La recette pour se couvrir de gloire olympique n’est pas toujours aisée. Il faut une bonne dose d’envie, une pincée de détermination et saupoudrer le tout avec l’intention de ne jamais baisser les bras. Parfois, il faut aussi savoir passer outre la douleur mentale et physique.
L’Américaine Kerri Strug fait partie de l’équipe de gymnastique des États-Unis qui, à Atlanta 1996, tente de décrocher la première médaille d’or du pays dans ce sport.
Encouragées par un public en furie, elles dominent les débats et comptent déjà une belle avance à un tour de la fin.
Le dernier agrès est le saut de cheval. Les quatre premières gymnastes – Jaycie Phelps, Amy Chow, Shannon Miller et Dominique Dawes – ont obtenu de bons scores, mais Dominique Moceanu rate complètement ses deux tentatives. Les Américaines comptent sur Strug pour valider la victoire.
Sur le papier, rien de plus facile. Strug se spécialise dans cet agrès et choisit un cheval qu’elle a réussi à dompter par le passé. Mais pas aujourd’hui... Au lieu de cela, elle se réceptionne mal, entend un craquement et ressent immédiatement une douleur aiguë à la cheville gauche.
Elle souffre atrocement et ne peut plus sauter. Son entraîneur la supplie de continuer, insistant sur le fait que l’équipe tout entière a besoin d’elle pour obtenir un bon score. Ses coéquipières l’encouragent aussi à tenter le dernier saut. Aucune d’entre elles ne comprend vraiment la gravité de la blessure. Elles savent qu’une bonne prestation au saut de cheval leur permettrait de décrocher l’or plutôt que l’argent.
Repoussant donc les limites de la douleur, Strug saute, se réceptionne, sourit pour les juges et s’écroule après avoir reçu la note de 9,712. La médaille d’or est dans la poche, même si au final, les Américaines l’auraient également décroché sans la bravoure de Strug.
Le courage dont Strug a fait preuve pour le bien de son équipe symbolise parfaitement comment les sportifs repoussent leurs limites pour faire face à l’adversité.