La pratique féminine du football en Afrique du Sud s’apprête à faire un pas de géant, au moment où ’équipe nationale entre en action sur les pelouses olympiques brésiliennes, si on se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, elle avait plutôt tendance à provoquer des haussements de sourcils.
La formation qui a pour surnom « les Banyana Banyana » affronte la Suède pour son entrée en lice dans le groupe E du premier tour devant le public du stade olympique de Rio, pour ce qui constitue la première rencontre de la compétition, deux jours avant la Cérémonie d’ouverture des Jeux de la XXXIe olympiade.
La « nation arc-en-ciel » apparait pour la deuxième fois consécutivement sur la scène olympique, alors que coté féminin, le football y est joué au plus haut niveau international. Mais la route a été escarpée. La discipline en Afrique continue à se battre pour sa reconnaissance.
« Ca a été un long combat »
« Ce n’est pas quelque chose qui rapporte, cela n’attire pas de gros sponsors, c’est un exercice couteux et particulièrement en Afrique où voyager pour disputer des rencontres internationales entraîne de grosses dépenses » explique Fran Hilton Smith, la responsable des féminines auprès de l’Association Sud-Africaine de Football, « C’est vraiment difficile pour le football féminin de disputer des compétitions. Si difficile ! ».
La valeurs sociétales traditionnelles, ont longtemps découragé les femmes de jouer au football, et même si les choses ont évolué, il y a eu d’autres obstacles. « Ca a été un long combat. Cela reste difficile de changer les mentalités » dit encore Fran Hilton Smith. « Les parents ne voulaient pas que leurs filles jouent au foot car cela ne leur offrait pas d’avenir. Mais aujourd’hui, elles ont la chance de décrocher des bourses universitaires, et je suis sûr que beaucoup de joueuses de cette équipe vont être engagées par des équipes européennes ou américaines après les Jeux ».
Les Banyana Banyana doivent encore se qualifier pour une Coupe du monde. Leur participation aux Jeux de Londres il y a quatre ans a marqué un tournant majeur pour l’image du football féminin en Afrique du Sud, et Fran Hilton Smith espère qu’il en ira de même après les Jeux de Rio. « Notre discipline a fait des bons de géant grâce à l’image créée lors des derniers Jeux. Nous sommes absolument convaincues que ceux de Rio vont générer le même enthousiasme ».