Les cyclistes adoptent le changement sur fond de victoire danoise et kazakhe
Les épreuves combinées par équipes des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018, rapides et étalées sur cinq jours, se sont achevées jeudi 17 octobre, par les médailles d’or des Danoises Sofie Heby Pedersen et Mie Saabye chez les femmes et des Kazakhs Gleb Brussenskiy et Yevgeniy Fedorov chez les hommes.
« Nous avons vécu une course horrible aujourd’hui », a raconté Mie Saabye à l’issue du critérium. « Quand on a franchi la ligne, on pendait qu’on avait perdu. Mais heureusement, on avait déjà fait ce qu’il fallait. Notre entraîneur a vérifié les calculs et nous l’a dit. Je pense que Sofie a été notre arme secrète parce qu’elle est aussi bonne en VTT que sur la route. »
Dans le même temps, les Kazakhs ont affirmé que leur avantage provenait d’un entraînement mixte, sur route et en VTT, pendant un an. « Nous avons suivi un plan d’entraînement et nous avons roulé en VTT dès le début de la saison », a déclaré Yevgeniy Fedorov. « Nous sommes arrivés aux JOJ au sommet de notre forme. »
Le format de compétition novateur consistait en l’association de deux athlètes dans cinq courses différentes, ce qui a permis aux vététistes de prendre la route et aux coureurs sur route d’être mis à l’épreuve sur les pistes de terre.
Tout cela a débouché sur des courses passionnantes et à un test de polyvalence qui s’est bien déroulé pour les coureurs, dont l’Autrichienne Laura Stigger. Cette dernière a décroché la médaille d’argent dans l’épreuve féminine aux côtés de sa coéquipière Hannah Streicher, devant les Hongroises Virag Buzsaki et Blanka Vas.
« C’est une excellente façon de procéder et cela a donné lieu à une compétition très particulière, » a souligné Laura Stigger. « Il est certain que j’aurais remporté une médaille d’or en VTT (cross-country à élimination) si l’épreuve avait été disputée de manière individuelle, mais cela m’a plu de courir avec une partenaire. Nous avons gagné et perdu ensemble et nous formons une véritable équipe. C’est important. Ça ne m’ennuie pas de ne pas avoir eu la médaille d’or. »
L’Italien Simone Avondetto, sixième avec son coéquipier Tommaso Dalla Valle dans l’épreuve masculine, a fait écho à cette opinion. « C’est une bonne idée de comptabiliser les points comme ça », a-t-il dit. « On marque des points tous les jours et c’est passionnant de voir l’évolution du classement. À la fin de la journée, on se pose, on calcule ses points, on élabore une tactique. Et ensuite, le verdict tombe. »
Le duo luxembourgeois Arthur Kluckers et Nicolas Kess a pris la deuxième place derrière Brussenskiy et Fedorov, tandis que les Britanniques Harry Birchill et Sean Flynn ont obtenu la médaille de bronze.
« Je suis nul en maths », a déclaré Harry Birchill, vainqueur du critérium, à propos des modifications incessantes dues de ce format. « A la fin de chaque course, il fallait calculer la place qu’on devrait occuper le lendemain, les points dont on avait besoin et on parlait tactique. Mais le côté positif de l’épreuve, c’est que ça pouvait changer à chaque course. »
Le format a également permis à certaines équipes de collaborer au-delà des frontières nationales pour se prêter main-forte dans des courses où chacune avait à y gagner.
La Britannique Harriet Harnden a ainsi coopéré avec Laura Stigger sur le circuit court de cross-country pour optimiser leur total de points. Alors qu’elles franchissaient la ligne, l’Autrichienne, reconnaissante, a crié un "Je t’aime" à Harriet Harnden.
« Je ne m’y attendais pas, mais c’était agréable », a indiqué la Britannique au sujet de la "déclaration d’amour" de l’Autrichienne. « C’est sympa de collaborer avec un autre pays et cela montre le lien qui nous unit, nous les cyclistes. Je n’avais jamais autant parlé tactique dans une course cycliste."
Après cinq jours éprouvants en selle, les athlètes étaient tous exténués.
« Je suis tellement fatiguée que je m’évanouis juste après être arrivée », a déclaré la Néo-Zélandaise Phoebe Young, huitième de l’épreuve féminine avec sa coéquipière Samara Maxwell. « On aimerait aller parler aux autres résidents du village olympique de la jeunesse, mais je ne fais que manger et m’endormir. Il me faut environ trois secondes ! »