Lutte à Nanjing : des noms à retenir !

Les lutteurs Russes et Azeris ont fait briller leurs couleurs en additionnant sept médailles d’or. Chez les dames, le spectacle a été au rendez-vous avec la Norvégienne Grace Bullen et la Russe Daria Shisterova qui ont signé des victoires expéditives. Tous ont montré leurs capacités au plus haut niveau pour inscrire leurs noms au palmarès olympique.

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Lutte à Nanjing : des noms à retenir !

25 août : Doublé russe pour le premier jour des épreuves de lutte

Le Russe Arslan Zubairov a effectué un prodigieux retour pour enlever l’or des 58 kg lors d’une première journée consacrée exclusivement  à la lutte gréco-romaine. Zubairov était mené 4-2 par l’Arménien Zaven Mikaelyan, mais il a réussi ensuite trois projections consécutives, valant quatre points chacune, pour prendre 10 points d’avance et gagner le combat.

« J’ai gardé mon calme quand j’étais mené car je savais qu’il me restait assez de temps », a déclaré Zubairov. « Mes entraîneurs m’avaient dit de ne pas m’énerver. » Mikaelyan a donc pris l’argent, alors que l’Iranien Keramat Abdevali s’est adjugé le bronze.

Dans la finale des 85 kg, un autre Russe, Mark Bemalian a marqué ses points dans la première moitié du combat, avant de défendre son avantage pour battre le Bulgare Kiril Milov 9-6. « Je ne me souviens pas vraiment ce qui s’est passé durant le match », a dit Bemalian. « Le plus important maintenant, c’est que j’ai gagné. » La médaille de bronze est revenue à l’Égyptien Ahmed Ahmed.

Dans la catégorie des 50 kg, l’Ouzbek Ilkhom Bakhromov a obtenu l’or grâce à une victoire à sensation sur l’Azerbaïdjanais Jabbar Najafov, qui a marqué à 30 secondes de la fin du combat, avant de voir l’arbitre revenir sur la marque.

Mené 6-5, Najafov croyait bien avoir marqué sur une mise au sol qui lui donnait l’avantage 7-6, mais l’entraîneur de Bakhromov portait réclamation, et après visionnage de l’action, il apparaissait que sa mise au sol n’était pas conforme. « Le concurrent azéri était favori et je n’ai pas eu la tâche facile », a indiqué Bakhromov. « Mais mes entraîneurs m’ont soutenu et conseillé, et cela m’a été très utile. » L’Iranien Mohammadreza Aghaniachari a complété le podium sur la troisième marche.

Dans la catégorie des 42 kg, Ri Seung de la République populaire démocratique de Corée a marqué sur le tard avec une fuite au sol et a battu le Turc Fatih Aslan 9-6, tandis que l’Ukraininien Oleksii Masyk a obtenu le bronze.

Enfin, l’Azéri Islambek Dadov a décroché l’or des 69 kg en venant à bout de l’Américain Mason Manville, sur une projection valant un tout petit point qui a fait pencher la balance. Le Kazakh Yevgeniy Polivadov s’est classé troisième.

26 août : Bullen et Shisterova mettent la lutte libre féminine dans tous ses états

Le programme de lutte libre féminine de Nanjing 2014 s’est achevé sur un rythme effréné puisque les deux dernières finales ont duré moins de deux minutes.

Lors de l’avant-dernier combat de la session, la Norvégienne Grace Jacob Bullen a empoché la victoire dans la catégorie des 60 kg en 1:11. Toutefois, cette victoire expéditive avait tout du train de sénateur, comparée aux 35 secondes qu’a mis la Russe Daria Shisterova pour battre la Turque Tugba Kilic et gagner la médaille d’or des 70 kg.

« Je n’arrive pas encore à croire que je suis championne. Tout est allé si vite », a déclaré Daria Shisterova qui a débuté la compétition par l’art martial russe du sambo avant de bifurquer vers la lutte, il y a trois ans.

Malgré sa victoire impressionnante, la lutteuse russe a reconnu qu’elle n’avait pas suivi au pied de la lettre les instructions reçues avant le combat. « Mon entraîneur m’a dit de dérouler mon propre combat, de ne pas me précipiter et d’y aller progressivement », a révélé la jeune fille de 17 ans. La vice-championne du monde cadette polonaise Natalia Strzalka, l’une des favorites des Jeux battue en poule qualificative, a décroché le bronze.

Dans la finale des 60 kg, la puissante Norvégienne Grace Bullen, 17 ans, n’a pas tergiversé face à Pei Xingru (CHN). Menant déjà 4-0 après une minute de combat, la championne du monde et d’Europe chez les cadettes a projeté son adversaire moins expérimentée pour s’imposer 10-0.

