La brillante Katarina Witt récompensée de son dur labeur

Étoile est-allemande de la glace, Katarina Witt a été couronnée reine du patinage artistique et propulsée au faîte de la renommée mondiale en 1984 aux Jeux de Sarajevo, après avoir remporté le duel qui l’opposait à Rosalyn Sumners, sa rivale américaine. Préparée pour la gloire olympique dès son plus jeune âge par Jutta Muller, son extraordinaire entraîneuse, Katarina a vu son talent éclore rapidement grâce à un programme d’entraînement intensif – sept heures par jour, six jours sur sept – allié à ses aptitudes naturelles.

La brillante Katarina Witt récompensée de son dur labeur

Elle remporte son premier titre national en 1980 à l’âge de 15 ans et enchaîne deux ans plus tard avec une deuxième place européenne avant de décrocher en 1983 le premier de ses six titres consécutifs sur le Vieux continent.

Dans le même temps, de l’autre côté du Rideau de fer, Rosalyn Sumners poursuit une carrière étrangement presque similaire et se présente à Sarajevo avec le titre de championne du monde. Parmi les engagées figure aussi une autre Américaine, Elaine Zayak, qui a gagné le titre mondial en 1982. Le décor est donc planté en Yougoslavie pour une confrontation olympique d’envergure.

Lors des figures imposées, Sumners débute bien et se classe troisième, laissant Katarina Witt à la traîne en troisième position. Mais dans le programme court, l’Allemande de l’Est, vêtue d’un costume folklorique de son pays, prend un petit avantage après le passage de l’Américaine qui a commis quelques erreurs techniques mineures.

Dans la Zetra Arena, la compétition atteint les sommets lors du programme libre qui compte pour la moitié de la note totale. Katarina, patineuse instinctive et élégante dont le style est décrit comme « de la poésie en mouvement », souffle la victoire à Rosalyn Sumners, la favorite, qui a retenu deux de ses trois triple sauts.

L’audace de Katarina Witt paye, puisqu’elle capture l’imagination des juges. Six d’entre eux la classent au premier rang et elle remporte l’or par la plus infime des marges. Après son triomphe, la jeune et belle patronne de la glace recevra, dit-on, plus d’un million de lettres de ses admirateurs, ce qui lui a peut-être fourni l’inspiration pour décrocher son premier titre mondial la même année.

Elle le conservera l’année suivante et y ajoutera un troisième titre en 1987. L’année suivante aux Jeux d’hiver canadiens de Calgary, Katarina est favorite pour l’or mais une nouvelle adversaire américaine, Debi Thomas, est lancée à ses trousses, plantant le décor pour un nouveau choc de haut niveau sur la glace.

Coïncidence, les deux patineuses choisissent le même morceau pour leur programme libre, un extrait de Carmen, l’opéra de Bizet. Elles occupent alors les deux premières places – l’Allemande devant l’Américaine – au terme des figures imposées et du programme court. Katarina Witt va effectuer une triple boucle incomplète, laissant ainsi le champ libre à Debi Thomas pour l’or, mais l’Américaine va rater trois de ses sauts, et permettre à l’Allemande de conserver son titre acquis en 1984.

Après avoir rejoint les rangs professionnels peu après, Katarina effectuera son grand retour olympique en 1994 à Lillehammer où elle terminera septième de l’épreuve dames de patinage artistique. En Norvège, elle patine sur la musique de Que sont devenues les fleurs ?, message de paix adressé à Sarajevo, totalement bouleversée à l’époque par le conflit des Balkans.

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