Qui est Andrea Giani, le coach italien de l’équipe de France de volley ?
Débuts fracassants, légende du volley italien, entraîneur connu des Français… Découvrez cinq choses à savoir sur l’entraîneur des Bleus Andrea Giani avant le Mondial 2022.
Il est arrivé en mars 2022, après le départ du Brésilien Bernardinho, alors qu’il entraînait la sélection allemande. Il ne parle pas français, mais il est parvenu à remporter la Ligue des nations en juillet avec l’équipe de France, éliminant même l’Italie en demi-finale, en Italie.
Mais qui est cet homme de 52 ans, chargé de mener les Bleus vers un premier titre mondial et qui défiera l'équipe de son pays natal ce mercredi 7 septembre en quart de finale ?
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Une légende des Fenomeni
Avant d’être entraîneur, Andrea Giani régalait les fans de volley chez lui, en Italie, dans le meilleur championnat du monde. Un parcours limpide : onze ans à Parme après une saison dans son club formateur de Pallavolo, puis onze ans à Modène. Cinq titre nationaux, deux Ligues des champions. Mais c’est avec l’équipe nationale que le central d’1,96 m a brillé sur le plan international.
S’il n’a pas connu l’or olympique avec deux médailles d’argent à Atlanta 1996 et Athènes 2004, il a été sacré champion du monde à trois reprises, en 1990, 1994 et 1998. Avant de tirer sa révérence avec 474 sélections au compteur, un record en Italie, il a participé à la construction de l’équipe légendaire des Fenomeni, considérée comme l’une des meilleures formations de tous les temps, entre les années 1990 et 2000.
Il entraîne Ngapeth à Modène
En parallèle de son rôle de sélectionneur de l’équipe de France, Giani a conservé son poste d’entraîneur de l’équipe de Modène Volley, qu’il occupe depuis 2019. C’est dans cette ville italienne d’Émilie-Romagne qu’évolue la star des Bleus Earvin Ngapeth depuis 2021. Mais également le petit-frère d’Earvin, Swan.
Avant cela, Giani avait déjà entraîné d’autre joueurs français : Trévor Clévenot à Power Volley Milan, ainsi que Jenia Grebennikov à Modène, un an avant qu’Ngapeth y pose ses affaires.
Des relations privilégiées, mais qui ne pèsent en aucun cas dans ses choix. Des choix difficiles tant l’équipe de France est dotée d’une densité exceptionnelle.
« Cette équipe a quatorze joueurs capables de jouer à ce niveau, comme l’Italie [des années 1990] », confie Giani à l’Équipe. « Cela implique beaucoup de sacrifices pour ceux qui joueront moins, il faut qu’ils soient prêt à cela et à aider l’équipe quand elle en a besoin . »
Sélectionneur aux réussites précoces
Avec les Bleus, Giani a eu la bonne idée de remporter un titre pour sa première compétition. Quatre mois après son arrivée, il a mené les champions olympiques français vers leur premier titre en Ligue des nations, après une compétition à rebondissements, presque une habitude pour les Bleus, et notamment une victoire contre l’Italie en demi-finale, qui évoluait à domicile, avant d’écœurer les Américains en finale, qui étaient parvenus à revenir à 2 sets partout pour finalement céder dans le cinquième.
Mais avant cela, il avait remporté la Ligue Européenne en 2015 pour sa première compétition avec la Slovénie, puis décroché l’argent lors du Championnat d’Europe quelques mois plus tard, à la surprise générale, après une défaite en finale contre la France.
Puis avec la sélection allemande, où il est arrivé en 2017, il a une nouvelle fois pris l’argent lors de l’Euro 2017. Il avait ensuite enchaîné une huitième place lors de la première édition de la Ligue des nations, qui succédait à la Ligue mondiale.
Il était encore engagé avec l’Allemagne lorsque l’équipe de France a fait appel à lui. Mais il est parvenu à trouver un accord avec la fédération allemande pour prendre les rênes des Bleus, « le rêve de Giani », comme le confie Grebennikov à 20 minutes.
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Une approche flexible
Arriver à la tête d’une sélection composée d’une bande de potes aussi folle que performante, ce n’est pas simple. Surtout pour un coach italien, notamment formé à la rigueur et à la dureté d’entraînement. Mais son intelligence réside dans son adaptation.
« C’est une culture différente et c’est important de l’appréhender quand tu arrives dans une équipe », explique le Transalpin. « Cette équipe ne doit pas changer son identité, sa manière de vivre. C’est ce qui la caractérise. Moi, je dois comprendre cette mentalité et aider les joueurs à continuer de gagner. »
Les résultats ont prouvé que la méthode fonctionnait, et les avis des joueurs aussi, notamment celui d’Antoine Brizard.
« On a été très contents de voir qu’il ne voulait pas imposer un truc, qu’il était très flexible et qu’il s’appuyait sur ce qu’on avait déjà fait de bien pour nous faire progresser. Repartir de zéro n’aurait pas eu de sens, et il l’a compris. »
Il ne parle pas encore français
Avant d’arriver en France, Giani ne parlait pas français, et ce n’est pas en quelques mois que l’on peut communiquer dans une nouvelle langue. Il transmet donc ses consignes en italien au groupe français. Pourquoi ça fonctionne ? Car la majorité des Bleus ont évolué ou évoluent encore dans le championnat italien, et sont italophones.
Pour Ngapeth, ce n’est pas un problème, et c’est même naturel. « C’est logique, puisque Andrea ne parle pas encore le français et que nous parlons presque tous l’italien », résume-t-il.
Pour les Français qui ne comprennent pas l’Italien, l’adjoint de Giani, Roberto Camara, assure la traduction.
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