PyeongChang lui a donné des ailes : la snowboardeuse Zoi Sadowski-Synnott atteint des sommets
Si sa médaille de bronze en big air aux Jeux de PyeongChang 2018 a autant étonné Zoi Sadowski-Synnott que les spectateurs, la jeune Néo-Zélandaise, qui avait à peine 16 ans à l'époque, est depuis devenue une véritable vedette. Se servant de sa médaille olympique d'hiver comme d'un tremplin, la snowboardeuse a presque tout raflé depuis deux ans.
Championne du monde, victorieuse à l'US Open et médaillée d'or aux X Games durant la saison 2019/2020, Zoi Sadowski-Synnott occupe grâce à ces titres une place de choix dans le monde impitoyable du snowboard féminin. Mais la jeune femme de 18 ans est sans équivoque lorsqu'on lui demande comment elle a pu connaître un tel succès si jeune.
"PyeongChang a vraiment été le point de départ", a déclaré la Néo-Zélandaise. "Cela m'a vraiment aidé à prendre confiance en moi, sachant que je pouvais rivaliser avec toutes ces filles que je suivais et que j'idolâtrais en grandissant."
Vainqueure de la Coupe du monde de slopestyle en 2017, elle est arrivée en République de Corée avec cette épreuve comme objectif. Mais après l'annulation des qualifications en raison de vents violents, c'est une Zoi Sadowski-Synnott "dévastée" qui est tombée deux fois en finale et a terminé 13e au classement général.
Toutefois, c'est dans l'adversité qu'elle a puisé sa force.
"Cela m'a motivée pour le big air", a confié Zoi Sadowski-Synnott. "Je me suis dit que je ne pouvais pas faire pire et que je devais essayer de profiter de l'expérience olympique. Cela m'a permis de garder un bon état d'esprit."
Une fois sur place, rien n'a pu l'arrêter. Même si elle n'avait jamais réussi jusqu'ici un switchback side 900, la jeune fille de 16 ans l'a pourtant tenté, et ce avec succès, pour sa deuxième manche, totalisant 92,00 points, un score phénoménal. Elle a ainsi remporté la première médaille olympique de la Nouvelle-Zélande aux Jeux d'hiver en 26 ans et est brièvement devenue la plus jeune médaillée olympique néo-zélandaise de tous les temps.
"J'étais tellement contente jusqu'à ce qu'une heure plus tard, mon coéquipier, Nico Porteous, arrive troisième également [dans le freeski halfpipe masculin]", a déclaré en riant Zoi Sadowski-Synnott, expliquant que Nico Porteous a huit mois et demi de moins qu'elle.
"Après, ça a été une fête sans fin. C'est un bon endroit pour faire la fête. Le big air s'est déroulé à la fin des Jeux Olympiques. Il ne restait plus que quelques épreuves donc la plupart des athlètes en profitaient. Tout s'est passé si vite."
À partir de là, tout s'est enchaîné. Motivée par la volonté de concrétiser l'ambition de toute une vie dès sa première tentative, Zoi Sadowski-Synnott s'est lancée à corps perdu dans l'entraînement et a immédiatement vu des résultats. Moins d'un an après avoir remporté une médaille de bronze aux Jeux Olympiques, elle a quitté ses premiers X Games avec l'or en slopestyle et l'argent en big air.
"J'ai adoré les X Games. Ils ont toujours été un rêve pour moi depuis toute petite et je n'aurais jamais pensé remporter une médaille d'or pour ma première participation. C'était ce que je voulais le plus, pour le reste, je ne sais pas, j'y suis allée plutôt détendue, je n'avais aucune pression car j'étais juste concentrée sur la manière dont je ridais et sur la manière dont évoluait ma saison. Cela m'a vraiment aidée."
Ce que Zoi Sadowski-Synnott appelle le "reste", ce sont les deux dernières étapes du circuit de snowboard, à savoir les Championnats du monde et l'US Open. Elle a gagné le slopestyle aux deux événements.
Adolescente, elle comprend qu'un tel succès sur la scène mondiale a changé les choses pour elle, et pas seulement sur la neige où elle est maintenant celle que toutes les autres jeunes rideuses veulent détrôner.
"Je suis bien consciente d'être une source d'inspiration pour certaines personnes, bien que je ne voie pas comment je peux l'être, à part pour les jeunes snowboardeuses en herbe", confie-t-elle modestement. "Mais il est vraiment important pour moi de montrer aux filles qui feront ce que je fais dans quelques années qu'elles peuvent le faire aussi."
"En grandissant en faisant du snowboard, ma source d'inspiration était Christy Prior [olympienne aux Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014 pour la Nouvelle-Zélande]. Elle est trop stylée, aussi bien dans le snowboard que dans la vie. J'ai fini par voyager et faire des compétitions avec elle et elle m'a montré des figures qui étaient si cool, absolument géniales."
Zoi Sadowski-Synnott s'est rapidement rendu compte de son niveau de popularité après son succès en big air à PyeongChang lorsque les journalistes ont relevé un tweet de la première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern.
"Je n'avais pas de compte Twitter pour répondre ou autre", a indiqué en riant Zoi Sadowski-Synnott avant de confier à quel point cela l'a surprise qu'une telle personnalité ait pris le temps de la contacter. "Elle est une réelle source d'inspiration, une Néo-Zélandaise qui réussit, dirige le pays, une femme présente sur la scène mondiale qui montre à tout un chacun comment les choses se passent en Nouvelle-Zélande. C'était vraiment sympa de sa part."
Alors qu'elle pense à l'avenir, Zoi Sadowski-Synnott ne peut s'empêcher de se réjouir à l'idée des Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022.
"C'est le plus grand événement du monde. Au lieu de juste vous entraîner et de concourir avec des snowboardeurs, vous êtes avec tout le monde – les athlètes de curling, de skeleton et de bobsleigh, vraiment tout le monde. Le rassemblement de tous ces pays est unique."
"J'ai obtenu tellement de pin's lorsque j'étais là-bas [PyeongChang 2018], de tellement d'endroits. C'est l'un des souvenirs qui me tient le plus à cœur, parler à des dizaines de personnes de pays différents."
Il est bon qu'elle ait déjà eu un avant-goût du site de Beijing 2022, où s'est déroulée la Coupe du monde fin 2019.
"C'est la meilleure installation de big air que nous ayons jamais vue", a-t-elle déclaré. "Une structure permanente dans la zone industrielle de Beijing. Toute la zone était une vieille mine de charbon ou quelque chose comme ça et il y a des centrales électriques autour qui ont été rénovées. C'est incroyable, exactement comme dans un film de science-fiction, ça m'a rappelé Star Wars, assez dément."