Lord Burghley couronné sur les haies basses

On se souvient sans doute mieux de Lord Burghley grâce aux Chariots de feu, le film récompensé aux Oscars; néanmoins le livre des records retient avant tout son remarquable succès en course de haies.

Lord Burghley couronné sur les haies basses

Burghley incarnait le concept même de l’athlète amateur, menant une vie de bâton de chaise, mais qui, plus sérieusement, introduisit la technique unique de placer des boîtes d’allumettes sur chaque haie pour en perfectionner le franchissement. Curieusement, et quand bien même le grand écran devait par la suite en faire une caricature, Burghley fit peu impression aux Jeux de 1924 à Paris.

Trois ans après sa déconvenue parisienne, il fut acclamé pour avoir couru le périmètre de la Grande Cour de Trinity College à Cambridge dans le temps (43 s) que met l’horloge à sonner l’heure de midi. Même si son nom n’apparaît pas, le film le montre dans cette compétition contre Harold Abrahams qui ajouta à sa réputation de bon vivant.

À Amsterdam, très tôt éliminé dans le 100 m haies, c’est dans l’épreuve plus longue qu’il devait décrocher sa place dans les annales. Les Américains avaient remporté les épreuves de haies depuis l’inscription de celles-ci au programme aux Jeux de 1900 et, dans la succession de courses que comptait la compétition, Burghley se fit pragmatique. Il se qualifia pour la finale avec le troisième meilleur temps en demi-finale et dans la course pour l’or il courut une course superbement mesurée.

Frank Cuhel et Morgan Taylor étaient les Américains favoris mais Burghley réalisa la course parfaite. Et au dernier tour de l’épreuve, Cuhel peinait visiblement dans son allure de tâcheron tandis que Burghley parut un modèle de contrôle. À 60 mètres de l’arrivée, il l’avait rattrapé et en lui lançant un regard par-delà la cendrée, il fit juste le nécessaire pour l’emporter et décrocher la médaille d’or. Cette victoire d’un personnage éminemment sympathique eut un grand retentissement populaire. De joie, ses coéquipiers le hissèrent sur leurs épaules.

Plus de