Plongeon : la Chine survole les débats sur la route des Jeux de Tokyo

Lors des Championnats du monde 2019 de Gwangju, qualificatifs pour les Jeux de Tokyo 2020, la Chine a plus que dominé les épreuves de plongeon en remportant 12 médailles d’or sur les 13 mises en jeu. Une razzia à laquelle viennent s’ajouter neuf médailles d’argent et une de bronze. L’Australie a gagné l’épreuve du duo mixte à 3 m profitant du forfait de dernière minute du Chinois Yang Hao qui avait préféré se consacrer à la finale à 10 m programmée le même jour…

Plongeon : la Chine survole les débats sur la route des Jeux de Tokyo
(Getty Images)

Jamais la Chine n’avait autant dominé les Championnats du monde de plongeon. Sa razzia sur les médailles prouve l’étendue de son talent mais surtout l’immense qualité de ses individualités qu’elles soient expérimentées ou totalement nouvelles à ce niveau. La prestigieuse épreuve à 10 m a symbolisé cette domination avec le doublé réussi par Yang Jian et Yang Hao qui ont ébloui le public avec un total de seize 10 (la note maximale) à eux deux.

Yang Jian embrasse le bassin 

Yang Jian avait été médaillé de bronze en 2017 à Budapest, mais il a gagné en maîtrise, en puissance et en précision. "Je m’étais blessé au pied droit au cours de l’hiver et je n’ai pas pu m’entraîner pendant de longs mois", a-t-il expliqué. "J’ai surmonté des hauts et des bas lors des sélections nationales qui ont été très disputées. C’étaient mes troisièmes Mondiaux et il fallait que je finisse sur un joli plongeon. C’était le plus délicat avec le plus haut coefficient de difficulté de tous les finalistes. Je me félicite moi-même de l’avoir réussi." Codifié 109B, ce dernier plongeon se compose de quatre sauts périlleux avant et demi carpé et il lui a rapporté le total impressionnant de 114,80 points. Il en a embrassé le bassin de joie quelques instants plus tard.

Yang Hao avait obtenu le titre mondial en duo synchronisé à 10 m en 2017 et il était bien décidé à remporter le titre suprême individuellement. Mais malgré six plongeons sans la moindre erreur qui lui valurent à 13 reprises la note maximale de 10, il ne put dépasser son compatriote Yang Jian en raison d’un plus faible coefficient de difficulté. "Je me suis retiré de l’épreuve mixte à 3 m pour mieux me préparer pour la finale à 10 m. Je pense que ça a bien fonctionné," a-t-il analysé. "J’ai reçu 13 fois la note maximum. C’était ma première finale mondiale à 10 m et je suis très satisfait de ma performance."

Tom Daley rate sa finale

Double champion du monde à 10 m et médaillé de bronze aux Jeux de Londres en 2012, la star britannique Tom Daley était un autre candidat sérieux à la victoire. Mais après un excellent plongeon d’ouverture qui lui a permi de prendre la tête, il va progressivement perdre le rythme et terminer finalement à une décevante 7e place.

Lui avait fait le choix de participer à la finale du plongeon synchronisé mixte à 3 m, terminant à la 4e place avec sa partenaire Grace Reid. "Je ne me sentais pas spécialement fatigué", a-t-il indiqué. "Ce n’était pas mon jour. J’ai très bien débuté mais ensuite, je ne suis pas parvenu à trouver le rythme. Cela me donne une grande motivation pour l’année prochaine. Les plongeurs chinois ont été incroyables et je suis impatient de retourner à l’entraînement pour rivaliser avec eux aux Jeux Olympiques et dans les World Series."

Série en course pour Shi Tingmao

Dans la compétition féminine, Shi Tingmao s’est affirmée une nouvelle fois comme la reine à 3 m malgré des douleurs aux reins. D’une grande régularité, elle s’est montrée toujours très souple sur ses appels et elle a obtenu la meilleure note des finalistes à l’occasion de cinq de ses six plongeons. Déjà deux fois championne du monde, la Chinoise de 27 ans visera également la passe de trois lors des Jeux de Tokyo après ses succès à Londres et à Rio. Lors de ces Mondiaux sud-coréens, elle a devancé sa compatriote Wang Han, déjà médaillée d’argent en 2015 et en 2017.

À 10 m, la Chine a joué la carte jeune avec le succès de Chen Yuxi qui, à 13 ans et demi, participait à ses premiers Championnats du monde. Celle qui aura 14 ans en septembre pourrait devenir la plus jeune championne olympique de Tokyo 2020. À Gwangju, elle a fait preuve d’une grande solidité mentale remportant aussi bien la demi-finale que la finale avec un total de 439 points. Elle fut créditée à deux reprises de la note maximale de 10.

De deux mois plus jeune, sa compatriote Lu Wei termine à la deuxième place devant l’expérimentée Australienne Delaney Schnell revenue de la cinquième place en demi-finale pour s’adjuger la médaille de bronze. Chen Yuxi a expliqué après la compétition qu’elle avait le rêve secret de conquérir le titre mondial. Lors des prochains Jeux Olympiques, elle sera forcément beaucoup plus attendue…

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