L’or en ligne de mire : Shoma Uno patine avec les favoris à PyeongChang
Depuis qu’il a remporté deux médailles aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver (JOJ) d’Innsbruck 2012, le patineur artistique japonais Shoma Uno a été couronné champion du monde junior, a décroché la victoire aux Jeux asiatiques d’hiver et s’est classé deuxième aux Championnats du monde
Après avoir joué sa partition dans l’épreuve par équipes mixte de patinage artistique avec le Japon (5e) - et un total impressionnant de 103,25 dans le programme libre hommes, le meilleur score, le patineur de 20 ans figure désormais parmi les favoris pour le podium de l’individuel hommes. Il revient sur les répercussions positives que ses expériences aux JOJ ont eues jusqu’à présent sur sa carrière…
Quels souvenirs gardez-vous des JOJ d’hiver, Innsbruck 2012 ?
La seule chose dont je me souvienne à propos des Jeux Olympiques de la Jeunesse, c’est que ce stade de carrière ne dure pas très longtemps. C’était une bonne expérience et je pense que je continuerai à en bénéficier dans le futur.
Que vous a apporté cette médaille ?
Plus que le résultat, j’ai beaucoup appris de l’environnement de travail qui était totalement différent de ce que je connaissais habituellement. D’ordinaire, je passais de nombreuses heures à l’entraînement, mais lors de ce genre de compétition, on ne peut pas s’entraîner autant qu’on le voudrait et j’ai dû m’adapter. L’expérience me profite encore aujourd’hui, car j’ai appris qu’il n’est pas nécessaire d’être surentraîné pour réussir. Je n’ai pas besoin de m’entraîner cinq ou six fois par jour. C’est surtout cela qui m’a marqué.
L’expérience a été très agréable. Je pense que c’est une bonne préparation pour les athlètes qui souhaitent participer aux Jeux Olympiques.
Qu’est-ce qui a changé dans votre vie d’athlète de haut niveau après votre titre mondial junior de 2015 ?
Passer du stade de débutant à celui de junior a été un peu difficile. Chez les débutants, j’étais en quelque sorte dans une bulle, mais quand je suis passé chez les juniors, je ne pouvais pas faire tous les sauts que les autres faisaient et c’était frustrant. C’était donc difficile au début, mais l’expérience reste l’expérience et c’est la façon de l’intégrer et de la gérer dans le temps qui importe. En tant que junior, on n’a pas terminé sa croissance et on n’a peut-être pas le loisir de réaliser tous les sauts qu’on veut. Il faut donc être patient et de ne pas se préoccuper de ce que font les patineurs seniors.
Tout a vraiment changé très très vite pour moi au fil de ma progression. Mais durant ma carrière junior, la dernière année notamment, j’ai bataillé pendant longtemps. Le triple axel me posait des problèmes et je n’arrivais pas à passer les quads comme les autres patineurs. Mais dès lors que j’ai réussi pour la première fois un quadruple boucle piquée, tout a changé. Du coup, les choses avec lesquelles je me débattais et les soucis se sont envolés. Ça m’a donné confiance en moi. Mais on ne sait jamais ce qui va changer à l’intérieur de soi.
Quelle est l’importance de cet aspect mental en compétition ?
Je continue à travailler sur le mental. Quand on est junior, on n’a rien à perdre et il faut simplement continuer à avancer. Mais lorsqu’on arrive chez les seniors, on rencontre des obstacles. On apprend ainsi à les gérer au fur et à mesure qu’ils se présentent. Il suffit alors de réfléchir à la meilleure solution au lieu d’y penser en boucle.
Vous avez déjà participé à l’épreuve de patinage artistique par équipes mixte ici à PyeongChang, en terminant premier du programme libre masculin. Vous êtes satisfait ?
C’est la première fois que je participe aux Jeux Olympiques d’hiver et je pensais que j’allais être très nerveux, mais finalement, je n’ai pas été si tendu que ça. J’appréhendais de faire une erreur sur le quadruple flip, et c’est ce qui s’est passé, mais j’ai réussi à l’oublier. Je suis très heureux d’avoir pu faire le maximum aux Jeux Olympiques.