Avec Stan Wawrinka, Roger Feder concrétise son rêve olympique
Malgré tous les brillants exploits de Roger Federer, au moment des Jeux à Beijing, deux récompenses majeures manquaient toujours dans la vitrine aux trophées du maestro suisse, celle de l’Open de France et une médaille olympique d’or. Douze mois plus tard, ce manque était comblé.
Roger Federer est largement considéré comme le joueur le plus raffiné que le sport ait connu, mais son palmarès olympique demeurait alors très limité.
En effet, en demi-finale à Sydney, il s’était incliné devant Tommy Haas, joueur prometteur de 19 ans, ce qui ne l’empêcha pas tout de même et de façon plus mémorable de donner son cœur à la joueuse Miroslava Vavrinec qui allait devenir son épouse.
Quatre ans plus tard, Federer se présentait certes à Athènes après avoir accompli son premier grand chelem et il fit preuve de cette forme et de ce talent qui devaient lui assurer la place de numéro 1 dans les années suivantes, mais il n’en perdit pas moins contre le Tchèque Tomas Berdych dans le troisième tour et trébucha également à l’ouverture du double avec son partenaire, Yves Allegro.
Lorsque les plus grands joueurs de tennis s’alignèrent sur les courts du Centre de tennis de Beijing, Federer avait remporté 12 grands tournois, mais sa couronne de meilleur joueur du monde n’en était pas moins de plus en plus menacée par le jeune joueur espagnol, Rafael Nadal.
Les deux joueurs s’étaient affrontés le mois précédent dans une finale épique à Wimbledon, remportée 9-7 par l’Espagnol et beaucoup d’observateurs estimaient inévitable une finale olympique Federer-Nadal.
Toutefois, le sort s’acharna contre Federer une nouvelle fois lorsque l’Américain James Blake lui infligea la première défaite de sa carrière en quarts de finale. Cet échec signifiait que, pour la première fois depuis près de cinq ans, Federer devrait céder à Nadal sa place de numéro 1 au classement.
Promptement, Federer tourna son attention vers le double dans lequel il fit équipe avec Stanislas Wawrinka, frappeur extrêmement talentueux qui, par malchance, vit sa carrière éclipsée par celle de son immense compatriote.
La paire suisse ne perdit aucun set jusqu’en demi-finale avant d’affronter les frères Bryan, puissantes têtes de classement américaines, pour obtenir sa place au match pour la médaille d’or.
Un retard dû à la pluie amena les Suisses à battre une autre formidable paire, indienne cette fois, Leander Paes et Mahesh Bhupathi, plus tôt dans la journée, s’imposant par 6-2 6-4.
ls poursuivirent dans cette veine contre le duo américain, Federer se montrant particulièrement agressif au filet et les deux Suisses servant avec brio. Ils gagnèrent l’ouverture dans un tie-break serré puis un break dans le septième jeu du deuxième set scella leur victoire.
Ensuite, la Suisse, en finale, rencontra la Suède défendue par Thomas Johansson, un vieux de la vieille, et Simon Aspelin, spécialiste du double. La victoire fut rarement mise en doute même si les Suédois gagnèrent un troisième set serré.
Federer et Wawrinka marquèrent 6-3, 6-4, 6-7(4), 6-3. Wawrinka se laissa tomber sur le dos et, comiquement, Federer se frotta les mains en jubilant avant d’aller étreindre son compatriote.
En juin l’année suivante, Federer mit un terme à sa poisse dans l’Open français en battant le Suédois Robin Soderling en finale à Roland-Garros, complétant ainsi son palmarès de grands chelems.