« C’est extraordinaire. Je suis vraiment ravie de ce que j’ai réussi car j’ai eu du mal à avoir les faveurs du public, ici en Chine, face à une adversaire de ce pays », a souligné Grace Bullen qui a quitté le Soudan pour la Norvège à l’âge de 5 ans. La Française Koumba Larroque, battue par la Norvégienne lors des éliminatoires, a pris la médaille de bronze.

Dans la catégorie des 52 kg, la favorite japonaise, Mayu Mukaida, double championne du monde cadette, a battu l’Azérie Leyla Gurbanova 9-3. « J’ai eu beaucoup de mal à conserver mon sang-froid lors de cette finale », a reconnu la lutteuse nipponne. L’Ukrainienne Olena Kremzer a enlevé le bronze.

La finale des 46 kg a également donné lieu à un combat intense, sanctionné par la victoire de Kim Sonhyang (République populaire démocratique de Corée) sur la Mongole Dulguun Bolormaa. Kim, 17 ans, a pris les devants en première période, 8-0, mais son adversaire est revenue fort, pour finalement s’incliner 9-5.

Suivant les traces de son compatriote Ri Seung, victorieux en gréco-romaine, Kim Sonhyang a ainsi permis à la République populaire démocratique de Corée d’obtenir sa deuxième médaille d’or avec deux lutteurs en lice. La médaille de bronze est revenue à  la Moldave Tatiana Doncila .

27 août : La Russie et l’Azerbaïdjan clôturent par un feu d’artifice en lutte libre

Un serment honoré et une revanche ont marqué la dernière journée des épreuves de lutte à l’issue desquelles la Russie et l’Azerbaïdjan ont confirmé leur statut de ténors.

Le gymnase de Longjiang a accueilli les épreuves de lutte libre masculine et le spectacle a connu son épilogue avec le sacre d’Ismail Gadzhiev, qui a apporté à la Russie une quatrième médaille d’or au terme d’une finale des 46 kg au score étriqué.

L’adolescent de 16 ans a tenu à distance son adversaire américain, Cade Olivas, pour l’emporter 3-1 avant de déclarer que les succès de ses partenaires l’avaient inspiré. « Les trois autres médailles d’or m’ont motivé », a indiqué Gadzhiev. « Mon adversaire était fort. Quand j’ai mené 3-1, mon principal objectif a été de cadenasser le combat. Il restait 10 à 15 secondes et j’avais vu que dans d’autres combats, quatre points avaient été marqués à ce moment-là. Je ne voulais pas que ça m’arrive. »

Gadzhiev, surnommé « la Panthère noire », avait probablement assisté au combat du Turc Cabbar Duyum, qui a obtenu la médaille de bronze de sa catégorie en inscrivant les points décisifs dans les dernières secondes du match.

De la même manière, le Kazakh Mukhambet Kuatbek menait 6-1 contre l’Américain Daton Fix à l’issue de la première période de la finale des 54 kg, mais Fix a fait le forcing et a comblé l’écart jusqu’à 6-5, à une minute du terme du combat. Les deux hommes ont marqué un nouveau point dans les dix dernières secondes, la victoire revenant à Kuatbek 7-6, laissant l’Américain visiblement désemparé.

« J’avais fait le serment que je gagnerai et que le drapeau du Kazakhstan serait hissé », a déclaré le jeune Kazakh de 17 ans. « Cette médaille est non seulement la mienne, mais aussi celle du Kazakhstan. »

Dans la catégorie des 63 kg, le favori azéri Teymur Mammadov a décroché le titre grâce à une victoire 7-0 sur le Vénézuélien Anthony Montero, offrant ainsi à l’Azerbaïdjan sa seconde médaille d’or en lutte des Jeux. « Mon adversaire était rugueux, mais j’étais bien préparé et prêt pour la victoire », a déclaré Mammadov, qui a 17 ans. « Cela va beaucoup me pousser, car tout est encore devant moi. »

Par ailleurs, le Japonais Yajuro Yamasaki a dominé la finale des 76 kg contre le Géorgien Meki Simonia. Il a très rapidement mené 10-0, et a remporté ainsi le combat avant le terme des quatre minutes réglementaires. Yamasaki, qui est âgé de 17 ans, s’était essayé auparavant à la natation et au football avant de porter son choix sur la lutte.

Enfin, Igbal Hajizada a lui aussi fait briller les couleurs de l’Azerbaïdjan en lui apportant une troisième médaille d’or de lutte. Il a surclassé le Moldave Dmitri Ceacusta 5-1 dans la catégorie des 100 kg. « Je m’étais préparé très bien mentalement », a indiqué Hajizada . « J’avais fait de la victoire une question de principe, car j’avais perdu contre lui (Ceacusta) aux Championnats du monde. J’ai pris ma revanche ».