Sarah Menezes a été à Londres en 2012 la première judoka brésilienne à remporter une médaille d’or olympique. Elle s’est depuis maintenue au plus haut niveau international dans sa catégorie -48kg, et se prépare activement à défendre son titre devant son public le 6 aout prochain à Rio !
« Quand j’ai démarré le judo, mes parents m’ont dit que c’était un sport pour les hommes. Toute ma vie, j’ai aimé les défis. Le problème majeur, c’était mes études, je suis alors tombée sur un accord avec eux. Pour continuer sur les tatamis, je devais réussir à l’école. Quand j’ai commencé à voyager pour disputer des compétitions, mes parents ont réalisé que j’avais du talent ! », a raconté Sarah Menezes, née le 26 mars 1990 à Teresina, dans l’Etat de Piauí (nord-est du Brésil).
Brillante junior, elle dispute ses premiers Jeux à 18 ans, à Beijing en -48kg où elle est éliminée dès son premier combat par la Hongroise Eva Csernoviczki qui s’en va ensuite remporter la médaille de bronze. Par la suite, Sarah devient une des meilleurs judokas internationales dans la plus légère des catégories de poids olympique. Deux fois championne du monde junior en 2008 à Bangkok et en 2009 à Paris, elle commence à enregistrer des victoires en Coupe du monde, à briller dans les Grand Chelem et à se montrer dominatrice au niveau régional avec une victoire en finale des Jeux Pan Américains 2010 à San Salvador. Si bien que lorsqu’elle arrive à Londres pour disputer sa 2e compétition olympique à 22 ans, Sarah Menezes est la numéro 2 mondiale de sa catégorie.
Son parcours sur le tatami de l’ExCel le 28 juillet 2012 n’a pas lieu dans la facilité. Elle ne bat ses adversaires successives jusqu’à la finale (la Vietnamienne Van Ngoc Tu au premier tour, la Française Laetitia Payet au second, la Chinoise Wu Shugen en quart de finale et la Belge Charline Van Snick en demi-finale) que par Yuko, le plus petit des avantages. Mais c’est déjà un exploit majeur pour le judo brésilien. En affrontant la tenante du titre et n°1 mondiale roumaine Alina Dumitru en finale, elle est donc assurée de l’or ou de l’argent, ce qu’aucune judoka de son pays n’a jamais accompli sur la scène olympique.
Seoi-nage sur le tatami de l’ExCel pour un succès historique
Le match pour l’or reste serré jusqu’à la dernière minute du combat. A ce point, Menezes mène d’un shido, c’est à dire un avertissement donné à Dumitru après deux minutes d’empoignade, pour non combativité. A 54 secondes de la fin, la jeune championne brésilienne lance un tomoe-nage qui projette son adversaire au tapis et lui donne yuko. Tout peut encore basculer, mais 12 secondes avant la sirène, une nouvelle technique de projection parfaitement exécutée (seoi-nage) suivie d’une immobilisation par strangulation au sol, apporte le waza-ari libérateur à Sarah Menezes. Une belle victoire, la toute première d’une judoka brésilienne aux Jeux. Dans les gradins, et au bord du terrain, sa coach Rosiceia Campos, les supporters, les autres membres du staff brésilien et les cadres explosent de joie. Historique !
« 2102 a été un énorme changement dans ma vie, j’étais la première judoka du Brésil à gagner une médaille d’or olympique. La vie s’est arrêtée dans ma ville de Teresina. Il y a eu la parade de la victoire, et je crois que durant presque une année entière, j’ai passé mon temps à donner des interviews pour tous les médias du pays ». Bref, Sarah Menezes est devenue une célébrité dans le plus grand territoire d’Amérique du Sud. « Tout est génial quand vous êtes une championne olympique, et cette expérience a transformé mon existence. Je veux vivre les mêmes émotions à nouveau ! », dit-elle en 2015.
Depuis sa victoire londonienne, la judoka de Teresina a continué à régner sur son continent (championne des Jeux Pan Américains 2013, 2015 et 2016), a remporté les Jeux Mondiaux militaires et plusieurs tournois du Grand Chelem du circuit IJF. Elle occupe aujourd’hui le 4e rang mondial des -48kg, Qualifiée pour les Jeux à domicile, elle se prépare activement à vivre de nouvelles émotions majuscules. « Je dois rester concentrée sur mon corps, soigner mes mouvements. Il n’y a plus aucune compétition à venir avant les Jeux », dit-elle début juin, « donc c’est maintenant concentration totale sur Rio 2016. Je m’entraine tous les jours, deux séances quotidiennes, et je compte beaucoup sur la Torcida (Les supporters en rang serré qui ne manqueront pas de remplir les gradins de l’arène Carioca 2 du Parc Olympique de Barra le 6 août) lors de ma compétition ! »