La reine Annemarie Moser-Pröll enfin couronnée

À son arrivée à Lake Placid en 1980, Annemarie Moser-Pröll avait déjà remporté plusieurs médailles d'or aux Championnats du Monde FIS et deux médailles d'argent olympiques. Mais malgré son statut de meilleure athlète féminine de ski alpin, elle n'avait jamais terminé en première place d'une épreuve de descente ou de slalom géant aux Jeux Olympiques.

La reine Annemarie Moser-Pröll enfin couronnée

À l'instar de son intrépide compatriote autrichien Franz Klammer, Pröll avait acquis une réputation redoutable grâce à son audace et à sa force physique, qui lui permettaient de dévaler les pistes en suivant des lignes plus difficiles et plus rapides.

Ce style téméraire et courageux (elle choisissait presque toujours un tracé plus risqué que ses concurrentes plus prudentes) lui avait valu le surnom de Tigresse de Kleinari de la part de ses fervents supporters.

Après des débuts décevants en Coupe du Monde à seulement 14 ans, Pröll remporta sa première course en 1969 et passa réellement sur le devant de la scène deux ans plus tard, en devenant la plus jeune athlète à terminer en tête du classement général de la Coupe du Monde FIS. Elle réussit l'exploit de défendre son titre cinq ans de suite et décrocha également une médaille d'or en descente aux Championnats du Monde de St Moritz en 1974.

Pröll connut l'apogée de sa carrière entre 1970 et 1975. Mais son désir de victoire était tel que les deux médailles d'argent qu'elle gagna à Sapporo en 1972 (terminant derrière la Suissesse Marie-Theres Nadig en descente et en slalom géant, malgré son statut de grande favorite) furent pour elle des échecs cuisants.

Elle déclara aux journalistes : « Deux médailles d'argent ne font pas une médaille d’or ». Lorsqu'elle se retira subitement de la compétition en 1975 à l'âge de 22 ans, la récompense olympique ultime semblait lui avoir échappé à jamais.

Elle épousa le vendeur de skis Herbert Moser et s'occupa de son père en fin de vie, manquant les Jeux Olympiques d'Innsbruck de 1976. Puis, Pröll fut soudain de retour sur le circuit. En 1979, elle remporta le titre mondial pour la sixième fois, et elle revint à la compétition olympique l'année suivante pour terminer ce qu'elle avait commencé en 1972.

La saison de Moser-Pröll avait été médiocre : elle n'avait gagné qu'une seule course de descente tandis que Nadig continuait à dominer la discipline. Mais lorsqu'elle s'élança en sixième position sur la piste de Whiteface Mountain, avec le style agressif qui la caractérisait, elle décrocha la première place avec un temps de 1:37.52, devant Hanni Wenzel et Nadig.

Ayant finalement réussi à empocher une médaille d'or olympique, la Tigresse se retira à nouveau pour s'installer dans son village natal près de Salzbourg. Là, elle ouvrit le Weltcup-Café Annemarie, où l'on pouvait admirer sa collection impressionnante de trophées et de médailles.

Annemarie Moser-Pröll détient le record féminin du nombre de victoires en Coupe du Monde FIS, avec un total de 62 victoires, dont 36 en descente.

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