"Peut-être pourrons-nous, nous aussi, être une source d'inspiration pour les autres" : De spectateurs à Lillehammer à médaillés d'or à Lausanne

Les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d’hiver de Lillehammer 2016 ayant été pour eux une source d'inspiration, les curleurs norvégiens Grunde Buraas et Lukas Høstmælingen s'étaient juré de participer à l'édition suivante des JOJ prévue à Lausanne. Objectif atteint, avec l'or à la clé dans l'épreuve par équipes mixtes. Les deux jeunes gens nous parlent ici de leur parcours jusqu'aux JOJ et de leur expérience à Lausanne.

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"Peut-être pourrons-nous, nous aussi, être une source d'inspiration pour les autres" : De spectateurs à Lillehammer à médaillés d'or à Lausanne
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Quel regard portez-vous sur votre expérience aux JOJ ?

Grunde Buraas : "J'ai vécu une expérience fantastique et compte tenu de la situation actuelle (la pandémie de COVID-19), je pense que nous avons eu énormément de chance que les JOJ se tiennent en janvier. L'événement aurait pu ne pas avoir lieu, mais heureusement ça n'a pas été le cas ; nous avons pu y aller et découvrir ce qu'était l'esprit olympique ; nous avons très bien joué aussi.

Quatre ans à peine après avoir assisté aux JOJ à Lillehammer, vous étiez à Lausanne. Qu'avez-vous ressenti ?

Lukas Høstmælingen : "C'était génial. L'ambiance était bonne et c'était super de faire partie des concurrents après avoir été de simples spectateurs. Peut-être allons-nous pouvoir nous aussi inspirer de futurs athlètes, comme nous l'avons été par d'autres. Nous avons vécu une expérience unique, c'était vraiment formidable."

GB : "Dès que nous sommes arrivés, nous avons su que nous vivions quelque chose de spécial ; il y avait cette ambiance, cet esprit autour des Jeux, nous savions que nous allions nous amuser."

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Dans quelle mesure les JOJ d'hiver de Lillehammer 2016 ont-ils été importants dans votre parcours jusqu'à Lausanne ?

LH : "Nous avions assisté à des compétitions de haut niveau à l'époque et nous nous sommes dit que ça pourrait une chance pour nous. Nous avons pensé qu'en travaillant, nous pourrions peut-être aller à Lausanne quatre ans plus tard. C'est ce que nous avons fait et tout s'est vraiment très bien passé.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de Lausanne, hors compétitions ?

LH : "Pour moi, les gens. Nous avons rencontré des gens incroyables, nous avons fait la connaissance d'athlètes d'autres pays et de notre pays qui n'avaient rien à voir avec le curling ; c'est certainement ce que nous avons vécu de mieux."

GB : "Je suis tout à fait d'accord. Nous avons eu la possibilité d'échanger avec de nombreux athlètes pratiquant différents sports ; c'était vraiment intéressant de les entendre parler de leur carrière et de la façon dont ils l'envisageaient."

Quels sont vos meilleurs souvenirs du tournoi de curling ?

LH : "Je dirais notre victoire probablement ! Lancer la dernière pierre et remporter la médaille..."

GB : "Les choses n'avaient pas très bien commencé pour nous, on a eu des hauts et des bas, mais après quelques rencontres, les membres de l'équipe ont commencé à bien jouer ensemble. De sorte que, lorsque nous sommes arrivés en demi-finale et en finale, l'équipe était au meilleur de sa forme ; nous avons fait de bonnes parties et nous nous sommes bien amusés – c'était du bon curling, de haute qualité."

Est-ce que le fait de perdre deux rencontres dans la phase des poules vous a inquiétés ?

LH : "Nous avons perdu nos deux rencontres dans les prolongations ; c'était un peu embêtant, mais nous savions que nous devions juste gagner nos autres parties pour nous qualifier. Nous devions rester concentrés sur notre objectif : parvenir à sortir de la phase qualificative pour atteindre les quarts de finale, et regarder devant nous, pas derrière."

GB : "Comme Lukas l'a dit, les rencontres que nous avons perdues l'ont été dans les prolongations et celles que nous avons gagnées l'ont été haut la main ; nous savions que nous pouvions y arriver."

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Parlez-nous de la finale et de cette fin spectaculaire ?

LH : "Je me souviens que les Japonais ont réalisé un très beau lancer pour leur dernière pierre lors de la huitième manche pour aller dans les prolongations ; c'était très éprouvant, mais nous avons réussi à rester calmes et détendus, ce qui a nous permis de bien jouer."

