Nafissatou Thiam avant la Diamond League de Bruxelles : « Je n’en ai pas fini avec l’heptathlon »
La double championne olympique belge Nafissatou Thiam sera de retour chez elle pour la Diamond League de Bruxelles, le 2 septembre. À 28 ans et alors qu’elle détient tous les titres majeurs, elle explique qu’elle peut encore aller plus loin.
Lorsque Nafissatou Thiam a remporté son titre européen 2018, elle rentrait dans le cercle très fermé des athlètes détenant les trois titres majeurs, après sa victoire aux JO de Rio 2016 et aux Mondiaux 2017.
Une performance exceptionnelle, surtout que sa discipline est l’heptathlon, la plus complète en athlétisme femmes, qui rassemble sept épreuves sur deux jours.
Pourtant, elle a réédité l’exploit en 2022. À la seule différence près que tout a été accompli en un an seulement. Une deuxième médaille d’or à Tokyo 2020, en 2021, puis les sacres mondiaux et européens cet été.
Nafi Thiam est chez elle, en Belgique, et sera alignée lors de l’épreuve de saut en longueur de la Diamond League de Bruxelles, le 2 septembre. Une sorte de célébration devant son public de l’un des plus grands exploits d’athlétisme, deux semaines après son titre européen à Munich.
« Je suis très fière de ce que j’ai accompli », a-t-elle déclaré à Olympics.com lors d’une interview exclusive.
« Se battre pour tous ces titres était très dur. Donc je suis très fière d’être de nouveau championne olympique, du monde et d’Europe. »
Nafi Thiam : « confiante pour l’avenir »
La fierté peut être d’autant plus grande compte tenu des épreuves qu’elle a dues affronter pendant sa préparation cette saison. Après l’or olympique au Japon, remporté devant les Néerlandaises Anouk Vetter et Emma Oosterwegel, elle a fait un break puis repris l’entraînement. Mais des blessures, notamment des douleurs de dos, lui ont provoqué de grandes difficultés, et mis sa participation aux championnats estivaux en danger.
Elle a continué d’avancer, mais ce n’est pas pour autant que ces victoires ont une saveur différente.
« Je ne suis pas sûre que l’on profite plus de ces victoires après des moments difficiles », tempère-t-elle, avant d’annoncer la couleur des prochaines années.
« En revanche, pour l’avenir, je me sens plus confiante sur ma capacité à surmonter les difficultés car je l’ai déjà fait. »
Une sauteuse en hauteur hors pair
La Bruxelloise a peut-être remporté tout ce qu’elle pouvait, et à deux reprises, elle n’est pas rassasiée.
Une option aurait pourtant été de se consacrer à une épreuve de saut, surtout en hauteur, l’épreuve dans laquelle elle enregistre les meilleurs résultats.
Pour s’emparer du titre européen à Munich, elle a franchi une barre à 1,98 m. Dans la catégorie femmes, personne n’a fait mieux, pas même la championne d’Europe ukrainienne Yaroslava Mahuchikh qui a décroché l’or avec une barre à 1,95 m.
Le record personnel de Thiam est de 2,02 m, établi lors du Decastar 2019 à Talence, où Kevin Mayer avait établi le record du monde du décathlon un an plus tôt. Et pour référence, Mariya Lasitskene est devenue championne olympique de saut en hauteur à Tokyo 2020 avec une marque à 2,04 m. Deux petits centimètres de différence.
Nafi pourrait clairement jouer les grands titres internationaux dans cette épreuve, mais ce n’est pas une option.
« C’est difficile de penser à me spécialiser en saut en hauteur ou en longueur », confie Thiam. « J’ai le sentiment que je n’en ai pas fini avec l’heptathlon, je ne suis pas allée jusqu’à mon max. »
« Je veux juste voir jusqu’où je peux aller et quand je me dirai “ok, j’ai fait tout ce que j’ai pu”, peut-être que je ferai autre chose. Mais si je basculais tout de suite en saut en hauteur, je pense que j’aurais un sentiment d’inachevé. Et ça, ce n’est pas possible. »
Place aux records
C’est plutôt clair. Thiam va continuer en heptathlon, et peut-être tenter de devenir la première femme à remporter trois titres olympiques dans cette discipline, lors des Jeux de Paris 2024. Elle dépasserait ainsi l’Américaine Jackie Joyner-Kersee, titrée à Séoul 1988 et Barcelone 1992, qui détient également le record du monde : 7 291 points, réalisés lors de son titre en République de Corée. À Atlanta 1996, elle avait décroché le bronze en saut en longueur. De quoi donner des idées à Nafi Thiam.
Quant à elle, son record personnel est de 7 013 points, établi en 2017. Mais à Eugene cet été, elle a atteint 6 947 points, son deuxième meilleur total.
« Mes motivations ont toujours été d’être la meilleure possible, et j’ai l’impression que je deviens plus forte que lorsque j’ai réalisé mon record. Je sais que je peux aller plus loin. »
« C’est très dur de tout rassembler pour performer en heptathlon. Alors peut-être que je n’y arriverai jamais, mais je maintiens cet espoir. C’est pourquoi je sens que je n’en ai pas fini avec l’heptathlon. »
Un record du monde en vue ?
« Je ne pense pas vraiment au record du monde. J’espère qu’un jour, ce but sera réaliste, mais ce n’est pas le cas pour le moment. »
« Mais je pense clairement au record d’Europe, car si je veux battre mon meilleur total, je ne serais pas très loin du record d’Europe. »
La marque n’a plus bougé depuis 2007, et les 7 032 points de la Suédoise Carolina Kluft, championne olympique à Athènes 2004.
« Je sais que je peux le faire, mais je dois continuer de travailler et on verra. »
Pour une femme qui se décrit comme « perfectionniste », tout peut arriver.
Programme de la Diamond League de Bruxelles
Jeudi 1er septembre
- 18h00 - Lancer du poids Hommes
Vendredi 2 septembre
- 19h15 - Saut à la perche Hommes
- 19h22 - Triple saut Hommes
- 19h38 - Lancer du javelot Hommes
- 19h50 - Saut en hauteur Femmes
- 20h04 - 400 m haies Hommes
- 20h13 - 3000 m steepl Femmes
- 20h33 - 200 m Hommes
- 20h45 - 100 m Femmes
- 20h54 - 400 m Femmes
- 21h07 - 100 m haies Femmes
- 21h15 - 5 000 m Hommes
- 21h36 - 1 500 m Femmes
- 21h52 - 800 m Hommes