Depuis la performance qui l’a révélée en 1994, Picabo Street a gagné plusieurs descentes consécutives de Coupe du monde, ainsi que deux fois le petit globe de cristal de la spécialité, et elle a particulièrement bien skié aux championnats du monde. Mais sa série victorieuse a été ensuite stoppée pas une mauvaise chute sur les pentes de Vail, où elle s’est cassé une jambe. Plus alarmant encore, l’un des ligaments croisés de son genou gauche a été sérieusement touché. Sa rééducation a été longue et douloureuse et lui a coûté un an de compétition.
Sa confiance et sa détermination n’ont cependant jamais faibli. Elle s’est même rendue au Japon pour découvrir le tracé de la descente olympique et, incapable de skier par elle-même, elle a réussi à persuader son entraîneur de la porter sur son dos tout en effectuant la descente !
Son application et sa volonté vont être récompensées en décembre 1997 : 12 mois et 13 jours après son accident, elle renoue avec la compétition.
Elle récupère rapidement sa vitesse, mais la malchance la poursuit. Six semaines avant les Jeux de Nagano, elle est relevée inconsciente dans un autre accident. Tout bien considéré, Picabo Street peut être pardonnée de ressentir une certaine appréhension lors de son retour sur la scène olympique, mais elle ne montre pas le moindre signe de nervosité. En descente, elle réalise une performance tout à fait honorable, mais sans médaille, puisqu’elle ne termine que sixième.
Qu’importe : elle s’est prouvée à elle-même, ainsi qu’au reste du monde, qu’elle était bien de retour aux affaires.
Dans le super-G, sa vieille rivale, l’Allemande Katja Seizinger, est largement favorite du fait de ses quatre titres consécutifs de Coupe du monde. Mais c’est pourtant Picabo Street qui dégaine la première. Partie en seconde position, elle rallie l’arrivée 1’18’’02 plus tard, un chrono qu'aucune des autres skieuses de pointe ne peut approcher. Katja Seizinger est à 42 centièmes et ne finira finalement que sixième, alors que la plus dangereuse adversaire de l’Américaine est l’Autrichienne Michaela Dorfmeister. Elle n’est même pas tête de série et s’est élancée en 18e position, pour finir à un centième de la skieuse de tête.
Après avoir rebondi après une blessure vraiment terrible, Picabo Street est désormais championne olympique. Hélas, le mauvais sort va encore s’acharner peu après puisqu’elle se cassera à nouveau une jambe et sera blessée à un ligament croisé de l’autre genou. Cette fois, il lui faudra deux ans pour se rééduquer, mais elle finira par remonter sur les planches pour finir 16e de la descente de Salt Lake City 2002. Puis, battue, mais jamais abattue, elle raccrochera.