L’unité dans la diversité : les athlètes des JOJ franchissent les barrières pour concourir sous le signe de la solidarité
Alors que les Nations Unies célèbrent la Journée internationale de la solidarité humaine le 20 décembre, olympic.org revient sur certaines des actions de solidarité les plus mémorables des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2018 à Buenos Aires.
Durant les JOJ de 2018 à Buenos Aires, on a pu voir des athlètes de différents Comités Nationaux Olympiques (CNO) mettre de côté leur allégeance patriotique pour concourir ensemble dans plusieurs épreuves par équipes multi-CNO.
Cette unité dans la diversité est un des fondements de chaque édition des JOJ. Ces épreuves d’un nouveau genre contribuent à faire tomber les barrières et à rassembler des athlètes d’origine différente pour donner plus de sens à la camaraderie et à la communauté. Le format unique de ces épreuves multi-CNO continue de viser juste parmi les athlètes. Voici les réflexions de certains d’entre eux sur leur expérience vécue à Buenos Aires …
Un symbole d’amitié
La rivalité sportive de longue date régnant entre l’Inde et le Pakistan (surtout sur les terrains de hockey et de cricket) s’est inversée sur les installations de tir de Buenos Aires lorsque les athlètes des deux pays voisins se sont réunis pour concourir dans une même équipe. Âgés de 16 ans, Chaudhary Saurabh, l’Indien, et Nubaira Babur, le Pakistanais, ont formé une équipe dans l’épreuve multi-CNO du 10m pistolet à air. Les coéquipiers ont salué un partenariat unique.
“Je ne peux que me réjouir si notre association est perçue comme un symbole d’amitié”, expliqua Babur après leur défaite sur le score de 10-3 contre le duo croate-biélorusse formé par Marijana Matea Strbac et Abdul-Aziz Kurdzi lors du tour de qualification des 16 meilleurs. “Tout le monde a le mot rivalité à la bouche mais je ne pense pas qu’un seul de nous se soit soucié du fait que nous venons d’Inde et du Pakistan”.
“Je ne suis pas tant que ça le cricket ni les autres sports donc je n’ai pas grand-chose à dire sur les affrontements sportifs entre l’Inde et le Pakistan », ajouta Saurabh. “Mais nous n’avons pas été soumis à une pression particulière juste parce que nous venons d’Inde et du Pakistan”.
Ensemble nous avons été plus forts
Le relais mixte de triathlon a rassemblé des athlètes regroupés par continent. C’est ainsi que Sif Bendix Madsen (DEN), Alessio Crociani (ITA), Anja Weber (SUI) et Alexandre Montez (POR) ont formé l’équipe à succès "Europe 1" qui a décroché la médaille d’or. Triomphants, les athlètes n’ont pas manqué de souligner qu’ils quitteraient Buenos Aires non seulement avec une nouvelle médaille mais également avec de nouveaux amis grâce au format multi-CNO.
“L’amitié entre athlètes de pays différents peut faire bouger les choses”, expliqua Montez, également médaillé d’argent dans l’épreuve individuelle messieurs. “Je ne connaissais pas mes coéquipiers avant cette compétition, je les avais seulement vus dans nos épreuves individuelles mais maintenant je peux dire que nous sommes tous devenus amis. Ça a vraiment bien marché”.
Madsen a elle aussi vanté l’expérience. “J’ai adoré”, a-t-elle déclaré. “C’était super de faire équipe avec de nouvelles personnes et d’apprendre à les connaître. Ensemble nous avons été plus forts”.
Il n’y a pas que les athlètes montés sur la plus haute marche du podium qui ont apprécié le caractère unique de l’épreuve ; ainsi l’Espagnol Igor Bellido Mikhailova – troisième avec l’équipe ‘Europe 3’ – pense que le format est la parfaite illustration de l’esprit des Jeux Olympiques.
“C’est une chance incroyable que de rencontrer et d’apprendre à connaître des gens d’autres horizons avec lesquels nous n’avons habituellement pas l’occasion de parler”, expliqua-t-il. “Notre sport est en fait un sport individuel qui ne nous permet pas de nous faire de bons amis dans les autres équipes. Mais aujourd’hui ça a été un très bon moyen de se faire de bons amis. Et c’est aussi à ça que les Jeux Olympiques devraient servir, non ?”
Nous nous sommes rassemblés dans un même but
Rassembler dans une même équipe des épéistes originaires de France, de Hongrie, d’Italie et d’Ukraine peut présenter des problèmes de communication mais les médaillés d’or de l’équipe d’escrime multi-CNO estiment que cela a fait partie de l’expérience.
Réunis sous la bannière de l’équipe "Europe 1", Kateryna Chorniy (UKR), Martina Favaretto (ITA), Liza Pusztai (HUN), Davide di Veroli (ITA), Armand Spichiger (FRA) et Krisztian Rabb (HUN) sont montés sur la plus haute marche du podium à Buenos Aires, ce qui a noué des liens uniques entre eux. “Même si nous venions tous de pays différents c’était vraiment bien car nous avions tous le même objectif, ce qui était super”, expliqua Martina Favaretto, spécialiste du fleuret. “Nous avons essayé de nous entraider malgré la barrière des langues en communiquant simplement, avec les mots que nous connaissons. Ça a vraiment été super de se faire des amis parmi des athlètes d’autres pays et de partager des moments si forts avec eux”.
Nous serons amis pour toute la vie
L’équipe multi-CNO de l’épreuve des sports équestres a mis les nerfs de tout le monde à rude épreuve alors que les équipes d’Amérique du nord et d’Europe bataillaient pour la médaille d’or dans l’épreuve d’obstacles éliminatoire captivante et que l’équipe d’Afrique avait créé la surprise en s’adjugeant le bronze. Cette dernière a ensuite révélé que le fait d’avoir participé ensemble à un camp d’entraînement préparatoire en Afrique du Sud lui avait permis d’accroître ses chances de podium. D’après un membre de l’équipe, Hannah Garton (RSA), cela a permis d’instaurer un esprit d’équipe avant même d’arriver à Buenos Aires.
“C’est sûr, cela a noué des liens plus forts, nous a unis en tant qu’équipe et créé un meilleur esprit d’équipe. Cela nous a vraiment rapprochés, et je pense que nous resterons amis pour la vie. C’est génial”.
Les cavaliers nord-américains semblent eux aussi prêts à rester en contact les uns avec les autres après avoir décroché l’or. Ainsi, Pedro Espinosa (HON) a indiqué que l’équipe avait créé un groupe de messages. “Nous sommes tous parvenus à entrer en relation malgré nos origines si différentes. Nous sommes désormais tous amis“.