Le roi du sprint Noah Lyles reste optimiste : "Il n'y a rien que nous ne puissions surmonter"

Le sprinteur américain Noah Lyles – champion des Jeux Olympiques de la Jeunesse et champion du monde sur 200 m – confie de quelle manière il se concentre sur le maintien de sa forme physique et de sa bonne santé suite au report des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Le roi du sprint Noah Lyles reste optimiste : "Il n'y a rien que nous ne puissions surmonter"
(Getty Images)

Q. Qu'as-tu ressenti à l'annonce du report des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ?

R. J'ai été soulagé de voir qu'il avait été décidé de reporter les Jeux Olympiques car ma première préoccupation était que tout le monde soit en bonne santé et que tout le monde ait une chance égale de concourir. Le report des Jeux me rassure un peu car l'on se rend compte que le CIO se préoccupe véritablement de chacun en voyant plus loin que la santé et le moral. Et le fait de voir que World Athletics soutient également cette idée me donne confiance en mon sport. C'est agréable de voir que tout le monde essaie de faire sa part pour faire face à la crise que nous traversons. Mais encore une fois, il n'y a rien que nous ne puissions surmonter et il s'agit simplement de faire chaque jour un pas à la fois.

Q. Comment as-tu dû ajuster tes objectifs pour 2020 maintenant que les Jeux ont été reportés ?

R. Mes objectifs pour 2020 : pour l'instant, nous essayons de savoir si nous allons simplement réussir à garder la forme. Et puis si la Diamond League ou l'un des organisateurs de grands rendez-vous d'athlétisme décide qu'il/elle va prévoir des rencontres, nous nous entraînerons pour cela. Évidemment, notre plus grand projet est de décider comment nous allons nous préparer pour les Jeux Olympiques de l'année prochaine. C'est pourquoi nous souhaitons toujours garder la forme et pouvoir maintenir une sorte de saison. Ce n'est pas parce que les Jeux Olympiques ne se tiennent pas que je ne veux pas courir. Mon premier amour, c'est la course à pied, donc c'est ce que je veux faire.

Q. Comment as-tu dû adapter ton entraînement compte tenu de la mise en place de mesures de confinement ?

R. C'est vraiment bizarre et différent. J'ai demandé à tous mes coéquipiers : "Est-ce que c'est la saison la plus risquée que vous ayez jamais vécue ?" La plupart d'entre eux m'ont répondu : "Oui". Nous sommes en mesure de faire quelques exercices. C'est très bizarre. Nous sommes par groupes de six, nous venons tous à des moments différents et nous nous entraînons dans un parc. Nous ne pouvons donc pas faire grand-chose, à peine un peu de course. Tout cela dure environ une heure ou deux, puis on retourne en confinement. Mais cela nous aide à ne pas devenir fous.

On ne peut pas vraiment sprinter parce qu'on court sur de l'herbe. L'herbe absorbe notre énergie. L'herbe est tendre, donc c'est vraiment difficile de faire quoi que ce soit. Et une fois encore c'est un parc, donc cela ressemble à un sentier. Ce n'est pas comme si c'était un grand terrain. Ce sont plutôt des sortes de clairières, dans les bois. Donc c'est très limité. Nous avons trouvé un endroit où nous pouvons faire nos exercices, nos échauffements et courir sur 300 mètres au maximum. Mais il y a une montée au milieu, ce n'est pas plat. On ne peut pas vraiment donner le meilleur de nous-mêmes sur ce sentier, en particulier si on croise des promeneurs avec leurs chiens.

Q. Qu'as-tu fait pour t'occuper d'une autre manière durant cette période ? As-tu des passe-temps ?

Pour ce qui est des loisirs, j'ai doublé le temps que je passe d'ordinaire sur les jeux vidéo et j'ai aussi fait un peu de musique. Mon ami et moi avons travaillé sur une chanson récemment. Je suis sur le point de terminer un album, que j'avais prévu de sortir dans les prochains mois ici et cela m'a permis d'avoir du temps pour me concentrer sur ce projet. À part ça, je joue à des jeux vidéo avec mes amis, j'essaie de rester en contact, d'avoir un peu d'interaction sociale.

Aussi, juste sortir de la maison, un peu. Pas assez pour entreprendre quoi que ce soit, mais juste pour sortir un peu à un moment de la journée. Rester un peu en forme parce qu'on ne sait pas combien de temps cela va durer, mais rester en forme, ne pas devenir fou et juste se goinfrer et manger tout ce que vous voulez. Mais il faut garder la forme, pour être prêt dès que nous pourrons nous entraîner à nouveau à plein régime.

Q. Dans quelle mesure penses-tu que le report des Jeux et les autres mesures mises en place auront un impact sur les autres athlètes et sur toi ?

R. Je ne peux pas parler pour les autres. Je ne peux parler que pour moi, mais j'ai une équipe vraiment très forte maintenant. J'ai un excellent agent, bon nombre de bons médecins autour de moi et nous essayons en ce moment de rester en forme, de nous tenir prêts pour que, lorsque l'occasion se présentera, nous soyons prêts à aller de l'avant et à progresser. Je suis convaincu que tout le monde dans cette équipe pense de la même façon. J'espère vraiment que tout le monde fait les bons choix, en essayant de rester en confinement, mais aussi en s'efforçant de rester sains d'esprit. C'est parfois un peu ennuyeux de rester à la maison. Mais je pense que tout le monde a pris de bonnes décisions en matière de sécurité avec le CIO et avec World Athletics maintenant, et même je vois l'USATF [USA Track & Field], tous étaient très inquiets pour leurs athlètes et cela vous fait du bien quand votre sport, votre organe directeur, est vraiment de votre côté. Tous ont essayé de veiller à ce que tout le monde soit fair-play.

Q. Dans quelle mesure t'es-tu préoccupé de rester en bonne santé durant cette période ?

R. J'ai vraiment suivi mon état de santé, car je suis une personne à risque compte tenu de mes allergies et de mon asthme, lesquels affaiblissent mon système immunitaire. Mais je surveille de près mon alimentation et ma santé en général. Je m'assure de faire les bons gestes et je me lave constamment les mains. Parce qu'en se lavant les mains, on peut se débarrasser de nombreux germes très facilement, très rapidement et très simplement. Mais c'est un peu effrayant parce que j'ai eu la grippe aviaire à l'époque, donc je sais que mon corps est susceptible d'attraper des virus peut-être un peu plus facilement que d'autres personnes, c'est pourquoi je dois juste faire plus attention.

Q. Tu as remporté le 200 m aux Jeux Olympiques de la Jeunesse et aux Championnats du monde. Espères-tu toujours concourir dans le 100 m aux Jeux l'année prochaine à Tokyo ?

R. Oui. Je m'entraîne toujours pour les deux épreuves. Je compte bien viser le 100 m et le 200 m l'année prochaine.

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