La légende raconte que quatre ans plus tard, il se voit confectionner une superbe tenue blanche immaculée par les femmes de sa ville de Särna (centre de la suède) qu’il enfile en lieu et place du bleu de l’équipe suédoise pour les 50km des Jeux de Saint-Moritz, au grand dam de son encadrement. Le mécontentement se transformant en enthousiasme après l’incroyable victoire de leur coureur, ce qui entraînera les équipes de fond suédoises à courir en blanc aux Jeux d’hiver jusqu’à nos jours !
La course se dispute le 13 février 1928 dans des conditions particulièrement compliquées. Pendant son déroulement, le foehn, vent chaud venu du sud, se lève, la température augmente pour friser les 25 degrés, le terrain se dégrade et la façon dont les skis des concurrents ont été fartés va s’avérer déterminante. Ainsi, les Norvégiens vont faire face à deux problèmes : ils sont parmi les derniers à s’élancer, et n’ont pas la bonne cire pour affronter le terrain réchauffé, à l’inverse des Suédois.
Per-Erik Hedlund mène grand train dans cette course. Si le Norvégien Ole Hegge a pris un meilleur départ, pointé en tête aux 5km, 9,4km et 15km, il est considérablement ralenti par la suite, alors que Hedlund s’envole. Il compte ainsi plus de huit minutes d’avance sur son plus proche poursuivant au pointage des 38km. Ce qui lui permet de marquer un temps d’arrêt pour remettre de la cire sur ses skis.
Il repart et augmente encore son avance pour finir par creuser le plus gros écarts de l’histoire des Jeux sur la distance : 13 minutes et 27 secondes d’avance sur son compatriote Gustaf Jonsson, suivi de près par Volger Andersson pour un triplé suédois.
En 4h25:03, Hedlund a parcouru les 50km en une heure de plus que Thorleif Haug en 1924 à Chamonix, ce qui souligne l’extrême difficulté dans laquelle l’épreuve a été disputée, et rend l’exploit de Hedlund encore plus remarquable. Il reçoit la même année la médaille « Svenska Dagbladet » qui récompense le suédois auteur du plus bel exploit sportif.