La patineuse Annie Borckink crée la surprise dans le 1 500 m

Annie Borckink provoqua l'une des grandes surprises des Jeux de 1980 à Lake Placid en décrochant la victoire lors du 1 500 mètres féminin de patinage de vitesse, établissant par la même occasion un nouveau record olympique.

La patineuse Annie Borckink crée la surprise dans le 1 500 m

Les Pays-Bas étaient réputés pour leur excellence dans cette discipline et depuis les années 1960, leur système d'entraînement avait produit toute une série de médaillés d'or et d'argent, dont Christina Baas-Kaiser et Carolina Geijssen. Aux Jeux Olympiques d'Hiver de 1972 à Sapporo, les patineuses néerlandaises s'étaient classées deuxième, troisième et quatrième au 1 500 mètres, tandis que la gagnante, Dianne Holum, était une Américaine entraînée par un Néerlandais !

Mais l'équipe néerlandaise de patinage de vitesse qui se rendit à Lake Placid en 1980 était affaiblie par des querelles internes. Son succès olympique semblait plus qu'incertain. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que personne ne croyait aux chances de Borckink, infirmière en maison de retraite, pour la course de 1 500 mètres, d'autant que peu de temps auparavant elle avait terminé 21e lors du 500 mètres.

En fait, on la considérait déjà comme dépassée. Elle n'avait jamais remporté de championnat et n'avait jamais fait mieux qu'une quatrième place au 1 500 mètres au niveau international. L'été précédent les Jeux de Lake Placid, elle s'était fracturé la cheville si gravement qu'elle avait dû porter un plâtre et avait même failli devoir dire adieu à la compétition.

Après une performance médiocre aux derniers Championnats du Monde, sa qualification pour les Jeux de 1980 relevait du miracle, et pourtant l'entraîneur Dick de Vroomen crut en elle.

À 28 ans, elle était l'athlète la plus âgée à concourir à Lake Placid. Tout le monde, et en particulier les médias, avait les yeux rivés sur Beth Heiden, dont le frère Eric était un véritable héros du patinage de vitesse américain, qui allait triompher dans toutes les compétitions masculines et rafler un total sans précédent de cinq médailles d'or.

Le 1 500 mètres fut une course effrénée. La surface parfaitement lisse du tout nouvel anneau de vitesse réfrigéré de 400 mètres permit en effet à 19 des 30 concurrentes de battre le précédent record olympique de 2:16.58, établi par la Soviétique Galina Stepanskaya à Innsbruck quatre ans auparavant.

Au terme de l'épreuve, Borckink et sa coéquipière Ria Visser, une étudiante de 18 ans, avaient réécrit l'histoire olympique des Pays-Bas en décrochant respectivement l'or et l'argent. Borckink, qui n'avait jamais remporté la moindre grande course, venait d'améliorer l'ancien record de cinq secondes, avec un temps remarquable de 2:10.95.

« Elle a commencé à s'entraîner sur le tard, c'est peut-être ça son secret, » déclara Dick de Vroomen en plaisantant avec les journalistes. Quelle qu'ait été l'inspiration de Borckink ce jour-là, ce fut la course de sa vie et elle ne répéta jamais cet exploit.

Cette médaille d'or inespérée lui valut également le titre d'athlète féminine néerlandaise de l'année en 1980. Elle se retira peu après de la compétition et tient aujourd'hui un magasin d'articles de sport à Dronten.

Plus de