Le BXM redevient américain, Mariana Pajon conserve brillamment son titre

Le BMX est redevenu américain, son pays d'origine, sur la piste de Deodoro, où Connor Fields, le « kid » de Las Vegas, a remporté vendredi le titre olympique. Dans le BMX dames, force est restée comme aux Jeux de Londres à la Colombienne Mariana Pajon, sacrée pour la deuxième fois.

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Le BXM redevient américain, Mariana Pajon conserve brillamment son titre
(Getty Images)

« Je ne peux pas décrire cela. C’est un moment dont j’ai rêvé depuis l’âge de 16 ans. Entendre finalement les mots « Champion Olympique » suivis de mon nom, honnêtement c’est un rêve. Mais demain, je vais me réveiller, et ce sera devenu réel » s’est exclamé Connor Fields.

Fields, qui est né à Dallas mais vit à Las Vegas, a mis fin aux déceptions successives des Américains, frustrés par le Letton Maris Strombergs depuis que le BMX est apparu au programme olympique à Beijing en 2008. Cette fois, Strombergs a été sorti en quarts de finale, comme le champion du monde en titre, le Français Joris Daudet. La piste était libre pour les Américains qui ont laissé les Australiens (Anthony Dean, Sam Willoughby) dominer les deux demi-finales, dans les trois manches.

Fields a tout donné pour la finale qu'il s'est adjugée nettement devant le Néerlandais Jelle van Gorkom, battu de 68 centièmes de seconde. Un autre Américain, Nicholas Long, a failli monter sur le podium. Mais, après réexamen de la photo-finish, le jury a octroyé la médaille de bronze au Colombien Carlos Alberto Ramirez, pour 5 millièmes de seconde.

Le nouveau champion olympique, qui est entraîné par l'ancien champion olympique de vitesse par équipes sur piste, le Britannique Jamie Staff, a enfourché son premier BMX à l'âge de 8 ans. "Con-man", son surnom, participait aux Jeux pour la deuxième fois. En 2012, à moins de 20 ans, il s'était classé 7e de la finale olympique de Londres.

« Une fois dans le portillon de départ, j’ai souri intérieurement et je me suis dit : « je vais poser toutes les cartes sur la table, et je vais tenter ma chance! » a expliqué Connor Fields. « J’ai fait le meilleur départ de toute ma vie. J’ai vu directement vu la lumière et je suis arrivé dans le premier virage en 2e position. A partir de là, l’instinct a pris le dessus et je suis passé devant. Il y a eu un moment sur la fin où j’ai réalisé que j’étais en train de gagner. Il y avait l’or à 70 mètres de moi. Je suis tombé à genoux, je ne pouvais pas y croire… »

Pour le néerlandais Jelle Van Gorkom, ce sont « neuf années de préparation. C’est juste incroyable. Je me suis senti fort chaque jour, en course, et ma confiance a augmenté. C’était difficile de trouver la bonne ligne, mais à chaque run, je me sentais de mieux en mieux. Je savais que j’étais 3e dans le dernier virage, mais j’en voulais plus. J’ai alors pris un risque et j’ai arraché l’argent. C’est incroyable de gagner une médaille au milieu d’un plateau si fort. »

Médaillé de bronze à la photo finish, le Colombien Carlos Alberto Ramirez Yepes ne manque pas de dire que « cette médaille à le goût de l’or. Il y avait tellement de Colombiens dans les gradins, ils m’ont donné l’énergie et j’ai cru que tout était possible jusqu’au dernier coup de pédale. »

Mariana Pajon impériale

Pour Mariana Pajon, encouragée par la bruyante colonie de supporters colombiens, la finale de Rio s'est avérée une simple confirmation de sa supériorité. Créditée du meilleur temps des qualifications, la Colombienne de Medellin a justifié son titre mondial acquis à domicile fin mai en dominant largement la finale.

Dotée d'un gabarit léger (1,59 m pour 53 kg), la jeune femme passe pour une surdouée du BMX. Elle compte à son actif trois titres mondiaux (2011, 2014, 2016), le premier acquis dès sa deuxième année dans la catégorie élite.

A Rio, la Colombienne, qui partage la vie de Vincent Pelluard, ancien champion de France de BMX, a privé les Etats-Unis du « doublé ». C'est en effet une Américaine, Alise Post (la fiancée de l'Australien Willoughby), qui a récolté la médaille d'argent.

Les victoires se répètent pour la brillante Mariana Pajon, mais gagner un 2e titre olympique à Rio : « C’est mieux que n’importe quoi d’autre. Déjà, gagner deux fois l’or, c’est complètement fou. Je me suis sentie à la maison avec autant de Colombiens massés dans les gradins. Ils m’ont apporté beaucoup d’énergie ».

Alise Post a expliqué que sa médaille n’était pas celle qu’elle aurait souhaité. « J’avais les jambes ! Mais Mariana Pajon a fait une grande course. Je sentais que j’avais une chance de gagner avec mes jambes aujourd’hui, mais je ne peux pas être plus heureuse avec l’argent. C’est juste génial. »