra où est-ce qu'il se sent bien, où est-ce qu'il se situe, quels sont les repères qu'il trouve le plus rapidement. On fera en sorte qu'il puisse aussi explorer de la polyvalence, parce qu'en rugby à sept on peut se retrouver à huit pour finir un tournoi et si on n'a pas construit la polyvalence au préalable, c'est assez complexe. Je considère qu'Antoine Dupont est capable de jouer de n°1 à n°7 et on verra après sur quelle position on le placera, de manière à rendre service le plus possible à l'équipe ».
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Pourquoi Antoine Dupont va-t-il très bien s’en sortir en rugby à 7 ?
Parce qu’il rassemble toutes les qualités nécessaires.
Jérôme Daret n’a pas le moindre doute : « Quand vous voyez les statistiques de la dernière Coupe du monde d'Antoine Dupont, qui nous intéressent par rapport au système de l'équipe de France de rugby à sept, c'est le joueur qui a fait le plus de offloads (passes après contact), avec un total de 10. Il sait mettre sur orbite ses coéquipiers par les mains ou par les pieds. Il a aussi une capacité à changer de rythme et à breaker que l'on recherche. C'est un joueur qui défend fort : 90% de réussite au plaquage, capable de rattraper des joueurs à 50 centimètres de la ligne et de contre-rucker derrière, ce qu'on attend énormément en rugby à sept. »