GB : "C'était impressionnant, surtout au début. Nous étions tendus, mais après quelques manches, nous nous sommes mis dans le bain, nous nous sommes concentrés sur nous-mêmes et les autres membres de l'équipe. Pour tout vous dire, dans la huitième manche, je me suis dit : 'ok, nous avons de très bonnes chances d'y arriver'. Mais le Japon a réussi un dernier lancer exceptionnel qui nous a emmenés dans les prolongations. Et là j'ai pensé :'nous sommes déjà passés par là tellement de fois'. J'ai réussi à faire abstraction de tout ce qu'il y avait autour de moi et à faire ce que je fais d'habitude."

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez remporté la médaille d'or ?

LH : "C'est difficile à expliquer. C'est un sentiment de joie qui vous traverse ; vous vous sentez fier de vous."

GB : "Pour être honnête, je ne me rappelle pas trop ce qui s'est passé entre le moment de la victoire et la cérémonie de remise des médailles. J'étais sous le coup de l'émotion ; beaucoup de choses m'ont échappé ! Je me souviens juste que c'était une expérience surréaliste."

Qu'avez-vous appris de votre participation aux JOJ ?

GB : "C'était la première fois que nous jouions en tournoi, avec des compétitions sur une semaine comme aux championnats du monde ou aux Jeux Olympiques – une première pour nous. Jusque-là, nous n'avions participé qu'à de petites rencontres le week-end. Alors découvrir tout cela, jouer tous les jours, s'entraîner sur une longue période de temps, au lieu de tout concentrer sur les week-ends, a été une belle expérience qui nous a aussi permis de grandir en tant qu'équipe et de voir que même si nous ne jouions pas bien au début, cela n'avait pas d'importance car rien n'est acquis tant que la dernière pierre n'est pas lancée."

LH : Cette expérience m'a donné un avant-goût de ce que les Jeux Olympiques doivent être et de ce que nous pourrions y vivre."

Un an s'est écoulé depuis Lausanne. Que s'est-il passé pour vous deux ?

GB : "Nous sommes revenus très confiants des JOJ et nous avons retrouvé notre équipe ; nous avons eu quelques très bons résultats en tournois en fin de saison. La dernière chose que nous ayons réussi à faire est de terminer à la troisième place des championnats norvégiens chez les hommes ; nous avons fini troisièmes au classement national. C'était exceptionnel pour nous de parvenir à surfer sur cette vague de confiance, de savoir que nous avions cette capacité de très bien jouer. Puis, le mois de mars est arrivé et nous n'avons plus pu jouer jusqu'en août. Il n'y a pas eu beaucoup de compétitions [en 2020], plutôt des entraînements pour être prêt pour les tournois à venir.

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Pensez-vous que votre participation aux JOJ vous a aidés ?

LH : "Absolument. À présent, je veux vraiment aller aux Jeux Olympiques lorsque je serai plus âgé parce que je sais que ce sera une expérience fantastique ; cela me pousse à m'améliorer pour être suffisamment bon pour y participer."

Si vous parvenez à vous qualifier pour les Jeux Olympiques, pensez-vous que les JOJ vous y auront aidés ?

LH : "Oui, sans le moindre doute."

GB : "Les JOJ sont de mini-Jeux Olympiques. Je pense que les deux événements se ressemblent et que nous pouvons nous servir de cette expérience pour essayer de retrouver l'état d'esprit qui était le nôtre à Lausanne."

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Que représentent les Jeux Olympiques pour vous ?

GB : "Les Jeux sont la plus grande compétition du monde pour un curleur – la plus prestigieuse aussi car on y représente son pays. En Norvège, le curling n'est pas très populaire, mais durant les Jeux Olympiques, il est placé sous le feu des projecteurs ; c'est un moment spécial."

LH : "Je les regardais à la télévision lorsque j'étais plus jeune, alors y participer serait une expérience marquante."

Quels sont vos objectifs pour l'avenir et comment comptez-vous les atteindre ?

GB : "Je pense que nous avons encore quelques années devant nous sur le circuit junior, dans la même équipe. L'un de nos principaux objectifs est de nous faire connaître aux championnats du monde juniors. Ensuite, nous aimerions commencer à élargir notre horizon et nous tourner vers d'autres championnats, continuer à nous entraîner et à faire ce que nous faisons actuellement."

LH : "Je suis assez d'accord. Il me reste encore quelques années chez les juniors. J'espère donc que nous participerons aux championnats du monde juniors et que nous y décrocherons une médaille si nous jouons bien. Ensuite, quand je serai un peu plus âgé, j'espère pouvoir représenter mon pays aux championnats du monde, aux championnats d'Europe et, pourquoi pas, aux Jeux Olympiques."

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