Redmond héros au bout de la douleur

Le héros de Barcelone Derek Redmond explique comment développer un esprit gagnant
(Getty Images)

Un champion des valeurs olympiques

Derek Anthony Redmond ne remporta pas de médaille, aux Jeux Olympiques de Barcelone. De fait, le coureur de 400m britannique n’alla pas au-delà de la demi-finale. Pourtant, sa détermination à terminer la course restera gravée dans les esprits de millions de gens à travers le monde. En 1988, aux Jeux Olympiques de Séoul, le Britannique s’était vu forcé de déclarer forfait à seulement 10 minutes du départ, à cause d’une blessure au talon d’Achille. Alors quatre ans plus tard, à Barcelone, Redmond avait tout à prouver, non seulement à ses pairs, mais surtout – comme il l’admit plus tard -, à lui-même.

Une blessure à mi-course

Redmond voulait une médaille et peu lui en importait la couleur. Il commença bien, passant les séries sans encombre et se qualifiant pour la demi-finale avec le meilleur temps de sa discipline. Au coup de feu de départ, Redmond se propulsa hors des starting-blocks et progressa à bonne vitesse sur les premiers 250m… puis le muscle de sa cuisse lâcha et il s’écroula sur le bord de la piste, ne pouvant que regarder les autres coureurs le dépasser, un à un, douloureusement conscient que son rêve olympique venait de prendre fin.

Ne jamais abandonner

Ce qui suivit reste l’un des instants les plus mémorables de l’histoire des Jeux Olympiques. Car Redmond se releva et termina la course. Dans un élan de pur courage face à l’adversité, Redmond franchit la ligne d’arrivée en sautillant sur un pied. La douleur se lisait sur son visage à chaque pas, chacun plus douloureux que le précédent. Pourtant Redmond refusa d’abandonner. Il s’était promis et avait promis à son père de terminer la course « coûte que coûte » et il avait la ferme intention d’honorer cette promesse.

Sur une seule jambe

A mi-chemin de la ligne d’arrivée, perché sur une jambe, des larmes de désespoir ruisselant sur son visage, Derek fut rejoint par son père, Jim. Le moment où Redmond franchit la ligne d’arrivée vit 65 000 spectateurs – certains en larmes - se lever pour lui donner une standing ovation. L’émotion était palpable.

Peu de gens sauraient dire que l’Américain Steve Lewis a remporté cette demi-finale avec un temps de 44.50. Mais aucun spectateur n’oubliera jamais le courage dont a fait preuve Derek Redmond et la manière dont il a redéfini, en cet instant, l’essence même de l’esprit olympique.

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