Le para-skipper Damien Seguin entre dans l’histoire du Vendée Globe
Le double champion paralympique a offert un spectacle éblouissant dans la course autour du monde en solitaire et sans escale, aussi connu sous le nom de « l’Everest des mers ».
Le double médaillé d'or paralympique Damien Seguin a repoussé les limites du handisport en décrochant la septième place du Vendée Globe, devenant ainsi le premier para-skipper à terminer la prestigieuse course nautique autour du monde.
Dans un voyage qui s'est achevé le 28 janvier, le skipper français était bien parti pour une place historique sur le podium et c'est finalement en 80 jours et 21 heures qu'il a réalisé l'exploit.
Le Vendée Globe, aussi connu sous le nom de l'Everest des mers, est considéré comme la plus grande course à la voile autour du monde, dans laquelle les concurrents doivent naviguer en solitaire, sans escale et sans assistance à travers les océans Atlantique, Indien et Pacifique.
Bien qu’il soit nouveau dans les courses d’IMOCA (voiliers monocoques) et un débutant du Vendée Globe, Seguin a réalisé une performance puissante dès le départ. Le médaillé d'or d'Athènes 2004 et de Rio 2016 en 2,4mR a montré très tôt qu'il avait un niveau de performance supérieur à celui ses concurrents plus expérimentés avec des bateaux plus récents.
« Je n’ai pas vocation d’incarner un modèle », a déclaré Damien Seguin, qui est né sans main gauche. « Mais j'ai toujours pensé que le rôle d'un sportif de haut niveau est de représenter son sport de la meilleure façon possible. J'ai une caractéristique physique qui ne m'empêche pas de réaliser mes rêves. »
Parmi tous les problèmes qu’il a rencontrés pendant la course, il a notamment dû faire face à une entaille de deux centimètres dans le bras gauche qu’il s’est accidentellement faite avec un couteau après 17 jours de navigation. Mais également quelques problèmes techniques avec son pilote automatique et surtout des soucis de voiles.
Après son entrée dans l'océan Pacifique, il s'est retrouvé privé de ses voiles de portant. Un coup dur, surtout pour un bateau sans foil. Pour autant, cela n'a pas entravé ses performances.
Il a tenu la quatrième place sur des milliers de milles, avant d’arriver presque en tête le 12 janvier, à seulement 9,5 milles marins derrière le leader du moment, le Français Charlie Dalin. Après neuf autres jours de bataille acharnée, il est parvenu à se positionner en troisième position avant de finir septième à l'arrivée.
« Le seul message que je veux faire passer c’est celui-ci : "ne vous mettez pas de barrières et ne laissez personne vous en mettre" », a-t-il poursuivi. « On n’empêchera jamais un gamin de rêver, qu’il soit valide ou avec un handicap. Nous avons tous des ambitions dans la vie et la pire des choses serait de nous empêcher d'essayer de les réaliser. »
Par Vendée Globe et le Comité International Paralympique