Magda Wiet-Hénin conquiert l'Europe et vise les Jeux
Quatre ans après son expérience de remplaçante d’Haby Niaré à Rio 2016, la taekwondoiste française Magda Wiet-Hénin veut décrocher l’or à Tokyo 2020. Elle a gagné l'or aux Championnats d'Europe 2020 en décembre, et se rendra au TQO le 7 mai pour décrocher son ticket olympique.
« Je pense aux Jeux depuis que je fais du sport. »
Le sport, Magda Wiet-Hénin l’a débuté à l’âge de 5 ans. Et si c’est avant tout un loisir, la jeune athlète avait déjà une certaine conception de l’excellence. Sa mère, Valérie Wiet-Hénin, avait donné le ton en atteignant les sommets de ses sports : championne du monde de boxe anglaise en 1996 et médaillée de bronze européenne en taekwondo en 2000 notamment.
C’est à ce moment que Magda a commencé à pratiquer le basket et le judo avant d’être attirée par les kiaps (cris) émis dans les salles voisines, où se pratiquait le taekwondo. Il n’a pas fallu longtemps pour que la native de Nancy tombe amoureuse de cet art martial originaire de République de Corée. Et malgré quelques difficultés à dominer ses classes d’âge, elle a rejoint le CREPS d’Aix-en-Provence à 15 ans avant de devenir championne du monde junior deux ans plus tard, en 2007.
Elle est désormais championne d'Europe, titre décroché en 2020 aux Championnats d'Europe catégorie olympique (-67 kg) à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine (10-13 décembre), et médaillée de bronze mondiale en 2019 (-62 kg).
Mais son rêve, ce sont bien les Jeux Olympiques.
Première expérience olympique à Rio 2016
En 2016, Magda Wiet-Hénin était déjà présente aux JO de Rio, en tant que remplaçante et sparring-partner de la Française Haby Niaré, qui a décroché l’argent dans la même catégorie des -67 kg. Cette première expérience a été déterminante dans sa volonté de combattre sur les tapis olympiques, au même titre que la relation très proche qu’elle entretenait avec son aînée.
« Je suis entrée à 15 ans en équipe de France, et là on commence à comprendre le processus pour atteindre le niveau olympique », raconte Wiet-Hénin à Tokyo 2020. « J’ai ensuite commencé à y croire un peu plus lorsque je suis devenue la remplaçante d’Haby Niaré. C’est avec elle que je me suis vraiment formée. Et elle m’a beaucoup donné. Je lui ai donné tout ce que je pouvais pendant les entraînements et j’ai assisté à sa médaille. C’était incroyable ! »
Écrire une nouvelle page du taekwondo français
Incroyable, sauf qu’à la fin des Jeux de Rio 2016, Haby Niaré lui a lancé un message assez clair : « "Les prochains, c’est pour toi", m’a-t-elle dit ».
Message reçu 5/5 : « Depuis quatre ans, je me prépare comme une folle pour avoir la qualification, puis l’or olympique. »
Depuis son introduction officielle dans le programme olympique à Sydney 2000, la France a décroché sept médailles (trois en argent, quatre en bronze). Mais il manque une couleur, la plus prestigieuse : l’or. Et Magda Wiet-Hénin a bien l’intention d’écrire une nouvelle page du taekwondo français aux Jeux Olympiques, quelques années après de grands noms comme Pascal Gentil (bronze à Sydney 2000 et Athènes 2004) ou encore Gwladys Épangue (Bronze à Pékin 2008).
Peut-être que si j’avais eu la qualification,
je l’aurais vécu différemment
Transformer la déception en opportunité
Pour décrocher sa qualification, elle devra terminer aux deux premières places du tournoi de qualification olympique (TQO) de Sofia en Bulgarie, les 7 et 8 mai 2021. Elle aurait pu être automatiquement qualifiée si elle avait terminé la période de qualification dans le top 6 mondial, mais il ne lui manquait qu’une petite place (elle est aujourd’hui 8e mondiale). Selon Magda, cette déception s’est transformée en opportunité.
« Je me dis qu’avec la qualification que je n’ai pas, je n’ai pas baissé les bras et j’ai continué à travailler dur pendant le confinement pour augmenter mon niveau. Peut-être que si j’avais eu la qualification, je l’aurais vécu différemment », confie Magda Wiet-Hénin, qui a été choisie par la fédération internationale de taekwondo pour être l’ambassadrice française de sa nouvelle campagne "Get Active with PJ Masks » pour aider les enfants à rester actifs.
« Une compétition pas comme les autres »
Et si elle apprend dans cette vidéo à reproduire son coup favori, le coup de pied marteau, ce sera à son tour de reproduire ce qu’elle a appris à Rio 2016, afin de ne pas se faire surprendre dans sa quête d’or olympique.
Contrairement aux autres compétitions, les chances de surprises sont plus élevées, dans le bon sens comme dans le mauvais. Et pour cela, Magda a pris l’initiative de s’armer au niveau mental pour ne pas se faire surprendre.
« Aux Championnats du monde, on connaît souvent les quatre premiers et on sait qui va remporter les médailles. Mais aux JO, j’ai remarqué que même les meilleurs peuvent se faire sortir. Il y a une telle pression que tout le monde peut créer la surprise, et aussi passer à côté de la compétition. »
« Le mental est plus important que sur les autres compétitions. C’est pour cela que jai mis en place un travail mental depuis environ 3 ans. Ce n’est pas une compétition comme les autres. »