Des gradins remplis et enthousiastes, au point « qu’on se serait cru au Camp Nou » selon le jeune islandais Helgi Gudjonsson, des joueurs et joueuses offrant un passionnant spectacle, des matches très indécis ou des avalanches de buts, le football a rencontré un beau succès à Nanjing, pour finalement couronner les Chinoises et les Péruviens.
La Chine écrase le Venezuela en finale féminine
La Chine n’a pas fait durer le suspense bien longtemps, devant un public acquis à sa cause au stade Wutaishan, mardi 26 août en finale du tournoi de football féminin qui a connu un succès retentissant. Les Chinoises, une des six équipes participantes, ont battu l’équipe du Venezuela qui avait pourtant fait bonne impression jusque-là.
Wan Wenting ouvrait le score pour la Chine d’une sublime tête après 10 minutes de jeu, puis Xie Qiwen doublait la marque huit minutes plus tard. À la 34e minute, Ma Xiaolan avait porté le score à 3-0, à l’aide d’une excellente pichenette. Les élégantes Wang Yanwen et Fang Jie ont mené de main de maître le milieu de terrain et en deuxième période, Zhang Jiayun et Wu Xi corsait l’addition pour offrir à la Chine un succès sans appel 5-0.
« C’est un bel exploit pour lequel on a travaillé très dur et au final, c’était facile », a estimé la gardienne chinoise Xu Huan. « Je suis extrêmement fière. C’est énorme, on a tout donné pour cette victoire. » Cette équipe de Chine affiche de belles promesses dans la perspective des prochains Jeux Olympiques, une compétition où son palmarès reste encore à écrire.
En petite finale, le Mexique a battu la Slovaquie 3-1. La malheureuse Slovaque Andrea Herbrikova trompait sa propre gardienne pour donner l’avantage au Mexique, qui aggravait le score grâce à une volée sensationnelle de Montserrat Hernandez. Les Européennes revenaient dans le match par l’intermédiaire d’un autre but contre son camp, cette fois inscrit par la Mexicaine Diana Anguiano, mais sa coéquipière Daniela Garcia redonnait un avantage de deux buts au Mexique à la 79e minute.
« C’est le plus beau moment de ma vie », se réjouissait la Mexicaine Maria Maldonado. « Personne parmi nous n’a jamais gagné de médaille dans quoi que ce soit auparavant. C’est incroyable de monter sur le podium. »
Après avoir essuyé des revers 10-0 et 9-0, la Namibie a cependant connu une belle amélioration et a terminé le tournoi par une courte défaite 3-2 en barrage pour la 5e place face à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Et surtout, les joueurs africaines n’ont jamais baissé les bras. « Nous avons beaucoup appris », a admis la chef de mission namibienne Monica Bohm. « Nous n’avons pas eu de chance en tombant dans un groupe comprenant deux équipes expérimentées, la Chine et le Mexique ».
« Les Chinoises s’entraînent ensemble tous les jours depuis quatre ans. Nous sommes en plein développement, beaucoup de filles n’avaient jamais quitté la Namibie. Nous manquons de financement », a poursuivi Monica Bohm, « les filles ont disputé, dans ce tournoi, leur premier match compétitif ensemble. Le talent est là, mais le fait d’avoir disputé ce tournoi aura ouvert les yeux de notre association nationale et du gouvernement. »
« Même si nous avons perdu, nous nous sommes mesurées à d’autres équipes et nous avons beaucoup appris sur le concept des Jeux Olympiques. Le sport fait partie d’un tout. »
Football masculin : Le Pérou sacré au « Camp Nou » de Nanjing
Deux semaines après le coup d’envoi du tournoi de football des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nanjing 2014, entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Venezuela chez les dames, la compétition s'est achevée le mercredi 27 août, au terme d’une belle soirée qui a vu les Péruviens sacrés en finale après avoir battu la République de Corée 2-1.
Jeong Wooyeong donnait pourtant l’avantage aux Coréens au cours d’une première période qui voyait les deux formations rater une multitude d’occasions franches. Le Péruvien Franklin Gil finissait par égaliser en deuxième période, puis son capitaine Fernando Pacheco exécutait une sublime frappe pour offrir au Pérou la médaille d’or.
« Nos garçons sont extrêmement fiers d’être venus d’Amérique du Sud pour remporter la médaille d’or », a déclaré le chef de mission péruvien, Alonso De La Guerra.
En petite finale, l’Islande a battu le Cap-Vert 4-0. Aux buts de Kolbeinn Finnsson et de Torfi Gunnarsson venait s’ajouter un but contre son camp de Fabio en première période. L’attaquant islandais Helgi Gudjonsson, la vedette incontestée du côté des Scandinaves, enfonçait le clou à la 62e minute.
Les interviews d’après-match reflètent à quel point les athlètes ne s’attendaient pas à une compétition d’une ampleur aussi phénoménale. Le public était en effet venu en nombre pour supporter des moins de 15 ans comme s’ils disputaient la finale de la Ligue des champions.
« C’était incroyable dans le stade, on aurait dit qu’on jouait au Camp Nou », s’est extasié Gudjonsson. « Le bruit était énorme. D’habitude en Islande, on joue devant 40 personnes. Vous auriez pu faire entrer la moitié de la population de notre pays dans ce stade. »
Mardi 26 août, le Honduras a battu le Vanuatu 5-0 en barrage pour la 5e place. Vanuatu s’était déjà incliné 9-0 face à la Corée et 7-1 contre le Cap-Vert, mais l’expérience vécue à Nanjing a été formidable pour les insulaires. « Il ne faut pas oublier qu’il s’agit, pour ces garçons, de leur première participation à une compétition de football organisée », rappelle le chef de mission de Vanuatu, Karlo Malau.
« Ils ont peut-être encaissé beaucoup de buts, mais l’expérience a été très fructueuse. Nous leur avons offert une certaine liberté dans le village olympique, auquel ils ne sont pas habitués. Ils ont grandi en tant qu’hommes. « Ils ont passé un super séjour, mais ce fut aussi un excellent processus d’apprentissage. Les programmes d’éducation culturelle ont été un vrai succès. »
« Ils se sont fait beaucoup d’amis du Brésil ou d’Argentine, des pays qui produisent des footballeurs qu’ils adulent. Ce seront de meilleures personnes quand ils partiront de Nanjing », a conclu Karlo Malau.