La carrière de l’archère d’origine californienne sur la scène internationale a été fugace, mais elle a écrit un chapitre haut en couleurs de la légende des Jeux Olympiques, en 1976 à Montréal.
Si elle se lance dans le tir à l’arc à l’université, c’est uniquement par manque de place dans sa discipline de prédilection, le tennis, pris d'assaut par ses paires.
Mais dès qu’elle commence à trouver ses marques dans ce sport, elle devient une force irrésistible.
Elle est ainsi sacrée championne nationale universitaire par équipes en 1973, à 20 ans à peine, avant de décrocher la couronne individuelle l’année suivante.
Lorsque les Jeux Olympiques de Montréal arrivent, elle n’a encore jamais participé à une compétition internationale, mais elle est néanmoins considérée comme l’une des favorites avant l'épreuve.
En fait, sa coéquipière Linda Myers est devenue championne du monde trois ans plus tôt à Grenoble, et c’est sur elle que reposent les espoirs américains.
Mais d’entrée, Luann fait preuve de nerfs d’acier, de détermination et d’opiniâtreté.
À l’issue du premier tour disputé au Champ de tir à l'arc olympique de Joliette, elle n'a qu'un point d’avance sur l’Allemande de l’Ouest Maria Urban. Mais dès le tour suivant, elle réalise une performance si pointue qu’elle creuse un profond fossé entre elle et ses rivales les plus proches.
Avec 1 282 points dans ce deuxième tour, elle bat le record olympique et totalise 2 499 points, ce qui lui permet de reléguer les Soviétiques Valentyna Kovpan et Zebiniso Rustamova aux 2e et 3e rangs.
L’année suivante, elle remportera les titres individuel et par équipes à Canberra en Australie, et cinq titres californiens par la suite, mais elle ne connaîtra plus les joies de l’arène olympique.
Elle reste la dernière américaine à avoir remporté l’or olympique dans une épreuve dominée aujourd’hui par les Sud-Coréennes.