La consécration pour Eliud Kipchoge dans le marathon!

Londres par deux fois, Berlin, Chicago, Rotterdam : le Kényan Eliud Kipchoge, vainqueur des plus grands marathons du monde ces dernières années, a obtenu la consécration suprême avec le titre olympique de la plus mythique des épreuves, dimanche, au dernier jour des Jeux de Rio 2016.

La consécration pour Eliud Kipchoge dans le marathon!
(Getty Images)

« Ma carrière est fantastique, avoir ce titre olympique était quelque chose que j'avais à l'esprit en permanence », a confié le Kényan de 31 ans. Eliud Kipchoge peut savourer cette médaille d'or, lui qui est passé sur la route après une carrière sur piste déjà remarquable : champion du monde du 5000 m en 2003 à Paris, vice-champion olympique en 2008 et médaillé de bronze olympique en 2004 sur la distance.

Il devient ainsi le deuxième Kényan de l'histoire, seulement, à remporter le marathon des Jeux Olympique, après le prodige Samuel Wanjiru en 2008 à Beijing. Dominateur en 2 heures 08 minutes et 44 secondes, Eliud Kipchoge a devancé l'Ethiopien Feyisa Lilesa (2h09:54.), médaillé d'argent, et l'Américain Galen Rupp (2h10:05.), qui décroche le bronze après avoir terminé cinquième du 10.000 m la semaine passée.

Le parcours du marathon des Jeux Olympiques de Rio a permis de faire découvrir quelques-uns des plus beaux sites de la « Ville merveilleuse » : en contrebas du Pain de Sucre et du Corcovado, le Christ rédempteur en juge de paix, avant d'arriver en rythme au Sambodrome, théâtre du célèbre carnaval et quartier des écoles de samba.

Eliud Kipchoge termine en solitaire

La pluie a pimenté cette épreuve mythique, la dernière compétition d'athlétisme des Jeux de Rio 2016. L’américain Galen Rupp, partenaire d'entraînement de Mo Farah, avait fait un pari de toute beauté : cinquième du 10.000 m le 13 août dernier, il souhaitait mettre à mal l'hégémonie africaine, qui a fait des 42,195 km olympiques une chasse gardée ces dernières années. Mais cela n’a pas fonctionné jusqu’au bout.

La course s'est, comme d'habitude, décantée aux alentours du 30e kilomètre, où l'écrémage s'est fait plus conséquent. Un groupe d'une dizaine d'hommes s'est alors formé autour de Kényans, d'Ethiopiens et de Rupp, mais sans le champion olympique en titre, l'Ougandais Stephen Kiprotich, décroché. 

Le rythme s'est encore accéléré et un quatuor composé de Kipchoge, de Rupp et des Ethiopiens Lilesa et Lemi Berhanu s'est détaché au 32e kilomètre. Berhanu allait craquer rapidement pour laisser le trio en découdre. Puis Rupp cédait à son tour au 35e kilomètre et Kipchoge en profitait pour placer une accélération qui décramponnait Lilesa.

Le récital du Kényan pouvait alors débuter. Avec en point d'orgue, le contournement du Musée de Demain, en baie de Guanabara non loin de l'arrivée, pour une image de carte postale en phase avec la beauté de Rio et le palmarès de Kipchoge.

« C’est la plus belle médaille de toute ma vie » a réagi le champion olympique. « Ca n’était pas facile, mais je me suis senti confortable. Les cinq et quelques kilomètres que j’ai terminés tout seul sont intervenus alors que mon esprit se détendait. Je suis un homme qui croit dans la planification et la préparation. Je vais retourner au Kenya et m’assoir avec mon coach pour planifier mon futur ». En attendant : « Cela veut dire beaucoup de choses pour le Kenya. C’est la première fois qu’un homme et une femme de notre pays gagnent le marathon aux Jeux Olympiques. C’est crucial pour nous. »

Galen Rupp s’est montré admiratif devant le grand champion qu’il a accompagné sur le podium : « Eliud est évidemment le plus grand marathonien en activité. Ce n’est pas le coureur d’un coup, qui a fait une seule grande course. Lui l’a fait encore, encore et à nouveau encore. ».

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