L'improbable voyage de Mackenson Florindo de Haïti aux JOJ de Lausanne

Né en Haïti, adopté à l'âge de trois ans et ayant grandi en France, Mackenson Florindo n'est pas un skieur alpin typique !

L'improbable voyage de Mackenson Florindo de Haïti aux JOJ de Lausanne
(OIS)

Aujourd'hui âgé de 17 ans, Mackenson est devenu le premier olympien d'hiver de Haïti à un moment qui coïncide avec le dixième anniversaire du terrible tremblement de terre qui a dévasté son île des Caraïbes.

Seul concurrent Haïtien aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de Lausanne 2020, Mackenson Florindo a terminé 51e sur 77 engagés dans le slalom géant disputé lundi aux Diablerets et n'a pas terminé le slalom qui a eu lieu le lendemain.

Le seul fait de pouvoir concourir et représenter Haïti dans la compétition olympique était tout ce qui comptait pour lui. "C'est un excellent moment, incroyable", déclare-t-il. "Je me suis fait beaucoup d'amis. Ça a été difficile au niveau de ma performance, mais j'en suis satisfait. Toute cette période a été très excitante et importante pour moi parce que je ne pensais pas que je serais ici".

"Quand je suis arrivé à Lausanne, je savais que la compétition serait difficile et j'ai fait de mon mieux. Je sais ce que je dois faire pour m'améliorer et je vais y travailler."

La mère adoptive du skieur, Valérie Florindo, est particulièrement fière. "Il a été bon", souligne-t-elle. "C'est particulièrement agréable, car j'essaie de toujours le soutenir du mieux que je peux."

Mackenson est né en 2002 dans une famille haïtienne du village de Verrettes, à environ 60 km au nord de la capitale, Port-au-Prince. Sa famille n'ayant pas les moyens de le nourrir et de l'élever correctement, sa mère biologique a déposé le petit enfant dans un orphelinat en 2005 quand il avait trois ans.

Six mois plus tard, il a été envoyé dans un orphelinat en France. De là, il a été adopté par la famille Florindo et a grandi dans une région montagnarde près de Grenoble. Mackenson a la nationalité haïtienne et française, qu'il n'a obtenue qu'en juin 2019. Il n'est pas encore retourné en Haïti depuis son départ en tant qu'orphelin.

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"Je sais que j'ai été élevé en France mais je suis haïtien et je suis heureux d'être comme cela" explique-t-il. "J'ai maintenant une grande famille, donc je ne me sens pas vraiment mal à propos de mon adoption."

Mackenson est entraîné par son frère Gregory, qui est également un enfant adopté. Il travaille comme mécanicien et consacre la majeure partie de son salaire mensuel à sa carrière de skieur.

"Ce que je gagne est principalement consacré à la compétition et à acheter de tout ce dont j'ai besoin pour skier. Je ne suis pas riche, mais je reçois du soutien et c'est la raison pour laquelle je peux être ici maintenant."

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Avant de disputer ses courses, Florindo et la délégation haïtienne ont participé à une cérémonie marquant le 10e anniversaire du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti en janvier 2010. Selon le gouvernement, le séisme a causé la mort de plus de 300 000 personnes, et beaucoup plus se sont retrouvés sans abri.

"C'était quelque chose de vraiment très triste. J'aurais aimé que ça ne soit pas arrivé. Mais maintenant , le pays se trouve un peu mieux que ce qu'il a été", dit-il.

La fédération de ski de Haïti, également née il y a 10 ans, déclare : "Des années après le début de cette incroyable histoire, ce sera le deuxième souffle d'une fabuleuse aventure humaine pour Haïti après le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010."

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