Les Etats-Unis viennent à bout du Canada en hockey féminin !
La troisième finale consécutive entre le Canada et les Etats-Unis sur la scène olympique s'est achevée aux tirs au but après que les deux équipes soient restées à égalité 2-2. Au bout du suspense, la gardienne américaine Maddie Rooney a stoppé un tir de la Canadienne Meghan Agosta, et l'équipe des USA a pu fêter jeudi à Gangneung son premier titre olympique en hockey féminin depuis les Jeux de Nagano en 1998.
Cette fois c'est fait. Toutes les Américaines se précipitent sur la glace de l'arène de Gangneung, jettent leurs casques en l'air, hurlent de bonheur, ensevelissent leur gardienne Maddie Rooney. Les joueuses canadiennes sont effondrées.
Il a fallu six tirs au but de chaque côté pour connaitre le dénouement de cette finale particulièrement intense. Shannon Szabados pour le Canada et Maddie Rooney pour les USA ayant chacune effectué trois arrêts, tout s'est joué sur un tir réussi de Jocelyne Lamoureux-Davidson pour les USA, et sur cet arrêt de Rooney face à Meghan Agosta, pour un score final de 3-2.
Depuis l'apparition du hockey féminin aux Jeux d'hiver, les Américaines avaient remporté le premier tournoi, à Nagano en 1998 en battant les joueuses à la feuille d'érable 3-1 en finale, mais le Canada avait raflé les quatre titres suivants, gagnant au passage 24 matches consécutifs aux Jeux.
Les soeurs jumelles Lamoureux se mettent en valeur
Les Américaines, qui ont remporté les quatre derniers Championnats du monde et semblaient donc pouvoir être en mesure de mettre aussi fin à la domination de leurs voisines sur la scène olympique, l'ont emporté notamment grâce aux exploits des sœurs jumelles Monique et Jocelyne Lamoureux, décisives.
Les États-Unis ouvrent la marque par Hilary Knight en toute fin de première période (19:34). Mais les Canadiennes reprennent l'avantage en moins de cinq minutes par Haley Irwin (22:00) et l'inévitable Marie-Philip Poulin (2-1, 26:55), qui aura donc marqué dans trois finales olympiques consécutives.
Profitant d'un mauvais changement de ligne des joueuses à la feuille d'érable, Monique Lamoureux égalise en échappée, gagnant son face à face avec Shannon Szabados à six minutes de la fin du temps réglementaire (53:39) pour permettre aux États-Unis de décrocher la prolongation.
Dans le temps supplémentaire, les Américaines dominent mais ne parviennent pas à battre Shannon Szabados, l'excellente gardienne canadienne. Son alter ego Maddie Rooney y va également de son arrêt décisif dans les dernières secondes de la prolongation, et les deux équipes doivent en passer par les tirs au but pour se départager.
Là, c'est donc Jocelyne Lamoureux qui inscrit le tir vainqueur avant que Maddie Rooney ne stoppe la tentative de Meghan Agosta pour libérer son équipe et effacer le souvenir douloureux de la défaite en prolongation de la finale à Sotchi en 2014.
La troisième tentative est la bonne
"C'est vraiment merveilleux" dit Monique Lamoureux. "C'est quelque chose pour lequel nous avons travaillé toute notre vie, et particulièrement six d'entre nous. C'était notre troisième tentative en finale des Jeux. Pouvoir repartir avec une victoire, revenir à la marque comme nous l'avons fait, c'est tellement spécial ! Nous avons joué ce match dans nos têtes des milliers de fois et nous l'avons gagné de toutes les manières possibles".
La buteuse américaine ajoute : "Il y a eu cette fois quelque chose d'incroyable dans les vestiaires, avant d'entrer dans la 3e période avec un but de retard et en ne jouant pas terriblement. Nous savions juste une chose : "Nous allons le faire !" Je suis si fière de çà, 20 ans après l'équipe de 1998 ! Je pense que les planètes se sont vraiment alignées en notre faveur"
Avant que sa jumelle Jocelyne ne marque le tir au but vainqueur, Monique n'a pas eu de doute : "Quand elle s'est élancée, je savais qu'elle allait réussir, parce qu'elle l'a fait de nombreuses fois. Notre entraîneur nous avait appris comment faire il à y quelques années. Avoir avec nous Maddie Rooney, qui a 20 ans, et qui a fait un gros match dans ses cages : je lui adresse mes félicitations, car elle a tenu la pression comme une championne. Avoir Gigi Marvin et Amanda Kessel qui ont réussi leur tir au but.... Je ne peux pas exprimer à quel point c'est fantastique !".
"Je ne peux pas mettre de mots là-dessus" dit à son tour sa coéquipière Kacey Bellamy. "Tout notre parcours est pour toutes celles qui sont passées avant nous. C'est pour Julie Chu (l'ancienne capitaine des USA), pour toutes nos familles à la maison, pour les écoles que nous avons fréquentées, pour tous ceux qui nous soutiennent. C'est un sentiment dont je n'avais jamais encore fait l'expérience".
Marie-Philip Poulin n'aime pas les tirs au but
Buteuse décisive en finale à Vancouver en 2010 et à Sotchi en 2014, Marie-Philip Poulin n'apprécie pas ce genre de dénouements : "Je ne pense pas qu'une finale olympique devrait s'achever aux tirs au but. Mais bon, ça en fait partie. Bien sûr, en hockey féminin, la couleur de la médaille fait toute la différence, mais nous avons travaillé toute l'année, et ça a été un match particulièrement serré. Je pense que c'est bien pour le hockey féminin, mais c'est évidemment dur à avaler.
Elle ajoute : "Notre équipe a mis son cœur sur la glace aujourd'hui. C'est ma deuxième famille et je suis si fière de mes coéquipières. Cette équipe est si spéciale ! Nous avons un grand groupe d'anciennes, et les jeunes ont montré leur maturité à travers tout notre parcours cette année, et sur la scène olympique. Chaque fois que vous avez la chance de représenter votre pays au plus haut niveau, il n'y a pas de meilleur feeling, et ça a été génial. Nous avons essayé de rendre les Canadiens fiers, et j'espère bien que nous l'avons fait".