Para taekwondo : une discipline paralympique structurée en catégories de poids

Par Florian Burgaud
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Photo de Ben Roberts Photo/Getty Images

Du 29 au 31 août, les épreuves de Para taekwondo des Jeux Paralympiques de Paris 2024 se dérouleront sur les installations du site du Grand Palais. En plein cœur de la Capitale, sous la verrière de ce lieu iconique, ce sont ainsi 10 épreuves médaillées qui auront lieu. Présentation de cette discipline entrée au programme paralympique à Tokyo 2020.

Habituellement, aux Jeux Paralympiques, les athlètes s'affrontent dans des catégories déterminées par leur handicap. T11, T63, T47 ou T12 en Para athlétisme ; WH2, SU5 ou SL4 en Para badminton ; H3, B, C5 ou H5 en Para cyclisme ; S8, S9, S6, S4 ou S12 en Para natation ; PTS2, PTS4 ou PTVI en Para triathlon. Les classifications sont donc nombreuses et différentes seront les disciplines du programme paralympique. En Para taekwondo, en revanche, une seule catégorie est au programme : la K44, qui rassemble des athlètes souffrant d'une déficience d'un ou des deux membres supérieurs.

Photo de Lintao Zhang/Getty Images

« C'est celle qui regroupe le plus de handicaps et qui permet d'avoir la grosse majorité des combattants, explique Mehdi Bensafi, Sport Manager du Para taekwondo à Paris 2024. Pour résumer, le K44 est une fusion de plusieurs handicaps et permet de faire profiter de l'expérience paralympique à un maximum de personnes. » À noter que la donne est différente aux Mondiaux puisque les catégories de handicap (du K41 au K44) existent.

« L'essence même du taekwondo est préservée »

Pour comprendre l'absence de catégories de handicaps en Para taekwondo, il ne faut pas aller chercher bien loin : c'est consubstantiel aux sports de combat, valides ou handisports. « C'est pour la même raison, reprend l'ancien coach de l'équipe de France olympique, garder une cohérence. Le filtre du handicap n'arrive que dans un second temps. »

Ainsi, les règles sont quasiment identiques entre les compétitions olympiques et paralympiques de taekwondo. Si les trois rounds de 2 minutes sont remplacés par un seul round de 5 minutes aux Jeux Paralympiques, les touches au plastron constituent la base des affrontements. « L'essence même du taekwondo est préservée. On n'a pas changé la discipline par rapport au handicap, explique Mehdi Bensafi. Les coups de pied au visage et la notion de KO sont deux choses interdites, mais c'est seulement parce que les paras, contrairement aux valides, n'ont pas la possibilité d'avoir leurs deux bras pour se protéger au cas où. »

Photo de Ben Roberts Photo/Getty Images

La collaboration entre les taekwondoïstes et les para taekwondoïstes, du moins en France, est d'ailleurs de plus en plus forte. Avant Tokyo 2020, déjà, la première paralympiade de la discipline, les valides jouaient ainsi les partenaires de combat des paras. « Cela avait créé une dynamique, se souvient Mehdi Bensafi. Depuis, il y a eu un un vrai changement avec des passages d'athlètes olympiques - comme Haby Niaré, médaillée d'argent en 2016 - entraînant le groupe paras. Forcément, cela forme des passerelles et est bénéfiques à tout le monde. »

Quelles chances françaises ?

Ils seront trois para taekwondoïstes à défendre les couleurs tricolores au Grand Palais à la fin du mois d'août : Sophie Caverzan (-57 kg), Djelika Diallo (-65 kg) et le très expérimenté Bopha Kong (-58 kg), multiple médaillé d'or mondial et quatrième des derniers Jeux Paralympiques. « Ils ont tous fait des grosses performances sur les circuits internationaux. Si on arrive à tirer une médaille de chaque athlète, ce sera extrêmement bien parce qu'on a besoin de montrer qu'il y a une vraie école de formation en Para taekwondo, un savoir-faire français, juge Mehdi Bensafi. C'est le temps de performer. »

Le programme du Para taekwondo à Paris 2024

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