La jeune inconnue Kye Sun-hui sidère la planète judo

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La jeune inconnue Kye Sun-hui sidère la planète judo
(Getty)

À Barcelone 1992, la judokate Ryoko Tamura, 16 ans, crée la surprise en atteignant la finale de la compétition des super-légers. Si l’adolescente japonaise échoue finalement pour l’or, elle n’en acquiert pas moins confiance et détermination pour conquérir le monde. Et c’est justement ce qu’elle va faire durant les quatre années suivantes.

Mesurant moins de 1,50 m, Ryoko Tamura ne perd pas le moindre combat entre Barcelone 1992 et Atlanta 1996. Lorsqu’elle se présente sur le sol américain, elle reste sur une série victorieuse de 84 matchs qui lui a permis d’obtenir au passage deux titres mondiaux. Au Japon, elle est désormais une grande vedette sportive et la plupart des gens pensent qu’elle va devenir à coup sûr championne olympique.

Ils ne sont pourtant pas au bout de leurs surprises. Si Ryoko Tamura atteint à nouveau la finale, comme prévu, le scénario initial va subir ensuite une petite entorse. Pour la seconde édition des Jeux consécutive, une jeune fille de 16 ans est en finale et la Japonaise qui avait fait sensation quatre ans plus tôt se retrouve opposée à une Nord-Coréenne peu connue du nom de Kye Sun-hui.

Si Kye est inconnue de la plupart des concurrentes, la réciproque est totalement vraie et cela ne l’émeut guère. Ryoko Tamura est peut-être une star internationale mais il n’empêche que la jeune Nord-Coréenne n’a jamais vu le moindre de ses combats. Et cela semble plutôt jouer en sa faveur. Loin d’être intimidée, elle ignore tout de la réputation de son adversaire.

Kye Sun-hui passe ainsi à l’attaque d’entrée, décontenançant la Japonaise confrontée d’ordinaire à des adversaires plus prudentes. Pendant la majeure partie de la finale, les deux combattantes se neutralisent, mais à 22 secondes de la fin, Kye Sun-hui réussit à prendre l’avantage sur un accrochage de jambe. Puis, dans les dernières secondes, elle marque à nouveau un avantage, scellant ainsi l’une des plus grosses sensations de ces Jeux.

La Nord-Coréenne gagnera une médaille de bronze quatre ans plus tard à Sydney et complétera sa collection de médailles par de l’argent à Athènes 2004. En Australie comme en Grèce, la médaille d’or revient à Ryoko Tamura qui obtiendra ensuite du bronze en 2008, une performance qui lui vaut d’entrer dans le club fermé des athlètes ayant été médaillés lors de cinq éditions consécutives des Jeux.

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