Billie Jean King Cup 2023 : Leylah Fernandez, victorieuse avec le Canada, se confie sur les sacrifices de sa famille qui l'ont aidée à atteindre les sommets | EXCLUSIF
La finaliste de l’US Open 2021 a mené le Canada à la victoire lors de la Billie Jean King Cup 2023 face à l'Italie. Elle s’est entretenue exclusivement avec Olympics.com sur la façon dont ses expériences l’ont façonnée comme joueuse et ses rêves pour Paris 2024.
En observant Leylah Fernandez au milieu du court du tennis, dimanche 15 octobre, il semblait plus qu'elle était dans sa ville natale de Montréal plutôt qu’à Hong Kong, en Chine.
À Victoria Park, le site de son troisième titre en carrière en simple de la WTA – et le premier en plus de deux ans, elle a été acclamée de tous les côtés. Partout où Fernandez va, la jeune femme de 21 ans fait partie des joueuses préférées des fans, depuis sa finale de Grand Chelem à l’US Open en 2021.
« Les rêves sont devenus réalité », écrivait-elle ce soir-là sur ses réseaux sociaux. « Grâce au travail acharné. »
Leylah Fernandez est Canadienne d’origine équatorienne et philippine. Joueuse de petite taille (1,68 m), la gauchère a remporté le titre junior féminin de Roland-Garros en 2019, atteignant la première place mondiale de sa catégorie.
Cela a attiré l’attention sur elle à seulement 16 ans et un peu plus de deux ans plus tard, elle a vécu un véritable conte de fée en atteignant la finale de l’US Open, battue par une autre jeune promesse du tennis femmes, Emma Raducanu.
« J’essaie de garder à l’esprit les souvenirs [de mon travail] lorsque je suis en difficulté sur le terrain », a-t-elle déclaré à Olympics.com cette semaine à Séville, en Espagne, où elle participe aux finales de la Coupe Billie Jean King avec le Canada.
« Cela me motive à jouer encore mieux parce que je ne veux pas que les sacrifices de mes parents aient été gaspillés. »
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Leylah Fernandez : « Je joue pour tout le pays »
« Chaque fois que 'Canada' est écrit sur le dos de mon maillot, cela me donne beaucoup de confiance », dit Fernandez, qui joue en simple et en double cette semaine.
Une confiance qui s'est traduite en solidité dans les moments difficiles, notamment lors du premier match contre l'Espagne. Fernandez s'est imposée 2-0 après deux tie-breaks tendus (10-8 et 9-7) contre Sara Sorribes Tormo. Ensuite, elle n'a perdu aucun match pendant le reste de la compétition, en simple et en double, jusqu'au match qui a apporté la victoire au Canada, contre Jasmine Paolini (Italie), ce dimanche 12 novembre.
En double, son ascension cette saison a été éclatante, atteignant les finales de Roland-Garros et du Masters 1000 de Miami avec l’Américaine Taylor Townsend, le duo se qualifiant pour les finales WTA en tant que premier double remplaçant.
Elle est également à deux victoires et zéro défaite dans les matchs de Billie Jean King Cup avec sa compatriote canadienne Gabriela Dabrowski, qui a récemment remporté le titre de double de l’US Open avec la Néo-Zélandaise Erin Routliffe.
Cette paire pourrait être à surveiller à Paris 2024 l’an prochain, au Stade Roland-Garros... Avec pourquoi pas, pour Fernandez, une future association en double mixte avec Felix Auger-Aliassime ou Denis Shapovalov, les deux meilleurs joueurs canadiens de simple.
Leylah Fernandez est très fière de représenter le Canada sur la scène mondiale, surtout avec le circuit WTA qui toute l'année se déroule principalement sur une base individuelle.
« Je ne joue pas seulement pour moi-même, mais pour le pays entier », explique Fernandez. « J’essaie donc d’aider mon pays [en gagnant les matchs] pour nous donner une chance dans la finale. »
Leylah Fernandez sur les sacrifices de ses parents pour sa carrière
L’histoire de Fernandez est unique : son père, Jorge, est un ancien footballeur de haut niveau qui lui a fait découvrir le tennis et été son premier entraîneur. Lorsque Leylah s’est avérée une formidable jeune joueuse, la famille a pris la douloureuse décision de se séparer et de déplacer Jorge et Leylah aux États-Unis, afin qu’elle puisse progresser.
C’est une expérience qui l’accompagne encore sur le terrain.
« C’était un peu difficile. Mes parents ont dû vendre tous leurs biens, leur voiture, leurs boucles d'oreilles, tout ce qui comptait pour eux, seulement pour m’aider à réaliser mon rêve », se souvient Fernandez.
« J’ai beaucoup de chance d’avoir des parents qui m’ont tant aidé dans ce sens », a-t-elle ajouté. « Et aussi d’avoir eu la chance de voyager dans tant d’endroits pour la première fois avec mon père... C’est très spécial. »
Fernandez attribue à son père le mérite de l’avoir aidée à développer son approche de ne jamais abandonner, une partie de son jeu qui est devenue bien connue dans le circuit féminin : Leylah est une battante.
« Il m’a appris à me battre sur le court, mais aussi à jouer avec un style différent, en frappant la balle plus tôt, en jouant avec plus d’angles et en utilisant mes compétences contre des joueuses qui seraient plus grandes et plus fortes que moi », a-t-elle déclaré.
Le plan pour « ramener des médailles » au Canada
Fernandez compare la jeune femme qu'elle fût avec de grands rêves de tennis à celle qu'elle est aujourd’hui, à l'orée de sa cinquième année complète sur la WTA.
« Je dirais à la petite fille que j’étais - il y a cinq ou six ans - de continuer à travailler dur et à sourire », a-t-elle dit. « Sourire est le plus important, toujours vivre et aimer le moment présent, dans l’attente de la prochaine aventure. »
L’année prochaine est une saison olympique. Fernandez a fait ses débuts aux JO à Tokyo 2020, remportant son premier match avant de tomber face à Barbora Krejcikova au deuxième tour.
Mais ce n’est pas seulement le tennis qui l’intéresse pour Paris 2024, si elle se qualifie - c’est toute l’expérience des Jeux.
« J’aborde la saison prochaine légèrement différemment avec les Jeux », a-t-elle déclaré. « Les Jeux Olympiques sont très spéciaux : ce n’est que tous les quatre ans, c’est tous les sports... Alors, j'espère vraiment être là pour le Canada et soutenir tous les athlètes canadiens dans d’autres sports. »
« J’espère que nous ramènerons de nombreuses médailles pour le Canada ! »