Parcours aux JOJ : Daria Gavrilova revit sa médaille d'or décrochée aux JOJ de Singapour 2010
Depuis qu'elle a gagné l'or en tennis en simple aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Singapour 2010, Daria Gavrilova a remporté des titres de la WTA, a atteint le top 20 du classement mondial et a participé aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Elle revient ici sur ses expériences aux JOJ, les défis posés par la pandémie de COVID-19 et son retour au sport après une blessure.
Cela fait dix ans que tu as remporté l'or aux JOJ de Singapour 2010. Quels sont tes souvenirs de la manifestation ?
"Participer aux premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse était assez spécial. J'étais déjà en train d'écrire une page de l'histoire en y allant et en faisant partie des premiers athlètes en lice, et puis le fait de les gagner était encore plus spécial. C'était fou de voir que de nombreux athlètes séjournaient dans un seul et même village ; c'était incroyable. Je me suis fait beaucoup d'amis, et j'ai essayé de suivre autant de compétitions sportives que possible. Je sais qu'il y a eu tellement d'athlètes qui ont émergé et ont fait de grandes choses après Singapour dans le sport professionnel et c'est assez chouette de faire partie de cela."
Te souviens-tu de ce que tu as ressenti quand tu as remporté la médaille d'or ?
"C'était une grande chose, parce que je représentais la Russie, et tant de grands athlètes sont originaires de Russie, et tant de médailles d'or. Quand j'étais au village, c'était plutôt sympa d'avoir des personnes qui me félicitaient. Et être sur le podium avec la médaille était assez irréel."
Penses-tu que le fait d'avoir gagné le titre aux JOJ t'a aidée dans ta carrière par la suite ?
"Oui, après les JOJ, j'ai fait un grand pas en avant. J'ai gagné le titre junior de l'US Open et cela m'a aidée à terminer l'année en tête des juniors. Le simple fait de savoir que j'avais gagné, et que j'étais la première jeune olympienne de tennis à remporter une médaille d'or, est assez génial. Je vais certainement raconter cette histoire à mes enfants. Je pense que cela aide aussi à dresser mon portrait en tennis. Chaque fois que l'on me présente, les personnes aiment mentionner que j'ai gagné les Jeux Olympiques de la Jeunesse ; cela aide certainement à écrire ma bio de tennis."
L'un des moments les plus mémorables des JOJ de Singapour 2010 a été lorsque tu as dansé sur le court avec Tímea Babos pendant l'un des retards dus à la pluie. Que te rappelles-tu de ce moment ?
Je crois qu'elle m'a juste dit : "Je te défie de danser", et j'ai répondu : "Ok, je suis prête". Ensuite, de nombreux autres joueurs sont venus nous rejoindre. C'était vraiment génial. Je pense que c'est devenu viral. Il faut que je mette la main sur ces images. Avec le tennis, on rencontre tellement de joueurs internationaux, et on est tous amis. Nous jouons des tournois similaires, avec des horaires similaires, et c'est toujours agréable. Chaque fois que je la vois, je me dis : "Oh mon Dieu, on a fait ça". Peut-être qu'on devrait le refaire. Nous aurions dû le faire quand nous étions toutes les deux à Rio pour les Jeux Olympiques, mais peut-être que nous pourrons le faire l'année prochaine à Tokyo."
Tu as parlé des compétitions à Rio, où tu représentais l'Australie. Ton expérience aux JOJ t'a t-elle aidée à te préparer pour les Jeux Olympiques ?
"C'est en fait une expérience très similaire, ce qui est intéressant. Je pense qu'en faisant partie d'une si grande équipe, je savais à quoi m'attendre, parce qu'avec le tennis, c'est un sport tellement individuel, et puis nous faisons juste notre propre truc de notre côté. De plus, rester au village est un peu différent de ce que nous faisons normalement. En revoyant tant d'athlètes, j'ai toujours les mêmes émotions. Je suis submergée d'émotions. Le simple fait de faire partie d'une grande équipe était probablement similaire à Rio et à Singapour."
Tu as également mentionné Tokyo. Tu n'as pas pu jouer depuis l'US Open de l'année passée en raison d'une blessure. Participer aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 est-il l'un de tes objectifs ?
"Je ne sais pas si je vais pouvoir me qualifier. Je dois être incroyablement performante, mais c'est l'un de mes objectifs. Je l'ai écrit dans mon journal. Ça va être très difficile."
Quel a été l'impact de la pandémie de COVID-19 sur ton retour au sport ?
"Je suis blessée depuis près d'un an maintenant. J'étais chez moi à faire de la rééducation, et puis j'étais littéralement censée disputer mon premier tournoi la semaine où tout a été annulé à cause de la COVID-19. C'était un peu frustrant, mais nous sommes toujours prudents avec ma blessure. Nous essayions de décider si c'était la bonne décision de disputer ce tournoi, et puis la décision a été prise pour nous que tout s'arrêtait."
Est-il important pour toi, en tant qu'athlète d'élite et olympienne, d'utiliser ta plateforme comme un modèle pour promouvoir des causes qui te tiennent à cœur et qui te passionnent ?
"Oui. En tant qu'athlètes, je pense que nous avons de la chance. Nous sommes un peu plus entendus lorsque nous utilisons les médias sociaux. Je suis ambassadrice de la Sports Environment Alliance parce que l'environnement est un sujet très important pour moi. Je pense que le tennis fait un excellent travail en essayant de devenir plus respectueux de l'environnement. Il y a quelques tournois en France qui font cela – par exemple, à Strasbourg, un super travail est fait là-bas. Ce n'est pas pour cette raison que je participe à certains tournois, mais quand les événements font ce genre de choses, je pense que tous les joueurs apprennent énormément de choses juste du fait de leur présence. Cela vous ouvre les yeux sur la façon dont vous pouvez mieux faire les choses. Il ne s'agit pas d'être parfaits, mais si tout le monde essayait de faire un peu mieux que ce que nous faisons actuellement, cela ferait une grande différence."