Relais de la flamme olympique : Amour, handisport et fierté à Saint-Sébastien-sur-Loire avec Philippe Revillon, Ailing (Eileen) Gu et Raphaël Vriet
Les habitants de Saint-Sébastien-sur-Loire se souviendront bel et bien de ce mercredi 5 juin, et du départ de la 25e étape du relais de la flamme olympique entre Loire et Atlantique.
Mais ils ne sont pas les seuls !
Pour Philippe Revillon, ancien paranageur de haut niveau, « c’est une grande fierté » de porter la flamme. « J’étais le local de l’étape, donc forcément je connaissais plein de monde, donc j’ai profité à fond du moment parce ça m’a rappelé les podiums aux Jeux Paralympiques. »
Sous la bruine matinale devant le perron de l’Hôtel de ville, une banderole indiquait « Philippe, tu nous enflammes » (avec des cœurs sur les i). Et, peu de temps après, cette flamme olympique a eu raison de la pluie, ouvrant la voie aux rayons du soleil.
Demande en mariage et présence d'Ailing (Eileen) Gu
Si un certain dicton conseille de ne pas brûler les étapes, Raphaël Vriet a pris le contre-pied, pour la bonne cause. Avant-dernier porteur de la flamme dans cette ville de Loire-Atlantique, cet expert des réseaux sociaux pour Paris 2024 a symboliquement fait sa demande en mariage pendant son relais. Et elle a dit oui, donc c'est le buzz assuré !
Sa collègue Coline Guillou, manager du Relais de la flamme, a quant à elle eu l'agréable surprise de figurer finalement parmi les porteurs du jour, devenant ainsi « l'un des maillons d'une chaîne de 10 000 personnes. » Elle s'est confiée à Olympics.com au sujet de son expérience exceptionnelle en allant à la rencontre des personnes tout en portant cette flamme, symbole de l’Olympisme et de ses valeurs.
« Je travaille depuis 2020 sur le Relais de la flamme, donc tout ce qu’on imaginait sur des PowerPoint et des documents depuis ce temps-là a pris vie à partir du 8 mai, avec tous les relayeurs qu’on accueille tous les jours. Mais le vivre, c’est extraordinaire ! »
Gilles de la Bourdonnaye était aussi de la partie. Septuple médaillé en para tennis de table aux Jeux Paralympiques (3 en or, 3 en argent et une en bronze), il est actuellement responsable de la compétition dans cette discipline handisport à Paris 2024. Malgré son expérience des grands événements, il a vécu ce relais avec émotion.
« C’est un moment vraiment incroyable et on sent ce plaisir des gens qui étaient là. » Et d'ajouter : « Les gens n’attendent que ça d’avoir un moment sympa, d’être avec des gens différents, du monde entier. Ce matin, parmi les porteurs de flamme, il y avait des gens de plusieurs pays, des valides, des handicapés, des gens du monde professionnel autour du sport, des sportifs, des gens du monde associatif... Et c’est un peu tout ça qu’on retrouve dans ces Jeux et, à mon avis, le public se reconnaît là-dedans et la mayonnaise prend ! »
Il y avait notamment la double championne olympique de ski acrobatique Eileen (Ailing) Gu, sacrée à domicile aux JO d'hiver de Beijing 2022 à l'âge de 18 ans.
« J’ai vraiment essayé de profiter de cette expérience et de la partager avec les autres porteurs de la flamme. » Elle retient surtout la grande énergie qui régnait, y compris dans le public avec toutes les générations, des enfants jusqu’aux grands-parents. « C’était vraiment cool d’être au contact de ces gens, je trouve que c’était très spécial », a-t-elle conclu.
LIRE AUSSI - La carte du parcours du relais de la flamme olympique des JO de Paris 2024
Un village olympique à Saint-Sébastien-sur-Loire pour promouvoir le sport pour tous
Après l'arrivée de la flamme au stade René Massé, petits et grands ont pu profiter du village olympique avec de nombreuses structures gonflables ou démontables pour tester 14 sports, dont le rugby, le volleyball, le handball fauteuil, le football, l’escrime, la boxe, l’escalade, le tennis de table et l’athlétisme.
Pour Laurent Turquois, maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, le fil conducteur consistait à « mettre en avant à la fois le sport féminin et le sport handi ». Pour ce faire, il explique que 99 % des clubs sportifs présents pour faire des démonstrations ce 5 juin sont des clubs de la ville, à l’exception de celui d’escrime qui est venu de Nantes.
Sur le stand de la Maison de l’Olympisme, tenu par le Comité régional olympique et sportif (CROS) des Pays de la Loire, Landry Gourdon et Sacha Pays offraient un petit livret pédagogique aux enfants du CP au CM2 pour tester leurs connaissances sur les JO.
Outre ces animations, le public a également pu se faire tirer le portrait gratuitement avec les Phryges, mascottes officielles de Paris 2024, et repartir avec une photo-souvenir imprimée. C’est notamment le cas de la famille de Milo, 11 ans, qui pratique l’escalade et le parkour. Nathalie, qui l’accompagne, s’est dit intéressée par cet événement unique : « ce sera peut-être la seule fois où on pourra la voir et puis elle passe chez nous ! »
Devant les barrières pour être aux premières loges dès l’arrivée de la flamme, Marjorie – qui est venue avec ses enfants Nina, Arthur et Lou, âgés de 10 à 3 ans – est du même avis.
« C’est un peu l’ouverture des JO et […] même si eux sont encore jeunes, ils n’auront pas forcément d’autres occasions de la voir près de chez eux. Donc c’est pour ça que c’était important pour nous d’être là aujourd’hui », confie-t-elle.
Ses deux aînés ont abordé la flamme en classe à travers un article ou une vidéo et Nina, qui pratique la gymnastique artistique depuis le CE1, aura à cœur de suivre Simone Biles ainsi que l’équipe de France féminine cet été.
Philippe Revillon : « La différence ne nous handicape pas, mais nous enrichit, quelle qu’elle soit »
Philippe Revillon, le chouchou du public local, assume grandement sa différence, parfois même avec humour. Dès le début du relais de la flamme, en présence de champions français tels que le handballeur Luc Abalo et le rameur Guillaume Raineau, il a donné le ton en se sentant « tout petit » à leurs côtés.
« J’ai un handicap un peu lourd parce que je suis de petite taille, je marche avec des cannes et pour les longs déplacements je suis en fauteuil électrique. »
Pour lui, la flamme olympique est un moyen de faire parler du handisport et du handicap en général.
« Le handicap, c’est une facette d’une personne, mais ce n’est pas tout. C’est un frein pour un certain nombre de choses, il ne s’agit pas de le nier, mais ça n’empêche pas de faire beaucoup de choses quand même. Donc c’est aussi ça que j’essaie de faire passer comme message. »
Et quoi de mieux que l'expérience unique de porter la flamme olympique pour y arriver ?